L’affaire fait le buzz sur les réseaux sociaux. Des sources multiplient indiquent que la récente usine de cimenterie, installée à Badaguichiri (région de Tahoua) et inaugurée le 19 juillet 2023, juste quatre jours avant les évènements qui ont emporté Bazoum Mohamed, suscite beaucoup d’interrogations et d’inquiétudes. Installée dans la plus grande discrétion, Mango ciment a la particularité d’être une entreprise masquée, le nom de son promoteur étant resté jusqu’ici inconnu du public. Jusqu’à preuve du contraire, Mango ciment n’a pas de visage connu. Loin de cette zone d’ombre qui n’a pas été éclaircie, même après les évènements du 26 juillet 2023, l’usine de Mango ciment, avancent certaines sources, pourrait être le creuset d’une exploitation d’autres minerais qui n’ont rien à voir avec le calcaire, matière première de base pour la fabrication du ciment. Selon de nombreuses sources, Mango Ciment est soupçonnée d’exploiter clandestinement des minerais très précieux. Au nez et à la barbe de l’État qui n’a toujours pas éclairé la lanterne des citoyens sur l’identité du ou des promoteurs.

Même lors de la cérémonie d’inauguration, Bazoum Mohamed, qui en sait probablement beaucoup sur cette entreprise, s’est interdit toute révélation sur l’identité de ceux qui sont derrière Mango ciment. Une nébuleuse qui est à nouveau au coeur des spéculations. Des témoins oculaires ayant requis l’anonymat disent avoir remarqué l’usage de camions-bennes utilisés dans le transport de minerais inconnus. S’ils ressemblent au charbon minéral, il n’en est rien. Plus dur, plus lourd et quelque peu étincelant en certains endroits, le minerai en question est acheminé, semblet- il, au port de Lagos, au Nigeria. C’est peut-être une des raisons de la cabale du président nigérian, Ahmed Bola Tinubu, contre le Niger depuis le 26 juillet 2023. Un combat d’arrière-garde !

Soigneusement enfouis dans des tuyaux et transporté sans que les camionneurs sachent exactement ce qu’ils transportent, ce minerai est tout, sauf du charbon ou du calcaire. Parallèlement au ciment, largement commercialisé à Niamey et dans tous les grands centres urbains, il existe bien, sur le même site, une usine de fer à béton qui na jamais été rendue publique. De quoi susciter davantage d’interrogations sur le sauf-conduit éventuel dont jouirait cette entreprise et qui pompe les ressources publiques sur des bases totalement floues.

Laboukoye (le Courrier)