Un ‘’Medley’’ est une pièce musicale regroupant des extraits de différents morceaux. Sorti le 20 février 2024 avec une durée de 13 minutes 35 secondes, le ‘’Medley’’ du groupe Sogha lance un appel aux Nigériens des huit régions du Niger. Il s’agit pour les membres du groupe d’attirer l’attention de la population sur les différents maux qui entravent le développement socio-économique du pays. Ainsi, cette nouvelle pièce est composée de huit morceaux avec pour chacun une spécificité dédiée à une région ciblée. L’administratrice du groupe, Mme Ali Soumaila Aichatou a volontairement accepté de nous édifier sur la sortie de ce titre et sur tous ses aspects.

Le groupe Sogha qui signifie ‘’beauté’’ en Zarma a été créé en 2004 en vue de représenter le Niger aux 5éme jeux de la Francophonie. Depuis lors, le groupe enregistre à son actif plusieurs albums et ‘’singles‘’ et connaît un succès au Niger et à l’international. Le groupe a récemment sorti un ‘’Medley’’ dénommé ‘’Ir Laabo’’. Selon l’administratrice du groupe, Mme Aichatou ce ‘’Medley’’ a pour objectif la sensibilisation de la population et la revalorisation des chansons oubliées. « Cette vidéo est une combinaison de plusieurs chansons des différentes régions afin de pouvoir à chaque niveau lancer un appel aux Nigériens et revaloriser ces chansons qui ont tendance à disparaître », a-t-elle dit.

Mme Aichatou précise que chaque titre est attribué à une région, soulignant qu’un travail de recherches a été mené avant la réalisation de cette vidéo. « Nous avons effectué un long travail de recherches et de sélection pour chaque thème dans le but de respecter l’authenticité de chaque chanson. Chaque titre correspond aux réalités de sa population et permettra d’attirer l’attention sur les problèmes sociaux », a-t-elle ajouté.

Selon l’administratrice du groupe Sogha, les différentes chansons sélectionnées pour composer le ‘’Medley’ sont quasiment oubliées par la population. Il s’agit pour la région de Niamey du titre ‘’Niger indépendant : Samaria Nognaré’’ ; ‘’Danguey Kotio’’ pour la région de Dosso ; ‘’Ehé Ehé’’ pour la région de Tahoua ; ‘’Mano aran ga koy’’ pour Tillabéry ; ‘’Mai dukuchi’’ adressé à la région de Zinder ; ‘’Ida ballet’’ d’Agadez ; ‘’Wargin diya’’ pour la région de Maradi et ‘’Ya bissimilah’’ pour la région de Diffa. Ces différents titres, explique-t-elle, correspondent à des problématiques. « Par exemple, dans la chanson destinée à la région de Zinder, nous lançons un appel à la jeunesse, alors que celle de la région de Maradi appelle la population à se lancer dans la salubrité de la ville et celle de Dosso s’adresse aux jeunes filles et toutes les réalités qu’elles vivent », explique-t-elle.

Par ailleurs, Mme Aichatou rappelle que cette vidéo a été réalisée grâce à l’appui du Fonds de Développement des Arts et de la Culture (FONDAC) et les bonnes volontés qui ont accepté de les accompagner. Elle souligne également que ce ‘’Medley’’ n’a aucun but politique avant d’indiquer que c’est un travail professionnel accompli dans le cadre de la réalisation du projet. « Certains verront que c’est juste une chanson mais, c’est bien plus. C’est un travail de professionnel parce qu’il est difficile de regrouper plusieurs chansons qui n’ont pas le même rythme. Beaucoup de gens pensent que ce ‘’Medley’’ est en rapport avec le nouveau gouvernement mais cela n’est pas le cas. C’est plutôt un appel lancé au peuple pour qu’il soit conscient de ses actes et devoirs envers la société », précise l’administratrice De Sogha.

Le groupe Sogha espère que ce ‘’Medley’’ aura un impact majeur sur la population nigérienne et qu’il constituera un élément déclencheur dans l’amélioration des conditions de vie de chaque couche sociale. Mais, comme toute activité, celle du groupe est également confrontée à plusieurs difficultés accentuées depuis quelques mois. « Pendant cette période, les difficultés sont d’ordre financier parce que toutes nos activités se sont arrêtées à 90 %. On attend, en espérant que la situation s’améliore au fil du temps et nous sommes convaincus qu’un vent de changement se fera sentir très bientôt », a-t-elle confié. Malgré ces difficultés, Mme Aichatou réitère l’engagement du groupe Sogha Niger de continuer à produire, sensibiliser la population et à adresser des messages pour contribuer au développement de la société et la promotion de la culture nigérienne. « Nous allons avec nos propres moyens continuer nos activités en impactant considérablement la population. Pour le moment, ce sont juste les activités qui se sont arrêtées, pas notre détermination », a conclu l’administratrice du groupe du Sogha Niger.

Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org/