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Témoignage sur Aichatou Tahirou dit Dalweyzé : La voix immortelle du Zarmaganda

Dans le cadre du festival de la jeunesse, la région de Tillabéry était considérée comme étant un reversoir de la culture. La diversité de la production culturelle était extraordinaire. C’est à cette époque que le public nigérien découvrit la voie féminine de Dalweyzé. La région de Tillabéry et celle de Dosso raflaient les premiers prix en ballet. La voix de la cantatrice Dalweyzé ressemblait à celle de Laktamtala de Gaya et vice versa. « Aujourd’hui, il n’y a pas de création dans le domaine de la culture. Les anciens de la culture sont partis. Ceux qui produisent actuellement ne font que du copier et coller. Or, il n’existe pas un pays en Afrique noire qui peut dépasser le Niger en matière de Culture », estime Adamou Ali dit Lantcho.

Evoquant la production culturelle de sa maman (Dalweyzé), M. Adamou Ali précise que les titres phares des chansons de la cantatrice sont entre autres : la célèbre chanson « Meniyatou » (la gazelle) qui a été réalisée au bord de la mare de Tinga ; «Bourya Tawaye hin Ka » réalisé à Guessé qui évoque l’histoire de deux jumeaux ; « Zongo Marie » qui relate les histoires de possessions (folley) réalisée à Simiri ; « Mariama Balley » à Tondikiwindi ; « Kambou Tchan-gnwo » réalisée dans la zone de Taroum et Tizegorou évoquant l’histoire d’un chasseur; «Zorgo et Kizamou » ; « Mali Bero » ; «Doumbo-barizé » etc. Toutes ces productions ont fait l’objet d’un travail de recherche et de fouille dans plusieurs villages du département de Ouallam.

« Nous constatons malheureusement qu’au Niger, la culture est délaissée totalement aussi bien par la jeunesse que par les pouvoirs publics. En outre, faire avancer la culture de son pays est un acte patriotique. Nous devons revenir sur nos traditions, mœurs, coutumes et us pour un véritable développement endogène. Il est illusoire de prétendre à un développement harmonieux sans revisiter nos valeurs socioculturelles », a souligné M. Adamou Ali, ajoutant qu’il est capable de prendre la relève de sa maman. Mais faute de moyens, Adamou Ali n’arrive pas à mettre en place une troupe. Il continue tout de même à chercher des appuis dans le cadre de son projet.

Hassane Daouda, Envoyé Spécial  

18 décembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/