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L'air du temps : Ces chaussées cyclables inutilisées…

La raison est toute simple, et tout le monde s’accorde à le reconnaitre : dans cette jungle de la circulation routière à Niamey, l’indiscipline et la désinvolture l’emportent royalement sur les règles commandées en la matière. L’exemple le plus criard, pour ne pas dire le plus navrant, nous est donné à travers l’utilisation même que les usagers font de ces nouveaux et somptueux boulevards qui ceinturent la capitale. A titre illustratif, on sait que toutes ces nouvelles infrastructures routières, en plus d’être vastes, sont dotées de pistes cyclables et de pistes pour piétons.

Mais quel usage fait-on de ces chaussées exclusivement réservées aux engins à deux roues et aux piétons ? Force est de constater que depuis l’ouverture de ces boulevards à la circulation, les parties de la chaussée réservée aux deux roues et aux piétons restent entièrement inexploitées par ces derniers. Empruntez l’immense Boulevard Tanimoune allant de la Centrale Nigelec vers Route Filingué, en ceinturant une bonne partie de la ville. Vous réaliserez que tous les usagers utilisent la partie réservée aux voitures. Ainsi, voitures, motos, vélos, charrettes, brouettes, piétons, et même les dromadaires et les ânes chargés de paille, se partagent la même chaussée normalement réservée aux seuls automobilistes. Dans un tel cafouillis, vous voyez bien que les causes de la fréquence des accidents de la circulation sont réunies et entretenues.

Pourtant, à côté de nous, à Ouagadougou et à Cotonou, ces pistes cyclables continuent de faire leurs preuves en desservant le flot incommensurable de motos et de vélos, tandis que les piétons circulent à l’aise et en toute sécurité sur les voies qui leur sont réservées.

Aujourd’hui encore, ce n’est pas trop demander aux autorités compétentes que de les exhorter à veiller au strict respect de la réglementation de la circulation en obligeant chaque catégorie d’usagers à rester dans le compartiment qui lui est réservé. Autrement, il faudrait alors carrément supprimer ces pistes pour agrandir la chaussée principale. Cela d’autant plus que les bordures délimitant les chaussées annexes présentent un réel danger supplémentaire pour les usagers. On se rappelle en effet qu’en 2016, ces bordures ont coûté la vie à deux jeunes motocyclistes dans des accidents survenus, l’un à la Rive droite (Route de Torodi) et l’autre aux environs du CEG 25.

Assane Soumana(onep)
27 janvier 2017
Source : http://lesahel.org/