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COVID-Organics : N’en déplaise aux détracteurs de la médecine africaine !

Ces programmes sont supposés promouvoir et valoriser les éléments de la culture africaine. Et la pharmacopée en fait partie. C’est même un des éléments essentiels de notre culture commune en Afrique. En effet, avant l’arrivée des colons, les Africains se soignaient à partir des plantes. Nous avions nos guérisseurs, nos sorciers, nos matrones, etc. L’une des tâches à laquelle s’est consacrée la colonisation était justement de nous convaincre que nos méthodes "ne sont pas bonnes". Seul, ce qui vient de l’Occident est "bon", "meilleur" et "scientifique", comme si la science à une nationalité.

Aujourd’hui, face à la pandémie du coronavirus, c’est cette même démarche qui se poursuit. Alors que la médecine occidentale s’est révélée inefficace et incapable devant le Virus, on continue à refuser une autre alternative, surtout pas africaine. Et pourtant, l’Afrique est pour l’instant le continent qui a enregistré le moins de morts comparativement à sa population (2.230 morts sur plus d’un milliard d’habitants au 11 mai). Et toutes les projections funestes des organisations internationales (ONU et OMS en tête qui prévoyaient une hécatombe) se sont jusqu’alors révélées erronées. Pourtant, le continent ne dispose pas d’autant d’infrastructures et d’équipements médicaux que l’Europe ou les Etats Unis.

Si le continent a su éviter ces prophéties funestes des Organisations internationales, c’est certes grâce à l’observance des mesures barrières mais aussi et surtout grâce à la croyance des populations à la médecine africaine dont beaucoup se servent plus qu’ils ne recourent à la médecine dite moderne.

Face à cette pandémie, les dirigeants africains ont un choix à faire : Utiliser le Covid Organics, un produit de la médecine africaine qui a fait ses preuves à Madagascar ou alors attendre et observer leurs citoyens mourir en attendant que les multinationales trouvent et nous vendent chers leurs traitements.

Ce débat sur les essais cliniques du Covid Organics malgache, est tout simplement une diversion derrière laquelle se cachent des intérêts pécuniaires énormes que comptent tirer les grands groupes pharmaceutiques sur ce malheur de l’humanité. Il appartient à l’Afrique de décider.

Qui connaît, aujourd’hui, le protocole que la Chine a utilisé pour traiter ses centaines de milliers de malades ? Et pourtant la Chine est arrivée à maîtriser la pandémie malgré les mêmes critiques internationales. A la fin, le plus important est de préserver la vie des humains. Sinon, pendant combien de temps devons-nous attendre le traitement qui ne nous sera pas fourni gratuitement ? L’expérience du paludisme qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes (450.000 en 2018 dont 94% des décès sur le continent africain) doit faire réfléchir.

Du reste dans la gestion de cette pandémie, l’Europe elle-même, n’a-t-elle payé le prix fort de sa forte dépendance vis-à-vis de la Chine en matière de production de médicaments et consommables médicaux? Beaucoup d’Européens, à un plus haut, le niveau le pensent sérieusement. En effet, avec la délocalisation des industries chimiques pour toujours plus de profits, les Européens importent plus de 80% des principes actifs entrant dans le cadre de la fabrication des médicaments. Et pour utiliser les termes ironiques d’un député européen de France «On a vu les Européens qui ont failli arriver aux mains sur les tarmacs chinois pour des gants et des masques».

Croire ou ne pas croire à l’efficacité du Covid Organics, n’est pas la question. Le problème est : Les Africains sont-ils prêts à prendre son destin en main ?

Siradji Sanda(onep)

14 mai 2020
Source : http://www.lesahel.org/