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L'air du temps : Comme en Afrique…

L'air du temps : Comme en Afrique…

Décidément, on aurait tout vue dans cette élection présidentielle américaine 2020 pleine de rebondissements ! Après une campagne électorale enflammée à haute résonnance d’attaques frontales et de tacles, nous voilà plongés dans un long suspense. En effet, depuis mercredi matin, aux quatre coins du monde, les regards restent braqués vers le Pays de l’Oncle Sam où se poursuivent les dépouillements des bulletins de vote, sur fond de challenge serré entre le candidat républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden.  Un derby plutôt…renversant !

Alors que, dès le top du départ, il était déjà distancé en nombre de grands électeurs, le candidat Trump restait plutôt optimiste jusqu’à mardi soir, allant jusqu’à annoncer pompeusement sa victoire certaine. Mais le triomphalisme du camp républicain ne sera que de courte durée. En effet, la tendance se renversa aussitôt, mercredi, pour évoluer en faveur de Joe Biden en grimpant, coup sur coup, jusqu’à 264 grands électeurs, à seulement moins de 6 points des 270 requis pour accéder au prestigieux Bureau ovale. Pour le candidat Trump, le compteur n’a bougé que d’un iota, évoluant de 213 à 214.

En très mauvaise posture, le candidat Trump, toujours égal à lui-même, ne tarda pas à sortir le grand jeu en criant au ‘’vol’’, à la ‘’fraude’’ et à la ‘’corruption’’. "Un petit groupe de personnes très tristes essaient de priver les électeurs américains de leurs droits, de nous voler la victoire et nous ne l'accepterons pas", a-t-il lancé. Des "propos outrageux, sans précédents et incorrects", rétorqua le candidat Joe Biden. Trop peu pour arrêter le très bouillant Trump !

Incriminant le vote par courrier qui a mobilisé plus de 100 millions d’électeurs, il mit aussitôt en branle la stratégie du pire scénario en multipliant les recours pour stopper les dépouillements et obtenir un recomptage des voix dans le Wisconsin et la Pennsylvanie. Pourtant, en 2016, c’est le même Trump qui s’était farouchement opposé au recomptage des voix dans le Wisconsin suite à une requête de la candidate écologiste. « C’est une grosse arnaque ! », avait tout de suite crié Trump

On en est donc là, à se chamailler au détour d’une élection dans ce pays frappé du label de ‘’grande démocratie’’. Et tout semble dire qu’on est bien parti pour une crise post-électorale inextricable en plein cœur de ce grand sanctuaire de la démocratie que sont les USA. Au demeurant, tous les ingrédients de la crise post-électorale sont déjà réunis à travers les actes de violence perpétrés ici et là par les pro-Trump en guise de protestation.

Dans cette présidentielle 2020, tout se passe comme si, à force d’observer et de condamner les dérives et les crises, qui sont la véritable ‘’marque déposée’’ des élections, tel que ça se passe sous nos tropiques, certains acteurs politiques ont fini par en être contaminés. Comme dirait l’autre, l’Afrique commence à faire des émules…

Assane Soumana(onep)


06 novembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/