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Le Niger quitte l’OIF : identité, langue et souveraineté au cœur du débat

journee mondiale de la langue Haoussa NigerNiger : Un Acte Courageux de Souveraineté, Vers une Refondation Culturelle !
La récente décision du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) de retirer le Niger de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) mérite d’être perçue comme une déclaration audacieuse de souveraineté et de courage. Bien plus qu’un simple acte linguistique, ce retrait reflète une volonté affirmée de revendiquer et de revitaliser nos valeurs culturelles face à une organisation qui, souvent, a masqué son multiculturalisme derrière des politiques d’aliénation et d’homogénéisation culturelle. Créée peu après les indépendances Africaines, l’OIF prétendait promouvoir la langue française et la diversité. Toutefois, nous devons reconnaître que cet organisme a également servi d’instrument de colonisation culturelle. En imposant des normes et des pratiques éloignées de nos réalités, l’OIF a contribué à fracturer nos traditions et à dévaloriser notre patrimoine culturel. L’introduction de certaines idéologies contemporaines, comme le militantisme LGBT, est fréquemment présentée comme une norme universelle, négligeant les spécificités culturelles et historiques de nos sociétés. De plus, l’imposition d’un certain standard éducatif et d’un modèle de gouvernance vise souvent à servir les intérêts français, sans tenir compte des aspirations ni des contextes locaux. Le général Tiani, par cette décision audacieuse, ouvre la voie aux Nigériens pour redécouvrir leur identité culturelle, affranchie des influences extérieures. Ce retrait ne renvoie pas à un isolement, mais témoigne de notre droit indéniable de définir nos propres valeurs et de choisir les pratiques qui nous conviennent. Il est crucial de réaliser que le respect de la diversité culturelle ne doit pas se faire au prix de notre propre héritage. Ce tournant est aussi une invitation à engager un dialogue constructif sur notre identité nigérienne contemporaine. Nous avons la capacité d’être ouverts aux meilleures pratiques internationales tout en restant fermement ancrés dans nos traditions. Le général Tiani incarne une vision progressiste, celle d’un leadership qui place l’émancipation culturelle et la souveraineté nationale au coeur de son projet. Le retrait du Niger de l’OIF est plus qu’un acte symbolique ; il marque le début d’une nouvelle ère pour notre nation. C’est l’opportunité pour chaque Nigérien de réévaluer ses valeurs, de les célébrer et de les défendre. Le général Tiani nous rappelle que notre identité ne devrait pas être considérée comme une contrainte, mais comme une source de fierté et de force. En nous affranchissant des chaînes de l’aliénation culturelle, nous pouvons embrasser notre avenir avec confiance et détermination. Il est grand temps pour le Niger de reconsidérer son rapport à la langue française et de le reléguer au statut de simple langue de travail. En effet, alors que le français est actuellement la langue officielle et administrativement dominante, il est crucial de promouvoir l’usage des langues locales comme langues officielles, afin de renforcer notre identité identité culturelle et d’assurer une meilleure inclusion de toutes les populations. Le Haoussa, langue largement parlée à travers le pays et dans de nombreuses régions de l’Afrique de l’Ouest, se révèle être une candidate idéale pour cette fonction. Voici quelques raisons pour lesquelles le Haoussa pourrait être la langue la plus adaptée :

1. Unité nationale : Le Haoussa est parlé par une grande majorité de la population nigérienne, quelle que soit la région. En en faisant une langue officielle, le Niger renforcerait son unité nationale en facilitant la communication et en faisant un pas vers une meilleure inclusion de ses citoyens dans les processus politiques et administratifs.

2. Identité culturelle : Le Haoussa fait partie intégrante de notre patrimoine culturel. Suite de la page 7 Promouvoir cette langue comme langue officielle permettrait de préserver et valoriser nos traditions, nos coutumes et notre histoire. En outre, cela renforcerait le sentiment d’appartenance des citoyens à leur propre culture.

3. Accessibilité et inclusion : Le Haoussa est une langue largement parlée, même dans les zones rurales, ce qui permettrait de mieux inclure les citoyens qui ne maîtrisent pas le français dans les affaires administratives, politiques et sociales. Cela garantirait à tous les Nigériens une égalité d’accès aux services publics et aux opportunités d’expression.

4. Un atout diplomatique et économique : Le Haoussa est également une langue influente dans plusieurs pays voisins. Son adoption comme langue officielle ouvrirait de nouvelles perspectives pour les relations régionales, en facilitant les échanges avec nos voisins et en offrant au Niger un rôle de leadership dans la zone. Cela pourrait aussi avoir un impact positif sur le commerce, le tourisme et l’intégration régionale. Ainsi, adopter une langue locale comme le Haoussa comme langue officielle est un acte stratégique et symbolique qui permettrait au Niger de se rapprocher de ses racines tout en répondant aux enjeux contemporains de développement, d’inclusion et d’identité. Ce n’est pas un rejet du français, mais une démarche pour une meilleure prise en compte des réalités linguistiques et culturelles du pays.

Maiga Abdoulai Ali Moumouni (Le Monde d’Aujourd’hui)