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L’air du temps : Denrée rare, denrée chère !

Siradji Sanda Onep Cette année le sucre est un peu plus sucré pour certains, mais plutôt salé pour d’autres. Les premiers, ce sont les commerçants qui profitent de la forte demande et de la rareté du produit sur les marchés. Quant aux seconds qui risquent de payer des factures salées, ce sont tous ceux qui ont l’habitude d’offrir les précieux cristaux en cette période de ramadan.

Dans cette catégorie, se trouve l’Etat (niveau central, les établissements publics, les collectivités, etc.) qui ont pris l’habitude d’en offrir aux personnels. Il y’a aussi les leaders politiques et autres hauts fonctionnaires dont les militants et parents du village attendent impatiemment chaque année de recevoir cette denrée. On peut ajouter à cette liste, les prétendants aux mains de leurs dulcinées, quand on sait qu’une certaine tradition bien établie oblige les futurs gendres à offrir du sucre à la belle famille, toute chose qui améliorerait son image.

Par le passé, d’importantes cargaisons de sucre circulent aussi bien en ville que dans les campagnes en cette période. Cette année, la situation est plutôt compliquée. En effet, les sanctions inhumaines imposées par certaines organisations sous régionales n’ont pas permis aux opérateurs économiques nigériens de faire le plein de leurs entrepôts.

Cette situation a considérablement impacté les prix sur les marchés. Ainsi le sac de 50 kg de sucre en poudre et le carton de sucre en carreaux coûtent en moyenne entre 32 000 et 36 000 FCFA à Niamey. Ce prix tournait autour de 25 000 FCA les années antérieures.

Autant dire que c’est un véritable chemin de croix pour des citoyens qui sortent à peine de la situation de privation (y compris du minimum vital) que lui ont imposé, huit mois durant, certaines institutions.

Mais, il y a, en toute chose, même celle que nous estimons difficiles, un effet positif. Ainsi, les coûts répulsifs du sucre obligeront beaucoup de Nigériens à en réduire la consommation. Ce qui, en soit, est une chose plutôt souhaitable quand on sait que ces dernières années, les taux de diabète et autres maladies cardiovasculaires ne cessent de progresser dans notre pays.

En ce mois béni, il faut toutefois espérer que les opérateurs économiques fassent preuve de magnanimité et de transparence pour limiter la flambée des prix de cette denrée fortement demandée et consommée par la population. Une surveillance des prix par les services compétents de l’Etat pourrait aussi contribuer à atténuer la surenchère.

Siradji Sanda (ONEP)