Fraude de cigarettes : L’affaire embarrasse la Douane nationale
Pour tenter d’enfumer l’opinion et se tirer d’affaire, des douaniers présumés impliqués dans ce vaste trafic de cigarettes auraient fait appel à un ‘’mercenaire’’ pour inonder les réseaux sociaux avec des contrevérités sur l’affaire. En accusant le ministère du Commerce d’acte illégal pour avoir saisi et interposé les quantités de cigarettes prohibées de marque ORIS dans les magasins de l’OPVN de Dosso. Une fraude qui, selon certaines sources, se faisait depuis longtemps avec la complicité de certains hauts gradés de la Douane. Fraude à laquelle le ministère du Commerce, à travers cette saisine, a décidé de mettre un terme.
Information sur l’opération, la société et le transitaire
Ce sont sept (7) conteneurs qui, dit-on, seraient destinés à la réexportation. Un premier aurait pu arriver au bureau de Douane de Konni. Mais à la grande surprise, le conteneur aurait été reversé, selon des sources policières, dans des mini-camions localement appelés « Dogan Baro ». Pour quelle destination ? Pour l’heure, on ne saurait répondre à cette question. Sur les sept conteneurs, ce sont cinq qui sont saisis à Dosso par des agents du ministère du Commerce. Acte dont, contrairement à ce que l’ancien colonel de Douane pense, il faut saluer le sens élevé de patriotisme des auteurs. Le 7e conteneur serait toujours en territoire béninois. Dans cette affaire, il est utile de savoir que le propriétaire des conteneurs n’aurait pas de licence de réexportation. Ses documents seraient expirés depuis quelque temps. La société qui réexporterait les cigarettes s’appelle Aventus Niger SARL qui appartiendrait à un certain Bougma Ousseini détenteur d’un passeport diplomatique burkinabé. La société Aventus Niger travaille avec une maison de transit du nom de RATCO transit sise à la place Toumo de Niamey.
Des réunions pour tenter de dénouer la situation
Aussitôt après l’éclatement de l’affaire et la saisie des quantités de cigarettes sans documents légaux pour la réexportation, une rencontre aurait réuni les ministres desFinances et du commerce en présence des techniciens des deux ministères. Réunion qui aurait tourné au fiasco et fait éclater la mésentente entre les responsables douaniers et les cadres du ministère du Commerce. Après cette réunion avortée, une autre aurait regroupé le 27 juin 2023 uniquement des cadres de la Douane et du Commerce. À cette réunion, les discussions auraient tourné autour de l’interprétation des textes. Une situation dans laquelle les responsables de la Douane à la réunion se seraient embourbés. Et selon des sources douanières, le Directeur général n’aurait pas assisté à la seconde réunion. Il aurait été en déplacement en Belgique. À ce niveau, on est en droit de se demander s’il n’aurait pas eu l’occasion de rencontrer le président de la République qui était en France au même moment et échanger avec lui sur la question.
L’identité du mercenaire envoyé sur les réseaux sociaux
Le ‘’Wagner’’ envoyé sur les réseaux sociaux pour tenter de jeter un discrédit sur le journal ne serait qu’un ancien colonel de Douane tombé depuis sa sortie de prison en disgrâce. Par des artifices superflus et mensongers, il tente de défendre,à travers son écrit, les douaniers soupçonnés d’être en lien avec cette affaire fumeuse de fraude de cigarettes. Alors que, sans le savoir, avec sa prise de position sur les réseaux sociaux, il aurait permis de dissiper des doutes. Colonel Moumouni, c’est son nom, est un grand habitué de karanbani (quelqu’un qui rentre dans ce qui ne le regarde pas).On se rappelle qu’en 2015, selon un rapport d’enquête de la Gendarmerie, c’est lui, après un entretien avec le Directeur général de Douane de l’époque, Issaka Assoumane, qui aurait dit à celui-ci de ne pas voyager avec le chef de l’État dans l’avion présidentiel pour aller à la fête tournante de 18 décembre. Et Issaka Assoumane informa le ministre des Finances, Sidibé Saidou, qui informa à son tour le chef de l’État Issoufou Mahamadou. Pensant saisir le bon bout, Issoufou Mahamadou, dans son message à la nation du 18 décembre, annonça qu’un complot contre les institutions de la République aurait été démantelé. Par la suite, plusieurs officiers de l’Armée, de la Douane et des cadres du parti Lumana de Hama Amadou ont été arrêtés et jetés en prison. Des officiers et hommes politiques qui ont fini par être disculpés par la justice suite à une ordonnance de non-lieu rendue par le juge en charge du dossier.Aprèscet épisode douloureux, l’homme a fait valoir ses droits à la retraite. Aujourd’hui, il envahit les réseaux sociaux pour devenir un mercenaire spécialiste de fakes news.
Ali Soumana