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Tillabéri/Hydraulique à Filingué : «La construction anarchique des points d’eau sans aviser les services techniques nous causent de réels problèmes», déclare M. Boubacar Mahamadou directeur départemental de l’hydraulique

Ce dernier aspect est pris comme exemple par le DDH/A de Filingué pour illustrer les dommages que cela peut causer. «Si par exemple, un partenaire arrive à 5 km de Filingué et commence à forer un puits ou un forage et j’interviens, soit pour arrêter ou pour demander des explications comme l’autorise la loi, c’est la même la population qui va se révolter contre moi et me verra comme un ennemi dudit village. Les gens profitent de cette situation pour venir construire anarchiquement, sans aucune étude, ni concertation préalable des services techniques compétents, des infrastructures hydrauliques dans nos localités. Nos services exigent une analyse physico-chimique et bactériologique à la fin. Car la qualité de l’eau ne peut pas se reconnaître à l’œil nu. Dans ce département les ONGs arabes nous crées trop de problèmes. Car sous prétexte de ne pas se faire contrôler et de ne pas payer des frais relatifs à ce contrôle, elles viennent clandestinement et anarchiquement forer des puits et des points d’eau», se plaint le DDH/A de Filingué. M. Mahamadou pense qu’au lieu qu’un ONG investisse 10 millions FCFA pour construire 10 puits de manière anarchique, il aurait été mieux d’investir ce montant pour construire un seul puits à une place appropriée, ce qui profiterait à plusieurs villages et personnes. «A Bonkoukou, par exemple, on assiste presque à une famille un point d’eau. Chaque famille à son forage, alors que nous savons le contour social d’un point d’eau dans un village. Tout cela a disparu, à cause de certains partenaires qui font cavaliers seuls et qui contournent les textes», déplore M. Mahamadou.

Pour une bonne exécution de sa mission, le DDH/A de Filingué recommande : la dotation de la DDHA d’un local propre; le payement à temps des décomptes des entreprises pour éviter tout retard dans l'exécution des travaux (condition sine qua non pour appliquer à la lettre les clauses du contrat à l’Entreprise) ; la dotation de la DDHA de moyens financiers pour effectuer des missions de suivi, contrôle et supervision, ainsi les actions d’accompagnement (encadrement) des populations ; la dotation de la DDHA de matériels techniques (GPS ; Sonde), la promotion d’une bonne collaboration avec les acteurs intervenant dans le secteur afin de disposer de données fiables à temps ; la lutte contre la prolifération anarchique des points d’eau ne répondant pas aux normes hydrauliques et l’orientation vers le département de partenaires intervenant dans le secteur surtout le volet assainissement afin de réduire les disparités départementales.

M. Mahamadou a aussi noté que le département de Filingué dispose de trop peu de partenaires surtout dans le volet Assainissement d’où la nécessité pour l’Etat d’orienter certains partenaires vers cette zone. «Je pense que le mauvais classement de notre pays suivant l’IDH, résulte aussi du fait qu’on ne capitalise pas certaines données. En tant que techniciens, il y a certaines données qui nous échappent et donc qui ne remonte pas au niveau des statistiques nationales. S’il faut tenir concrètement de ce qu’il y a sur le terrain, le Niger changera, sans nul doute de rang dans l’IDH», estime M. Boubacar Mahamadou. Nontons que sur le plan hydraulique, le département de Filingué a un taux de couverture géographique de 83.46%, un taux d’accès théorique de 61.66% contre un taux de panne de 11.72%.

Mahamadou Diallo(Envoyé Spécial)

21 janvier 2020
Source : http://www.lesahel.org/