L’air du temps : A nous notre destin
Les sanctions iniques et inhumaines de la CEDEAO, les manœuvres perfides de la France et de certaines organisations internationales ont certes des effets sur le quotidien des Nigériens. Cependant, cela ne doit en aucun cas constituer un motif de renoncement au processus de reconquête de notre souveraineté et de refondation de notre pays. En effet, c’est dans ces moments difficiles qu’il faut puiser dans l’ingéniosité de notre peuple pour asseoir les bases d’un pays nouveau, débarrassé de tout complexe et surtout de toutes les fausses certitudes fondées sur des mensonges politiques, construits et entretenus depuis des décennies par une classe politique cupide.
Pour ce faire, il faut arrêter de penser que l’aide ou la coopération au développement peut nous sortir de la pauvreté. Il faut amener les Nigériens à penser leur destin et à construire un avenir indépendamment de la France, des Etats Unis, de la Banque mondiale, du FMI ou même de l’ONU et toute autre puissance. Les déterminants de notre destin commun ne sont ni à Paris, ni à Washington, encore moins à Pékin ou à Moscou. Ils sont ici chez nous, contenus dans nos valeurs, enfouis dans notre sous-sol. Ils sont dans les sagesses enseignées par nos aïeux, dans la fierté de nos héros, dans le travail et la solidarité nationale, dans l’amour pour notre pays : LE NIGER.
Il faut cesser de nous présenter à la face du monde comme un peuple de mendiants et rompre avec cette mentalité d’éternels assistés. Il faut arrêter de chercher notre légitimité (souveraineté) auprès des autres et se convaincre que cette légitimité se trouve dans le peuple nigérien et dans ses valeurs.
Pour ce faire, des réajustements psychologiques s’imposent. Ils doivent consister, dans nos rapports de coopération avec les autres, de partir du postulat que nous ne sommes pas aussi pauvres qu’on aime si bien le chanter. Si les autres viennent chez nous, c’est que nous avons des choses dont ils ne disposent pas chez eux. Nous avons d’immenses potentialités dans le sous-sol à exploiter et à valoriser. Nous avons besoin de plus de partenariat gagnant-gagnant que ‘’d’aide’’. Une aide qui se révèle être ‘’toxique’’ selon un homme politique bien connu parce qu’elle ne vise qu’à permettre la survie et non le développement.
Nous voulons plus de partenaires commerciaux que des fameux ‘’partenaires techniques et financiers’’. Des partenariats comme celui dans le domaine pétrolier qui actuellement préserve notre pays de l’humiliation. Pourtant, il ne date que de 2009. A l’inverse, cela fait 50 ans que le Niger produit de l’Uranium, mais le pays se trouve aujourd’hui avec un taux d’accès à l’électricité parmi les plus bas d’Afrique alors qu’il est l’un des plus grands producteurs de la source d’énergie la plus productive (uranium). Avec la coupure illégale de la fourniture par le Nigeria, le Niger paye aujourd’hui le prix fort de ce partenariat léonin avec ceux qui exploitent cette ressource.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org