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Paiement des salaires des fonctionnaires : Le jeu trouble de certaines banques

Le jeu trouble de certaines banques Le salaire du mois de septembre, pour beaucoup de banques, à la date du 08 septembre 2023, n’était pas payé et ce sans qu’on sache exactement le noeud du problème. Est-ce donc le fait d’un manque de liquidité, ainsi que certains veulent le faire entendre, ou un problème de relations internes entre l’Etat et les banques, ce à la suite de mesures que l’UEMOA prenait contre l’Etat du Niger de manière tout à fait illégale ? Les banques, dites non nationales, auraient refusé de payer les salaires, mais l’on apprenait, en fin de semaine dernière, que le problème est en passe d’être décanté. Cependant, alors que toutes les autres banques s’apprêtent à payer le salaire, l’on apprend qu’une autre joue au rebelle. Il semblerait que les agences de la BOA ne fonctionnent pas car elles seraient fermées pour des motifs non encore élucidées. On se rappelle qu’à la suite des manifestations souvent violentes, à la suite du coup d’Etat de la part de populations excédées qui s’en prenaient à des symboles de l’ancien régime, les banques trouvaient le bon prétexte pour décider de fermer pendant une certaine période, avant que, par les injonctions du régime militaire, elles ne consentent à revenir sur leur décision pour rouvrir et servir la clientèle.

Mais pourquoi la BOA se comporte différemment ?

L’on apprend que le DG de la BOA serait un Béninois et son excès de zèle pourrait se justifier à un tel niveau pour croire qu’il serait solidaire des positions outrageantes du président de son pays qui pourrait, peut-être, lui donner de telles instructions dans l’espoir que les contraintes financières poussent le Niger à céder. Talon est allé loin dans cet engagement frénétique à vouloir faire mal au Niger jusqu’à oublier et compromettre les intérêts de son pays, en attendant que la CEDEAO dont il est devenu le serviteur zélé, vienne réparer les torts que les sanctions envisagées contre le Niger lui causent car il perd dans cette affaire pour son image, et causent à son économie qui en souffre énormément. Sans nul doute que le banquier-mercenaire et Talon, visiblement, connaissent peu le peuple auquel ils ont à faire. Les Nigériens peuvent croire que faisant ce choix, ils se sont bien préparés pour qu’au-delà de la CEDEAO et de l’UEMOA dont ils semblent être les ouvriers les plus volontaristes, ils sachent surtout qu’ils s’en prennent, à leurs risques et périls, au Niger qui s’est préparé à affronter leurs caprices. Ils devront faire face tant aux autorités nigériennes qui ne se laisseront pas faire qu’au peuple vaillant du Niger à qui, personne, même tenant la bourse, ne peut rien imposer.

Les Nigériens sont en résistance. Ils ne fléchiront pas. Ce combat est certes le leur. Mais ce combat historique se fait aussi pour toute l’Afrique à laquelle il faut montrer la voie. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, irréversiblement, ensemble, marchent pour inventer la vraie indépendance, celle qui leur rendra leur totale liberté de peuples souverains, et leur dignité de peuples libres. Et pour ça, ils feront preuve de résilience et d’audace.

Comment comprendre, pendant que d’autres banques, comme la SONIBANK, s’exécutent et jouent pour le caractère social du salaire, la BOA, peut-elle faire de la résistance, pour s’aligner dans un combat qu’elle ne peut que perdre ? Le Niger est en procès avec l’UEMOA et tout le monde sait que les mesures qu’elles prenaient contre le Niger sont illégales, ne pouvant, à l’issue du procès, que revenir sur ces mesures, parce qu’elle aura eu tort de se laisser manipuler par un autre, pour nuire à tout un peuple. Peuvent-elles d’ailleurs savoir, l’injustice causée à ces familles, le calvaire que l’on les aura fait vivre à ces nombreux prolétaires à la veille d’une rentrée scolaire depuis qu’ils ne peuvent pas avoir cet instrument de leur survie ? Si l’on a misé sur une période pour faire le mal, alors on doit se rendre compte qu’on a échoué encore une fois : dans le pays, contrairement à ce qu’on pourrait attendre en pareille circonstance, personne ne s’en plaint. Les Nigériens résistent. Et en temps opportun, le Niger usera de ses moyens de rétorsion. Une banque ne tue pas. Elle aide à vivre…

Ali Soumana