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Niger - Les voix de la diaspora : Ce qu’ils disent de la Charte de la Refondation

les voix de la diaspora Niger pour une refondation suivie et juste
Depuis la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani, le 26 mars 2025, la diaspora nigérienne en Europe se mobilise pour partager ses analyses, ses attentes et son engagement.
Dans cette série spéciale, Nigerdiaspora donne la parole à plusieurs figures installées à Bruxelles, Gand, Louvain et Paris.

Responsables associatifs, membres des Assises, étudiants ou experts, ils expriment leur vision de cette nouvelle étape politique et du rôle que la diaspora devrait y jouer.

Ces voix venues de la neuvième région du Niger portent un message fort et sans équivoque : la diaspora nigérienne n’est pas en marge de la refondation, elle en est l’un des piliers essentiels.
Forte de sa diversité, de son expertise et de son engagement indéfectible, elle se tient prête à contribuer à l’édification d’un Niger uni, souverain et prospère.


Abdel-Kader Aboubakar (Bruxelles) Vice-président du bureau d’organisation des débats des Assises locales de la diaspora, et président d'une des 2 commissions de Belgique.
« Cette refondation est comparable à une migration logicielle : elle exige pragmatisme, surveillance des bugs, et mutualisation intelligente des compétences. »
Abdel-Kader développe une vision technologique de la refondation, insistant sur l’apport de la diaspora dans l’intelligence artificielle, l’optimisation des politiques publiques et la création de plateformes de e-gouvernance. Il appelle à transformer la Charte en véritable base de données nationale vivante.

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Foumakoye Zakari (Louvain) Acteur associatif et citoyen engagé
« Le Niger est devenu un gâteau à partager. Mais aujourd’hui, l’espoir est permis. La refondation est notre point de bascule. »
Dans un style franc et engagé, Foumakoye revient sur les dérives politiques passées et propose la création de think tanks diasporiques en Europe, Asie et Amérique pour accompagner stratégiquement les autorités nigériennes.

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Abdoulaye Souna Souley (Gand) Président de l’ASBL S-EAU-S SAHEL
« La diaspora a formulé 42 % des propositions reçues pendant les Assises. C’est une force d’innovation, de veille et d’investissement. »

Abdoulaye plaide pour un engagement structuré de la diaspora à travers des projets comme l’Éco-Ferme VISAES pour la souveraineté alimentaire dans l’espace AES, et pour une stratégie active de déconstruction des narratifs biaisés des médias occidentaux.

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Adamou Harouna Rainatou (Paris) Première vice-présidente des Assises régionales Europe
« La diaspora doit être un levier stratégique pour l’éducation, la santé, l’autonomisation et les grands projets innovants. »
Elle salue la Charte comme un texte fidèle aux aspirations des Assises, et appelle à la mise en place de cadres permanents de concertation entre la diaspora et les institutions nationales.

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Souleymane Paraiso (Bruxelles) Acteur associatif engagé et figure de la dynamique patriotique

« La refondation exige unité, courage et responsabilité. La diaspora doit être un moteur, pas un spectateur. »

Souleymane salue la promulgation de la Charte comme un tournant historique, porteur d’espoir pour le Niger. Il appelle à une mobilisation structurée de la diaspora à travers des pôles d’expertise connectés aux institutions nationales, afin d’accompagner durablement les réformes et renforcer la souveraineté du pays.

Lire sa réaction complète ici


Ces voix venues de la neuvième région du Niger portent un message fort et sans équivoque : la diaspora nigérienne n’est pas en marge de la refondation, elle en est l’un des piliers essentiels.
Forte de sa diversité, de son expertise et de son engagement indéfectible, elle se tient prête à contribuer à l’édification d’un Niger uni, souverain et prospère.

Découvrez l’ensemble des réactions dans notre série “Les voix de la diaspora – Ce qu’ils disent de la Charte de la Refondation” ci-dessus.


  Abdel-Kader Aboubakar – Les voix de la diaspora : “Une refondation intelligente” (Bruxelles)

Vice-président du bureau de l’organisation et de la structuration des débats des Assises locales de la diaspora nigérienne à Bruxelles, Abdel-Kader Aboubakar livre une lecture originale et technologique de la Charte de la Refondation. Il mobilise un vocabulaire numérique pour décrire une transformation profonde du système national, à laquelle la diaspora, selon lui, doit contribuer comme un moteur d’innovation stratégique.

Quelle est votre réaction à la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani ?
La promulgation de la Charte par le Président Tiani consolide une refondation engagée il y a 20 mois. C’est une étape historique qui exige unité et vigilance, mais surtout une mutualisation sans précédent de nos forces vives. Nous ne changeons pas simplement quelques paramètres, mais installons un nouveau logiciel civilisationnel pour notre Nation, enrichi des compétences technologiques de notre diaspora.

Je formule d’abord le vœu que Dieu guide nos actions et soutienne le CNSP dans son combat pour préserver notre souveraineté et assurer notre développement, conformément aux quatre axes stratégiques. Cette démarche ne portera ses fruits que par une mutualisation rigoureuse de toutes nos énergies nationales, comme on mutualise les ressources dans un réseau informatique performant.

Ensuite, c’est un élan déterminé : « En avant pour la refondation ! » Le cadre est tracé, le paradigme renouvelé. Comme pour une migration logicielle de grande envergure, cette refondation demande pragmatisme, adaptations continues et surveillance des « bugs » potentiels, et surtout une mutualisation intelligente des compétences et des ressources. Cela nécessite des mises à jour régulières pour s’adapter aux défis imprévus, mais offre une base solide pour un avenir meilleur.

La puissance de cette mutualisation sera le véritable moteur de notre transformation.

Pensez-vous que cette Charte reflète fidèlement les aspirations exprimées lors des Assises Nationales de la Refondation ?
Absolument, et au-delà. Les 15 jours supplémentaires pour recueillir des contributions prouvent une volonté d’exhaustivité qui s’inscrit dans une logique de mutualisation des idées. Cette Charte ne résume pas les Assises : elle élargit le dialogue pour intégrer toutes les voix nigériennes, transformant ainsi la diversité des opinions en une force commune.

Je la vois comme l’interface utilisateur de notre nouveau système national, synthétisant mais surtout amplifiant les données entrées lors des Assises.

La Charte devient une base de données vivante pour l’avenir.

Notre diaspora, riche en compétences technologiques, peut jouer un rôle central dans cette phase : traitement automatique des langues nationales, analyse prédictive pour la gestion des ressources, computer vision pour la sécurité et l’agriculture intelligente, développement de chatbots citoyens pour l’administration.

Quel rôle la diaspora nigérienne devrait-elle jouer, selon vous, dans le suivi et la réussite de cette transition politique ?
Avant d’être diaspora, nous sommes Nigériens. Et notre diaspora est une mosaïque vivante de talents, d’expériences et de générations.

Elle réunit des jeunes diplômés, des chercheurs, des commerçants, des experts, des entrepreneurs, des personnes âgées qui portent la mémoire et la sagesse. Son histoire est celle du Niger, mais aussi celle d’une Afrique en mouvement. Chaque profil porte une part de notre avenir collectif.

La diaspora nigérienne est comme une constellation d’énergies connectées.

Dans l’éducation, dans la santé, dans l’innovation technologique, elle agit déjà. Et elle peut aller plus loin :

  • développer des plateformes intelligentes de gestion publique ;
  • créer des outils prédictifs pour l’agriculture et la sécurité alimentaire ;
  • participer activement à la mise en place de systèmes de e-gouvernance.

Elle doit aussi cartographier ses compétences, développer des mentorats intergénérationnels, valoriser les parcours atypiques. La diversité est une force à canaliser.

Conclusion
La refondation est une migration systémique. Nous devons tous devenir les administrateurs de ce changement.
C’est cette mutualisation stratégique, à la fois technique, humaine et spirituelle, qui fera la différence.

Boostée par l’apport technologique de notre diaspora, cette refondation intelligente verra l’intelligence artificielle, combinée à notre sagesse collective, former le socle d’un Niger moderne et innovant.

Chaque contribution, qu’elle soit une pierre à l’édifice collectif ou une ligne de code au programme national, participera à cette œuvre commune.

Que Dieu bénisse le Niger et guide nos intelligences, naturelles et artificielles, vers le succès collectif !

Abdel-Kader Aboubakar, Vice-président du bureau de l’organisation et de la structuration des débats des Assises locales de la diaspora nigérienne à Bruxelles.
Propos recueillis par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)


  Souleymane Paraiso – Les voix de la diaspora : “Unir nos forces pour le Niger” (Bruxelles)

Acteur associatif engagé et figure de la dynamique patriotique basée à Bruxelles, Souleymane Paraiso s’exprime dans le cadre de la série “Les voix de la diaspora – Ce qu’ils disent de la Charte de la Refondation”. À travers un regard lucide et empreint de solidarité, il salue la promulgation de la Charte par le Président Tiani, tout en insistant sur le rôle essentiel que la diaspora doit jouer pour accompagner cette phase cruciale de transition nationale.

Quelle est votre réaction à la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani ?

La promulgation de la Charte de la Refondation est une étape forte et pleine de sens. Elle marque une volonté claire de rupture avec les erreurs du passé, et une ouverture vers un avenir que nous devons construire ensemble, avec sérieux et courage.

En tant que membre de la diaspora et acteur engagé, je me réjouis de voir que le pays prend en main son destin. C’est un moment de vérité, un moment de responsabilité. Cette Charte vient renforcer un engagement pris devant le peuple : celui de restaurer la souveraineté, la justice, et la dignité de notre Nation.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons rester mobilisés et solidaires. Le travail ne fait que commencer.

Pensez-vous que cette Charte reflète fidèlement les aspirations exprimées lors des Assises Nationales de la Refondation ?
Oui, je pense qu’elle reflète bien les attentes exprimées durant les Assises. Celles-ci ont permis à toutes les voix de s’exprimer, y compris celles de la diaspora, qui a apporté une contribution importante.

La Charte reprend les grandes priorités de notre peuple : bonne gouvernance, gestion équitable des ressources, justice sociale, souveraineté politique. Elle fixe un cadre clair, mais il faudra maintenant qu’elle soit appliquée avec rigueur.

Elle ne doit pas rester un document d’intention. Elle doit guider l’action, les réformes, les décisions. C’est à cette condition qu’elle pourra vraiment répondre aux attentes des Nigériens.

Quel rôle la diaspora nigérienne devrait-elle jouer dans le suivi et la réussite de cette transition politique ?
La diaspora a un rôle essentiel à jouer. Nous devons être à la fois une force de proposition, un relais, et un soutien actif. Nous avons les compétences, les réseaux, l’expérience. Il est temps de les mettre davantage au service du pays.

Nous devons organiser notre contribution de manière plus structurée : à travers des projets concrets, du plaidoyer, des partenariats, mais aussi une veille citoyenne sur l’évolution des réformes.

Je propose par exemple la mise en place de pôles d’expertise de la diaspora – en Europe, en Amérique, ailleurs – qui seraient connectés avec les institutions de la transition. Ces pôles pourraient conseiller, appuyer, anticiper. C’est une manière d’apporter un appui utile et durable.

Conclusion
Cette refondation, c’est l’affaire de tous. C’est un effort collectif, qui demande unité, engagement, et confiance.
Nous avons une belle opportunité de reconstruire un Niger plus juste, plus fort, plus solidaire. Ensemble, avec humilité mais avec détermination, nous y arriverons.

Vive la diaspora nigérienne !
Vive la refondation !
Vive le Niger souverain et uni !

Souleymane Paraiso
Acteur associatif – Bruxelles (Belgique)
Propos recueillis par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)​


 Abdoulaye Souna Souley – Les voix de la diaspora : “Agir pour la souveraineté” (Gand)

Abdoulaye Souna Souley.jpgPrésident-fondateur de l’ASBL S-EAU-S SAHEL, basé à Gand (Belgique), Abdoulaye Souna Souley a participé aux Assises nationales de la refondation en tant que délégué de la 9e région du Niger. Dans cet entretien, il revient sur le rôle fondamental de la diaspora, sur le contenu de la Charte et sur l’initiative agro-écologique qu’il porte dans le cadre de la souveraineté alimentaire.

Quelle est votre réaction à la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani ?
Tout d’abord, permettez-moi de remercier Nigerdiaspora pour cette opportunité d’exprimer mon sentiment sur la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani le 26 mars 2025.

Je tiens aussi à remercier tous ceux qui, à un titre ou à un autre, ont contribué au succès des Assises, avec une mention spéciale aux délégués de la diaspora, notre 9e région. Leur contribution a été remarquable, tant en quantité qu’en qualité, sur toutes les thématiques débattues.

D’ailleurs, selon les statistiques officielles du ministère de l’Intérieur, sur les 646 propositions reçues, 273 proviennent de la diaspora, soit 42 %. C’est une preuve de l’implication forte, sincère et stratégique de nos compatriotes vivant à l’extérieur.

La promulgation de la Charte de la Refondation est pour moi un moment historique, porteur d’un profond sentiment de satisfaction et d’espoir. Cette Charte marque une étape décisive dans la prise en main de notre destin national, après tant d’années de déceptions et de désillusions politiques.

Comme beaucoup d’autres, j’ai milité dans les années 90 pour la démocratie et le multipartisme. Hélas, ces idéaux ont été trahis par des élites politiques corrompues. La Charte, en revanche, porte un vent de renouveau, de justice et de souveraineté.

Pensez-vous que cette Charte reflète fidèlement les aspirations exprimées lors des Assises Nationales de la Refondation ?
Oui, je pense que cette Charte reflète fidèlement, et même au-delà, les aspirations du peuple nigérien exprimées lors des Assises.

Elle prend en compte les attentes majeures :

  • Dissolution des partis politiques ;
  • Création d’une nouvelle charte des partis ;
  • Transition de cinq ans renouvelable ;
  • Recours au référendum populaire sur les questions cruciales (bases militaires, souveraineté…). 

Ces éléments montrent que la parole du peuple a été écoutée et respectée. De plus, la Charte met l’accent sur :

  • La gestion transparente des ressources naturelles.
  • L’équité territoriale.
  • Le financement inclusif des projets de développement.

Elle ouvre aussi la voie à des mécanismes de gouvernance adaptés aux réalités actuelles, et fait entrer notre pays dans une ère nouvelle, fondée sur la responsabilité collective et la refondation structurelle.

Quel rôle la diaspora nigérienne devrait-elle jouer, selon vous, dans le suivi et la réussite de cette transition politique ?
La diaspora nigérienne peut jouer un rôle crucial, à trois niveaux :

En mobilisant son expertise
Notre diaspora regorge de compétences techniques, académiques, économiques et diplomatiques.
Elle peut :

  • Faciliter des partenariats stratégiques ;
  • Accompagner la réforme de l’État ;
  • Soutenir des projets pilotes innovants (éducation, santé, sécurité, etc.).

En jouant un rôle de plaidoyer

Elle peut être un relais entre les autorités de la transition et les organisations internationales, les pays d’accueil, les médias, en expliquant clairement les enjeux du processus en cours et en déconstruisant les narratifs biaisés, notamment ceux de certains médias occidentaux qui, sans retenue, légitiment le terrorisme dans l’espace AES.

En assurant une surveillance citoyenne
La diaspora peut suivre l’évolution des réformes, alerter sur les dérives éventuelles, et contribuer à renforcer la redevabilité des autorités. C’est aussi un levier d’exigence démocratique, et non un simple bailleur.

 Une initiative concrète : l’ÉCO-FERME VISAES
Je suis personnellement engagé dans un projet baptisé ECO-FERME VISAES :
Éco-Ferme Vertueuse et Innovante pour la Victoire de la Souveraineté Alimentaire dans l’Espace AES.

L’objectif est d’inciter la diaspora nigérienne, malienne et burkinabè à revenir investir dans l’agriculture pour atteindre la souveraineté alimentaire.

Ce projet vise à transformer le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique en le rendant plus :

  • Productif ;
  • Durable ;
  • Résilient face aux défis climatiques et économiques. 

Pour réussir, nous devons combiner expertise technique, investissement financier, innovation, et coopération régionale, en lien avec les États de la Confédération de l’AES.

Conclusion
Merci encore pour cette tribune.

Je suis convaincu que la diaspora nigérienne a un rôle fondamental à jouer dans cette refondation : en accompagnant la mise en œuvre des réformes, en soutenant les projets structurants, en contribuant à la reconstruction économique, sociale et institutionnelle du pays.

Comme le disait si souvent le doyen de la presse nigérienne, feu Elhadj Hima Adamou, dit Dama-dama :

« I si birgna fuula duumbu a banda »
(Soyons tous des acteurs de la refondation, pas des spectateurs.)

Vive la diaspora
Vive la refondation
Vive le Niger
Vive la Confédération de l’AES
Laabou sanni no – Zantchan Kassa né – Hala Leidi non

Abdoulaye Souna Souley
Président-Fondateur
ASBL S-EAU-S SAHEL – ONG ZAMANI FARMO DA KOURA
Fédération Diaspora pour la Coopération Solidaire
Gand, Belgique
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Propos recueillis par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)


Foumakoye Zakari – Les voix de la diaspora : “L’espoir est permis” Louvain

Acteur associatif basé à Louvain (Belgique), Foumakoye Zakari s’est exprimé dans le cadre de la série “Les voix de la diaspora – Ce qu’ils disent de la Charte de la Refondation”. À travers un regard lucide sur les dérives passées et un appel à l’action, il évoque les défis, les responsabilités collectives, et les opportunités qu’ouvre cette nouvelle phase politique au Niger.

Quelle est votre réaction à la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani ?
L’espoir est permis !
Chaque Nigérien-ne doit avoir en tête cette phrase : Personne ne peut aimer notre chère nation ni venir la construire à notre place.

Chaque peuple, chaque société, a besoin d’un repère temporel pour amorcer son vrai développement à travers une nouvelle dynamique qui s’impose d’elle-même. Ce repère peut être une guerre, une catastrophe naturelle, etc. Le nôtre, c’est cette période post-Conférence nationale, qui a vu la prolifération des partis politiques animés par des citoyens dont la plupart n’ont d’idéal que la recherche effrénée d’intérêts mesquins.

L’amour de la patrie et le sens du bien commun ont été relégués au plus bas niveau de leurs préoccupations. Nous avons assisté à toutes les formes de combines politiques possibles, certaines pires que l’inceste. La mal gouvernance est devenue la règle, au nom d’une absurdité qui ne dit pas son nom : la stabilité politique. Nos valeurs sociétales d’antan (honneur, dignité, bravoure), longtemps sacrées, ont été mises à rude épreuve. Le Niger est devenu un gâteau à partager.

Mais aujourd’hui, un tournant s’impose. Les Assises marquent une étape décisive. Les soldats ont osé, et le peuple a répondu présent.
« Je ne trahirai jamais l’aspiration de mon peuple », disait le général Tiani au lendemain de la prise du pouvoir.
La promulgation de la Charte vient confirmer cette promesse, cette plénitude d’engagement, sans influence extérieure.

L’espoir est permis, et l’heure est au travail.

Pensez-vous que cette Charte reflète fidèlement les aspirations exprimées lors des Assises Nationales de la Refondation ?
Le monde est devenu un village planétaire, et nous, membres de la diaspora, sommes souvent mieux informés des réalités vécues au pays. Cette position nous donne le recul nécessaire pour une appréciation objective des actions politiques et sociales.

Et justement, cette Charte est un tournant. Elle ne s’est pas construite dans un bureau fermé. Elle est le fruit d’un processus de consultation, enrichi par des débats francs. Le soutien populaire à cette dynamique de refondation est réel, et les Nigériens de la diaspora s’y reconnaissent.

Notre souhait, c’est que cette Charte ne reste pas un texte figé, mais qu’elle soit le socle d’un nouveau contrat politique et d’une gouvernance renouvelée.

Quel rôle la diaspora nigérienne devrait-elle jouer, selon vous, dans le suivi et la réussite de cette transition politique ?
Notre atout principal dans la diaspora, c’est cette capacité à prendre du recul. Mais il ne faut pas rester dans la critique ou l’analyse. Il faut s’organiser.

Je propose la création de trois think tanks : un pour l’Europe, un pour l’Asie, un pour l’Amérique. Ils seraient directement liés à une cellule à la Primature ou à la Présidence, selon les prérogatives de la Charte. Leur mission ? Réfléchir, proposer, anticiper. Dieu seul sait combien de compétences notre diaspora regorge !

Ces cadres seraient composés uniquement de Nigériens, engagés dans une réflexion géopolitique, géostratégique, économique. Ils seraient des antennes avancées de la nation, en dialogue permanent avec les institutions du pays.

Conclusion
Un Niger radieux, j’y crois profondément. Tous les ingrédients sont réunis.

Le monde bouge. L’Afrique change. Le Niger aussi doit prendre son destin en main, en s’appuyant sur toutes ses forces, y compris les talents éparpillés dans le monde.

Au travail !

Foumakoye Zakari, Louvain (Belgique)
Propos recueillis par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)


Rainatou Adamou Harouna – Les voix de la diaspora : “Pour une refondation suivie et juste” (Paris)

Première vice-présidente des Assises régionales Europe, Adamou Harouna Rainatou s’est investie activement dans les travaux préparatoires de la diaspora. Dans cet entretien, elle souligne l’importance d’un accompagnement rigoureux de la Charte, du rôle clé des Nigériens de l’extérieur et de la nécessité de maintenir un lien permanent avec les autorités nationales.

Quelle est votre réaction à la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani ?
La promulgation de la Charte de la Refondation marque une étape décisive dans le processus de transition engagé au Niger. Elle reflète la volonté des autorités de structurer un cadre institutionnel cohérent pour répondre aux aspirations profondes du peuple nigérien.

En tant que membre de la diaspora et déléguée officielle aux Assises nationales, je salue cette initiative. Elle doit maintenant être accompagnée d’actions concrètes, garantissant une mise en œuvre effective, inclusive et transparente des réformes envisagées.

Pensez-vous que cette Charte reflète fidèlement les aspirations exprimées lors des Assises Nationales de la Refondation ?
À mon sens, toutes les recommandations des différentes sous-commissions ont été prises en compte avec attention. Les Assises ont permis à tous les Nigériens, où qu’ils soient, d’exprimer leurs préoccupations et de proposer des solutions réalistes.

 

Nos autorités ont démontré leur volonté de répondre aux attentes du peuple, notamment en ce qui concerne :

  • La gouvernance ;
  • La justice sociale ;
  • L’équité dans la répartition des ressources.

La Charte, telle qu’elle a été présentée, doit devenir un véritable socle de refondation, garantissant :

  • Une gouvernance plus juste ;
  • Une meilleure redistribution des richesses ;
  • Une transformation en profondeur des secteurs clés comme la santé, l’éducation et l’économie.

Il est essentiel que son application reste fidèle aux engagements du Président de la République, le Général Abdourahamane Tiani.

Mais cela ne suffira pas : il faut mettre en place un mécanisme de suivi rigoureux, pour éviter que ce document historique ne devienne un simple texte de principe.

3. Quel rôle la diaspora nigérienne devrait-elle jouer, selon vous, dans le suivi et la réussite de cette transition politique ?
La diaspora nigérienne représente une force vive incontournable pour la réussite de cette refondation.

Elle doit être :

  • Un relais actif, en apportant son expertise, son regard critique et son énergie constructive.
  • Un moteur de soutien économique, au-delà des transferts financiers, par des projets concrets de développement.
  • Un catalyseur de savoir-faire, notamment dans des secteurs prioritaires.

Quelques exemples d’action :

  • Dans la santé : transfert de compétences, aide à l’équipement des structures sanitaires ;  
  • Dans l’éducation : accompagnement de projets éducatifs, bourses, innovation pédagogique ;
  • Dans le domaine social : soutien à l’autonomisation des femmes, à l’insertion des jeunes, et à l’emploi local ;
  • Dans les projets économiques : agriculture, pisciculture, énergies renouvelables, sécurité territoriale, etc.

Des propositions concrètes pour renforcer ce rôle
Il est impératif de mettre en place des cadres de concertation permanents entre les autorités nationales et la diaspora, pour que la synergie d’action soit durable et efficace.

Le Haut Conseil des Nigériens de l’extérieur est un bon exemple de pont collaboratif. Mais il doit être renforcé, structuré, doté de moyens, pour remplir pleinement sa mission d’interface entre le Niger et ses ressortissants à l’étranger.

Conclusion
Merci, cher frère, de m’avoir permis de m’exprimer sur ce sujet combien important.
Je reste convaincue que la refondation est une œuvre collective, qui exige humilité, écoute et engagement de toutes les composantes de la société nigérienne.
Ensemble, dans la confiance et la concertation, nous réussirons.

Rainatou Adamou Harouna
Première vice-présidente des Assises régionales Europe

Propos recueillis par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)