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Entreprenariat féminin : Biba Amadou à la quête de son autonomisation financière

Quand les femmes prennent le devant, l’entreprenariat change de forme. Assise dans son salon, dans une ambiance joviale, en compagnie de ses trois enfants, Biba Amadou est une femme au foyer qui concilie à la fois, devoir conjugal et business. Comme beaucoup d’entrepreneurs, Biba Amadou utilise le e-commerce (Facebook, WhatsApp, instagram…) pour écouler ses produits. «J’utilise les réseaux sociaux pour rendre visible mes articles, car aujourd’hui, c’est un des canaux les plus utilisés dans le monde», a-t-elle dit

Agée de 29 ans, la jeune maman dit avoir initié son commerce juste après la naissance de sa première fille qui, aujourd’hui a 5 ans. Elle explique, que ses amis et connaissances l’aide beaucoup à travers la publication de ses articles sur les différentes pages et toiles. En effet, elle met à la disposition des femmes plusieurs variétés d’articles. «Je fais la commercialisation des lèches, Abaya, des couvres lits, des foulards pour femmes et jeunes filles, des savons mélanges pour un teint lumineux, des scotchs pour appliquer le henné», a-t-elle énuméré. Pour elle, c’est une manière d’apporter sa part de contribution dans la gestion du ménage. «Même si je ne participe pas au paiement des factures, je n’attends pas toujours mon mari pour mes petits besoins. Pour moi c’est un plus, car je peux me procurer ce que je veux et même augmenter s’il le faut de l’argent de la popote», a-t-elle expliqué. Biba dit avoir opté pour le commerce, pour être financièrement autonome. «Hormis cela, je préfère travailler pour mon propre compte, car je trouve cela moins stressant. Je reste dans mon salon et envoie les colis par livraison à l’intéressé», explique-t-elle.

Après avoir décroché son BEPC, Biba Amadou s’est inscrite à l’Institut Pratique de Santé Public IPSP, où très malheureusement, ses études n’ont pas abouti, faute de courage et de détermination. Elle a par la suite abandonné ses études pour se consacrer à son ménage, avant de se lancer dans le commerce. «Je n’aimais pas fréquenter l’école, encore moins travailler pour quelqu’un», confie-t-elle. Biba dit avoir une clientèle fidèle qui ne peut pas se passer de ses articles.

Mais malgré sa forte envie d’entreprendre, Biba se heurte à d’importantes difficultés qu’elle arrive tout de même à surmonter grâce aux soutiens de son mari, de sa famille et de son entourage. Cette femme ambitieuse, ne se limite uniquement pas à la commercialisation des articles féminins. Elle s’est aussi tournée vers une autre forme de commerce qu’est ‘’la vente de la glace ‘’. Cette dernière lui procure d’importants revenus pendant la période de chaleur où la demande est forte surtout durant le mois de ramadan. «Avec un seul frigo, je pourrais faire une recette de 2000F par jour, ce qui me donne environ 60.000 F le mois. A mon avsi, il n’y a pas de sous-métier, et je ne regrette pas d’avoir choisi ce chemin» a-t-elle expliqué. Elle a également mis en place un service de livraison dénommé «Biba express», une entreprise de livraison qu’elle a récemment eu l’initiative de mettre en place. «Vraiment les gens sollicite beaucoup nos services», se réjouit-elle.

Le domaine de l’entreprenariat nécessite le courage et la patience. C’est pourquoi elle encourage ses jeunes frères et sœurs à entreprendre. «Je ne leur demande pas de laisser tomber les études ou de ne pas s’en concentrer. Loin de là, mais seulement de trouver une autre issue de secours, car l’Etat à lui seul ne peut pas employer tous les diplômés, les postes sont saturés, il n’y a plus assez de places pour tout le monde. Je vous exhorte à essayer, peu importe le domaine, parce qu’il suffit juste d’avoir de la volonté et la persévérance», a-t-elle conseillé.

Fatiyatou Inoussa (ONEP)

Source : http://lesahel.org/