Arriérés de salaires au Niger : C’est tout ce qu’il faut éviter
Les choses commencent à se compliquer pour certaines catégories de fonctionnaires. En effet, depuis, un certain temps, des fonctionnaires et agents de certaines institutions : commissariats, agences, offices, ne perçoivent pas régulièrement leurs salaires à la fin du mois. Quand ça tombe, c’est bien tardivement, une ou des semaines, le mois suivant étant déjà entamé. Ainsi, des centaines, sinon des milliers de chefs de ménage, rejoignent le gros lot des contractuels, et aussi des fonctionnaires qui sont rationnés par les banques, où ils ont domicilié leurs salaires, et qui, elles-mêmes, rencontrent d’énormes difficultés. C’est dire que le nombre de fonctionnaires et d’agents de l’Etat qui ne perçoivent pas leurs salaires à la fin du mois et qui doivent attendre un peu plus pour avoir leur dû devient de plus en plus considérable.
Ceci intervient dans une situation que tous les nigériens, au demeurant, connaissent et reconnaissent ; un contexte fait de menaces sécuritaires du fait du terrorisme mais également de sanctions économiques et financières iniques et illégales contre le Niger depuis le 26 juillet 2023. Ce qui fait que tous les efforts déployés par l’Etat visent d’abord à protéger et défendre le pays et les populations contre toutes sortes de menaces, d’agressions et de massacres dont elles sont d’ailleurs fréquemment victimes dans bien de régions du pays. Le Niger ne compte plus ses victimes d’un terrorisme barbare importé et imposé à notre pays et dont les acteurs, manipulés de l’extérieur, ne sont pas nombreux à savoir pourquoi ils tuent, violent, massacrent leurs propres frères dont les plus chanceux sont sommés de quitter leurs terres ancestrales on ne sait pour quelle raison et pour quel agenda caché. Le Niger ne compte plus non plus ses déplacés internes devenus des sans terre et des sans domicile fixe sur leur propre sol. L’autre pari des autorités de la transition, le CNSP et le gouvernement, est de faire fonctionner l’Etat en assurant les dépenses de souveraineté, ayant hérité d’un Etat riche mais mal géré, dont les richesses ont été littéralement pillées pour enrichir des individus que tout le monde connait d’ailleurs et qui, malheureusement, se la coulent douce, narguant les nigériens, au nez et à la barbe de tout le monde. Le nigérien est patriote, il a beaucoup encaissé et enduré. Mais, il aime la justice par-dessus tout. Et, c’est pourquoi les nigériens ont du mal à comprendre ces retards dans le paiement des salaires, pour un pays dont on sait dans les mains de qui se trouvent les ressources saccagées et pillées, un pays producteur de pétrole qui ambitionne de passer de 20 mille à 100 mille barils/jour, et surtout un pays dont le budget 2024- 2025 culmine à un peu moins de 3 000 milliards. Les retards dans le paiement des salaires ne doivent pas avoir droit de cité, surtout dans ce contexte. Le salaire fait vivre le fonctionnaire, sa famille et fait tourner l’économie d’une certaine manière. Et parmi les soutiens indéfectibles du CNSP, de 2023 à aujourd’hui, c’est cette frange de la population nigérienne qui nourrit le plus l’intime conviction que le CNSP peut guérir l’administration nigérienne de toutes les tares et les maladies qui la minent et qui la rendent inefficace. Ils sont également convaincus que seul le CNSP peut porter le vrai combat pour la souveraineté et l’indépendance véritable de notre pays, en luttant sans fard contre les puissances colonialistes et leurs forces d’occupation. Le paiement des salaires et des pécules, et à temps, fait aussi partie de la lutte pour la dignité retrouvée. Les autorités de la transition doivent tout faire pour éviter des retards qui peuvent présager d’arriérés de salaires que les nigériens ne sont pas près d’oublier. Pour l’honneur et la dignité de la patrie.
BISSO (Le Courrier)