Niger : Les prix des céréales poursuivent leur chute, un soulagement pour les ménages
Les marchés céréaliers nigériens traversent une période de détente exceptionnelle. Selon le dernier bulletin du Système d’Informations sur les Marchés Agricoles (SIMA), les prix des principales céréales – mil, sorgho, maïs et riz importé – poursuivent leur baisse, soutenus par une offre abondante et une gestion proactive des stocks publics.
Des prix en recul historique
En une semaine, les marchés ont enregistré de nouveaux replis : -3 % pour le mil et le maïs, et -1 % pour le sorgho et le riz importé. Mais c’est surtout la comparaison annuelle qui impressionne : -40 % pour le mil, -46 % pour le sorgho, -45 % pour le maïs et -26 % pour le riz importé.
Ces chiffres traduisent l’impact combiné de plusieurs facteurs : abondance des récoltes au Niger et dans la sous-région, déstockage des commerçants et de l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), ventes à prix modéré, mais aussi distributions gratuites ciblées.
Des écarts régionaux marqués
Si la tendance générale est favorable aux consommateurs, d’importantes disparités persistent.
- À Gaya, le sac de mil se négocie à 16.000 FCFA, un prix exceptionnellement bas grâce à la disponibilité locale.
- À l’opposé, dans la commune enclavée d’Iférouane, il atteint 38.000 FCFA, reflet des coûts logistiques élevés et de l’isolement.
Le même contraste s’observe sur le maïs : 16.000 FCFA à Guillagué et Say, mais 32.727 FCFA à Agadez. Quant au riz importé, il varie de 11.000 FCFA à Gaya à 15.000 FCFA à Iférouane et N’Guelkolo.
Une tendance structurelle
Comparés à la moyenne des cinq dernières années (2020–2024), les prix du mil, du sorgho et du maïs accusent un repli de 25 à 28 %. Cette baisse confirme un retournement structurel du marché, après plusieurs années marquées par des chocs climatiques et sécuritaires. Seul le riz importé affiche une baisse plus modeste (-4 %), en raison de sa dépendance aux coûts internationaux de transport et d’importation.
Un répit bienvenu pour les ménages
Dans un pays où les céréales constituent l’essentiel de l’alimentation, cette baisse des prix représente une véritable bouffée d’oxygène pour les familles, en particulier dans les centres urbains comme Niamey où la baisse est visible : le sac de maïs y coûte désormais entre 17.000 et 19.000 FCFA, soit une chute de 11 % en une semaine.
Cependant, cette situation favorable demeure fragile. Les disparités géographiques rappellent l’importance des infrastructures de transport, de la fluidité des circuits commerciaux et de la régulation publique pour garantir un accès équitable aux denrées de base.
Source : Simaniger
Boubé G. (Nigerdiaspora)