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Editorial / Réseaux sociaux : Péril en la demeure !

Et depuis cette acquisition, ce succès ne s’est pas démenti, mieux, Whatsapp est devenue un phénomène planétaire, surtout dans les pays en voie de développement comme le Niger où les smartphones mobiles ont permis à un grand nombre de citoyens de se connecter à ce réseau social très facile d’accès, une puce Sim et une connexion Internet suffisant largement pour cela ! De l’extase suprême procurée par cette avancée technologique, l’on semble, aujourd’hui, passer à la gueule de bois avec l’usage perverti qui est fait parfois de Whatsapp.

Censé être un instrument de rapprochement – tel était en tout cas le vœu le plus cher de ses promoteurs, Whatsapp s’est vu détourné de cette noble voie par des individus sans grandes vertus, mus simplement par des intentions malveillantes, qui croient trouver dans cette application le moyen lâche de salir la réputation d’un homme ou d’une femme sans aucune raison valable, ou encore celui de mettre à mal l’unité nationale et la cohésion nationale, sans compter les innombrables fausses informations qu’ils déversent chaque jour. Whatsapp est maintenant devenu le carrefour des fake-news, le moyen le plus facile pour donc discréditer et rouler les honnêtes citoyens dans la boue, et impunément.

Aucune composante de la société ne semble aujourd’hui échapper à ces dérives dangereuses, pas même les gardiens de la foi, quand des marabouts se sont, récemment, copieusement et outrageusement insultés à travers Whatsapp.

Même la grande muette n’est pas à l’abri de ce fléau, lorsqu’avant même l’annonce officielle des bilans de certaines attaques terroristes qui ont frappé le Niger, des images macabres circulent déjà sur ce réseau social à la vitesse de la lumière, cela au mépris de la morale et de des familles endeuillées par les terroristes. Ce qui dans la plupart des cas participe à amplifier la terreur et la propagande de nos ennemis. Rien donc n’échappe désormais à Whatsapp, y compris la vie privée des gens et la sécurité intérieure de l’Etat, tout est dans la rue, du fait des agissements de certains citoyens irresponsables. Même le secret de certaines délibérations importantes et hautement officielles en est menacé.

Face à la gravité de la situation, que faire alors ? Il n’y a pas, visiblement, trente-six mille solutions, ailleurs, les lois humaines sont venues à la rescousse des pouvoirs publics pour encadrer efficacement l’utilisation des plateformes de communication en ligne. En mettant l’accent sur la responsabilité civile et pénale de l’hébergeur ou prestataire de stockage, du fournisseur d’accès à Internet, du commerçant en ligne, et enfin de l’abonné, le législateur français, par la loi 2004-575 du 21 juin 2004, pour la confiance dans l’économie numérique, semble avoir pris les devants par l’institution de ces quatre régimes de responsabilité.

Face aux dérives des hommes, la seule digue indestructible résiderait dans la loi des hommes, professait un jurisconsulte français ! Le grand Machiavel n’en disait pas autre chose, lorsqu’il recommandait dans la gouvernance des hommes d’user du bâton quand la carotte ne suffit pas.

A bon entendeur salut !

Zakari Alzouma Coulibaly

14 février 2020
Source : http://www.lesahel.org/