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Quand le Covid-19 étrangle la presse

{xtypo_quote}Soutenir la presse c’est aussi, soutenir la démocratie et la liberté d’expression.{/xtypo_quote}

Toute la presse, toutes tendances confondues, vit des périodes de vaches maigres que les mesures restrictives liées à la gestion de la pandémie du coronavirus sont venues compliquer. Les portes de certains grands clients sont fermées depuis le confinement et cela a réduit drastiquement la clientèle des journaux. Au même moment, par le confinement qui a considérablement réduit la mobilité de la population dans la ville, sur les carrefours notamment, les clients sont devenus rares au point où presque tous les journaux ont été contraints de réduire le tirage pour juste servir une clientèle fidèle qui leur permet de survivre. Les organes, tant bien que mal, essaient de tenir dans un tel contexte, sans aucun soutien, ni de l’Etat qui aura dicté ces mesures qui les étouffent ni même de la part de partenaires qui apprécient et exhortent le rôle de la presse dans la vie laborieuse de notre démocratie.

Faut-il d’ailleurs se demander si cette situation qui arrive aux médias nigériens, arrangent un gouvernement, qui après avoir échoué à éteindre bien d’organe, a enfin, une situation qui peut lui faire disparaître bien d’organes redoutés, encombrants, de l’environnement médiatique nigérien. Au premier mandat d’Issoufou l’on avait vu, à l’avantage du régime, une floraison de titres qui ornaient les kiosques, traduisant de la variété et de la richesse des voix et des plumes qui animent l’espace médiatique. Mais aujourd’hui parmi cette multitude de titre, il n’en reste pas plus de huit qui sont réguliers avec quelques autres qui paraissent occasionnellement. Plus de la dizaine ont carrément disparu, ne pouvant plus paraître.

Un plan Marshal pour la presse…

Il y a quelques jours, le président nigérien demandait au profit des pays africains un plan Marshal pour les aider à faire face aux difficultés liées aux mesures restrictives commandées par le pandémie du corona virus. Pour des entreprises de presse qui accomplissent, par un certain volontarisme, un service public d’une importance capitale, surtout dans un environnement où ils manquent cruellement de soutien, il y a à soutenir la presse dans ces moments difficiles qu’elle traverse car la mort de la presse ne peut qu’être celle aussi de la démocratie où les voix doivent autant être diverses et différentes. Certes beaucoup d’autres secteurs vivent mal ces moments, mais il y a à considérer le cas des médias qui ont vu leur espace d’influence se réduire du fait du confinement.

Cet appel au soutien à la presse, en ces moments, n’est pas une mendicité comme, ne peut l’être, l’aide que nos dirigeants demandent aux puissances du monde pour les aider à traverser ces moments particulièrement difficiles. Il ne s’agit pas d’aider des hommes, mais une institution – la Presse – qui reste, faut-il ne jamais l’oublier, le 4ème pouvoir.
Soutenir la presse c’est aussi, soutenir la démocratie et la liberté d’expression.

A.I
16 mai 2020
Source : Le Canard en Furie