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Culture du mil «Satki» en saison sèche à Balleyara : Salou Oudou dit Maïga : Un producteur atypique !

‘’ Nous sommes dans un pays sahélien où les effets du changement climatique doivent nous amener aussi à changer nos habitudes de production. Il est certes difficile de se débarrasser de la culture de certains produits ancrés dans les habitudes culturelles, mais nous devons voir en fonction des zones de production les variétés qui conviennent’’, nous confie Salou. Ayant compris les problèmes de l’agriculture nigérienne, Salou Oudou déploie son énergie dans les cultures de contre saison. ‘’ Je suis convaincu que la solution de notre autosuffisance alimentaire se trouve dans l’exploitation à grande échelle des sites dédiés aux cultures irriguées’’, a affirmé Maïga. Sur ce site de démonstration des cultures à double usage, Salou expérimente pour la première fois la variété du mil Satki en saison sèche. Cette variété de mil développée et vulgarisée par l’ICRISAT Sadoré. Mais, il n’y a pas que le mil dans ce jardin qui est un laboratoire de culture de contre saison. On peut aussi relever les variétés de haricot ; IT 98; TN78 ; le maïs PK Kolo ; l’oignon; le gombo ; l’ail ; le poivron ; le moringa; la tomate ; le manioc. Comme arbres fruitiers, on découvre dans le jardin de Salou des goyaviers ; des manguiers; des citronniers etc. S’agissant principalement du mil satki que Salou est en train de cultiver en saison sèche, c’est une variété dont le cycle de production est de 60 jours pour un rendement de 2,5 à 3 tonnes à l’hectare. Cette variété a un double avantage : la rapidité et son apport en vitamine surtout pour les enfants malnutris et les vieillards. Salou n’a pas de temps de repis parce qu’il travaille dans son jardin pendant toute saison. Toutes les saisons sont favorables à la production pour M. Salou. Selon lui, c’est le travail qui conditionne la liberté de l’homme. Grâce à cette activité, Salou réalise un chiffre d’affaires de 600.000 à 700.000FCFA par production. Tous les besoins de sa famille sont satisfaits à travers cette activité. Ce producteur qui a le réflexe d’un agronome a reçu plusieurs formations des services spécialisés tels que l’ICRISAT. FAO ; l’INCC ; ANPIP ; le Programme de Production Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) ; REGIS-ER etc. Par ailleurs, dans le cadre de la fête tournante de Tillabéri Tchandalo, la chambre régionale d’agriculture a organisé un concours sur la production dans la région de Tillabéry. Salou est classé premier à ce concours grâce à cette première expérience qu’il a mise au point à savoir la culture du mil Satki pendant la saison sèche. Le souhait le plus ardent de ce producteur est de faire en sorte que la culture de cette variété de mil en saison sèche fasse tâche d’huile sur l’ensemble du territoire nigérien. Les investissements d’irrigation et autres équipements dans ce jardin ont été réalisés sur fonds propres de Salou Oudou. Ce dernier appelle les producteurs nigériens de se lever pour apporter leur contribution dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, car dit-il, c’est en travaillant qu’on peut espérer avoir le soutien de l’Etat et de ses partenaires. En ce qui concerne l’Etat, Salou estime que celui-ci doit dans le cadre de l’initiative 3N soutenir et encourager les producteurs pour booster la production agricole. Le Niger ne saurait se développer si l’agriculture et surtout le volet cultures irriguées ne bénéficie pas d’investissements conséquents.

Par Hassane Daouda, (Envoyé Spécial)

24 janvier 2020
Source :http://www.lesahel.org/