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Marché de Kobadjé : Randonnée au «bled» de la viande de boucherie et des légumes

L’abattage est fait dans le respect des principes islamiques par deux responsables religieux dument assermentés dans cet abattoir réhabilité en 2003. Le contrôle technique de toute la chaîne d’abattage se fait suivant le protocole bien établi. L’agent procède par l’inspection des animaux sur pied pour s’assurer de leur état de santé physique. Ce qui permet d’identifier certaines maladies. La seconde étape de contrôle constituée de douze points se fait après l’abattage sur la viande à mettre sur le marché. Une fois ce contrôle effectué, l’agent certifie en estampillant la viande qui est la seule preuve de la qualité de la marchandise. Des séances de sensibilisation ont également été menées pour former les bouchers sur l’importance de respecter les règles d’hygiène. «En cas de détection d’une maladie quelconque transmissible de l’animal à l’homme, il est procédé à la saisie partielle ou totale de la viande», précise l’agent technique.

De Niamey, ils sont nombreux les Nigériens à faire le déplacement de Kobadjé pour s’offrir toute sorte de produits animaux considérés par beaucoup comme moins cher que dans la capitale. Et ce n’est pas à tort. Les carcasses de petits ruminants sont vendues entre 15.000 et 25.000 F CFA. Celles des bovins ont un prix variant entre 50.000 et 80.000 F CFA selon qu’il s’agisse d’une demie ou d’une carcasse entière et leur taille également. De nos jours, ils sont nombreux les habitants de la capitale qui effectuent le déplacement de Kobadjé à intervalles de temps réguliers pour faire leurs provisions mensuelles en viande et autres produits. D’autres choisissent cette bourgade pour acheter les condiments et de la viande à l’occasion des cérémonies familiales ou religieuses.

Il s’est établi une véritable relation de confiance entre vendeurs et acheteurs que certaines personnes n’éprouvent plus la peine de faire le déplacement mais font des commandes avec livraison à domicile à Niamey. Mais d’autres, préférant associer l’achat des produits à une petite balade touristique disent tirer toujours du plaisir à prendre la route.

Mme Tal Ramatou, une des clientes rencontrées sur place, est allée en fin de semaine au marché de Kobadjé pour l’approvisionnement de routine. Cette habitante de Niamey est une habituée de ce marché qu’elle fréquente depuis 5 ans. « Je viens chaque semaine pour m’approvisionner à Kobadjé. J’achète à la fois de la viande et des légumes. C’est la qualité et surtout le bon prix qui me font venir sur ce marché », confie-t-elle. Mme Tal Ramatou indique par ailleurs que pour elle c’est un moyen de changer d’air. « Quand je fais le calcul du carburant pour venir ici me ravitailler, il n’y a pas une grande différence que de faire les achats à Niamey», déclare-t-elle. Un autre chef de famille rencontré sur cette allée marchande de Kobadjé se réjouit de la disponibilité des deux principaux produits : les légumes et de la viande. «Je viens toujours en famille pour faire le ravitaillement de 3 trois semaines. J’ai des fournisseurs habituels auprès desquels j’achète tout», confie-t-il.

Par contre, malgré toute cette ambiance, M Ichou Boubacar, chef boucher du marché de Kobadjé, depuis 39 ans, pense que les affaires ne sont plus comme avant. «De nos jours la clientèle se fait un peu rare. Auparavant, le marché est animé surtout les week-ends par des clients qui viennent massivement de la ville de Niamey. Et aussi les voyageurs provenant du Burkina Faso ou de la Côte d’Ivoire», a-t-il déclaré. Les clients de ce marché de viande bien connu sont fidélisés par les bouchers. En effet, beaucoup lancent leurs commandes depuis leurs domiciles à Niamey, soutient-il. «Certains clients qui n’arrivent pas à effectuer le déplacement nous appellent de Niamey par téléphone et nous leur livrons de la viande à domicile. Ça fait des années que nous faisons cela », a dit Ichou Boubacar.

Evoquant la question des prix de la viande, le Sarkin Fawa estime qu’ils sont plus abordables qu’ailleurs. La moitié d’une carcasse d’un bœuf est vendue à partir de 50.000 F CFA et celle entière du mouton à un prix variant entre 18.000 et 20.000 FCFA voire un peu plus. «Nous nous acquittons des droits et taxes et nous respectons les conditions d’abattage, d’hygiène qui sont instaurées par le service de l’élevage. Aussi, nous vivons en parfaite symbiose avec nos cousins peulh éleveurs d’animaux», qui sont nos fournisseurs, a-t-il affirmé.

Zabeirou Moussa et Issoufou A. Oumar,Envoyés spéciaux(onep)

12 mars 2020
Source : http://www.lesahel.org/