Accéder au contenu principal

Accueil

Emmanuel Macron et le ventre des femmes africaines

 

CAN U17 MENA Qualifie
 
 Emmanuel Macron G 20

{everything_in_everyway 310}
"Si nous voulons une réponse cohérente à l’Afrique et aux problèmes africains, nous devons développer une série de politiques bien plus sophistiquées qu’un simple plan Marshall et des milliards accumulés. (…) En matière d’infrastructures essentielles, d’éducation, de santé, là il y a un rôle pour le financement public et c’est dans ce cadre que nous devons agir, c’est notre responsabilité. (…) Et ensuite, il y a une responsabilité partagée, le plan Marshall que vous voulez pour l’Afrique, c’est aussi un plan qui sera porté par les gouvernements africains et les organisations régionales. C’est par le biais d’une gouvernance plus rigoureuse, de la lutte contre la corruption, d’une lutte pour la bonne gouvernance, d’une transition démographique réussie. Quand des pays ont encore aujourd’hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien, a précisé le Président français.

Une prise de position simpliste car « On rend les femmes du tiers-monde responsables du sous-développement. En réalité, on inverse la causalité : la plupart des études prouvent aujourd’hui que c’est le sous-développement qui entraîne la surpopulation (...) La théorie de la surpopulation évite aussi de questionner le rôle du colonialisme et de l’impérialisme dans la pauvreté. Et ces discours visent, bien sûr, avant tout les femmes" explique la politologue Françoise Vergès.

Cette sortie mal maitrisée est dommageable car dans ses autres prises de position dans ce G20, Emmanuel Macron a bien intégré le travail à effectuer en Afrique avec une vision de l’égalité homme femme et des propos engagé sur la lutte contre la pauvreté et le terrorisme qui a davantage de sens.

Lire ci-dessous un extrait de son discours :

Je pense qu’en la matière, il est indispensable d’avancer de manière concrète et c’est la cohérence même du G20, qui est à l’œuvre. J’ai essayé de l’expliquer à certains : on ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique ou alors il faut aller expliquer aux gens qui vivent au Tchad, au Niger et ailleurs que le climat n’est pas un problème. Aujourd’hui, le terrorisme, les grands déséquilibres dans notre monde, ce que nous sommes en train de vivre est lié au déséquilibre climatique que notre mode productif international a généré. Donc nous devons y répondre parce que tout est lié et si on veut traiter des questions de l’Afrique, du développement, de l’industrie et du climat de manière séparée, je pense que ça n’a aucun sens. Comme cet agenda est lié, notre responsabilité, c’est de tenir de manière cohérente l’ensemble de ces engagements.

Ce matin, nous avons eu un long échange sur le développement, en particulier le développement de l’Afrique et je veux ici saluer l’avancée concrète de ce G20, notamment la mise en place de partenariats avec plusieurs pays africains, des engagements clairs impliquant la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et en la matière, la méthodologie qui a été retenue par ce G20 est à mes yeux la bonne. Là aussi si nous voulons une politique résolue en matière de développement, c’est le complément indispensable à la vraie politique de lutte contre l’insécurité que la France mène en particulier dans le Sahel et ce sont les deux piliers sur lesquels nous devons nous appuyer en permanence pour l’Afrique.

J’ai eu l’occasion de le rappeler, dimanche dernier, lorsque je me suis rendu à Bamako pour un sommet du G5 Sahel en annonçant l’Alliance pour le Sahel ; c’est exactement l’esprit de ce que nous avons aujourd’hui discuté, la volonté de rassembler l’ensemble des financements, de pouvoir associer à ces financements des pays partenaires, des organisations internationales et de travailler sur des projets concrets pour éviter la perte de temps, les intermédiaires inutiles et le gaspillage institutionnel.

Ce qui compte en matière de développement, ce sont les acteurs de terrain et les projets et donc c’est dans cet esprit que je souhaite avancer sur ce sujet et c’est dans cet esprit que nous avons discuté ce matin du développement pour l’Afrique.

Nous avons également parlé des migrations qui sont un défi mondial et durable qui a été l’objet de discussions la semaine dernière à Berlin, lorsque nous avons préparé ce Sommet et dont nous reparlerons à coup sûr mercredi prochain à quelques Européens au sommet de Trieste. Tous ces sujets là aussi vous le voyez sont liés et pour ma part, je ne partage rien de la schizophrénie dans laquelle certains peuvent parfois s’enferrer, qui consiste à penser qu’on puisse traiter une partie de ces sujets sans les regarder dans toutes leurs composantes.

Enfin, nous avons eu une discussion très consensuelle, celle-ci, sur la lutte contre la pauvreté, les pandémies, la volonté de mobiliser plus de financement en matière d’éducation, en particulier en Afrique et de prendre des actions concrètes en matière d’inclusivité de la croissance et en particulier d’égalité entre les hommes et les femmes. Nous avons pu rappeler nos engagements mutuels sur le plan national et notre volonté également d’aller de l’avant sur ces sujets.

Voilà rapidement brossé l’essentiel des sujets qui ont été couverts durant ce G20. Vous l’avez compris il y a eu, à mes yeux des avancées réelles en matière de lutte contre le financement du terrorisme, il y a eu des reculs évités sur beaucoup d’autres sujets et il y a aujourd’hui une prise de conscience qui doit se faire chez tout le monde : notre monde n’a jamais été aussi fracturé ; les forces centrifuges n’ont jamais été si fortes et les biens communs qui sont les nôtres n’ont jamais été aussi menacés. Quels sont ces biens communs ? La démocratie, le rapport aux libertés individuelles, l’égalité homme / femme, l’éducation et le climat. Quand on regarde aujourd’hui la planète, est-ce qu’on pense que ces sujets sont à l’optimum de ce qu’ils ont été depuis 60 ans ? Non ! Donc nous avons évité de dire le contraire dans les discours mais il y a encore beaucoup à faire pour que l’action soit à la hauteur de ce que nous devons à celles et ceux qui vivent aujourd’hui sur la planète mais aussi à celles et ceux qui y vivront demain."

12 juillet 2017
Source :  http://www.afrik.com/