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Pourquoi notre pays est encore classé dernier selon le classement mondial de l'Indice du Développement Humain, l'IDH,des Nations Unies ? Que renferme ce vocable , Indice de Développement Humain , IDH qui nous pose tant de soucis ? : Par Issoufou Boubacar

3/ Pourquoi sommes-nous derniers :
En 2018 , nous avions tenté dans un article publié sur notre mur Facebook et sur le site information, tam-taminfo , de donner quelques indications qui permettraient d'une part de bien comprendre pourquoi nous sommes toujours derniers et d'autre part , comment pourrions-nous améliorer notre score de dernier de l'indice du développement humain dans le concert des Nations Unies.


Les causes de cette contre performance resideraient dans la faiblesse des allocations des crédits d'investissement dans les secteurs sociaux, à savoir, la distribution de l'énergie électrique, la distribution de l'eau potable, l'amélioration des soins en santé publique, l'amélioration des conditions de vie des étudiants, des élèves et enseignants, le faible développement de la recherche scientifique ect . En un mot les dépenses d'investiserment sont mal orientées , elles ne sont pas orientées suffisamment vers des secteurs qui peuvent améliorer l'indice du développement humain.


L 'utilisation des ressources humaines et ressources publiques n' était pas aussi bien rationnelle . Or l'utilisation rationnelle des ressources est une condition sine qua non pour la réussite de toute politique de développement économique et social.

4/ Comment améliorer notre rang de l'IDH :
tant que les secteurs sociaux de base demeureront au stade actuel où ils se trouvent , il serait très difficile pour notre pays d'améliorer son rang de classement en indice du développement humain dans le monde.


Notre pays a accusé près de trente années de retard dans le domaine du développement du secteur de l'éducation. Ce retard est dû entre autres à certaines mesures préconisées par la Banque Mondiale, la BM et le Fonds Monétaire International , le FMI, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de l'ajustement structurel, le PASS, décrié par les syndicats, imposé à notre pays dans les 1990.

Il avait été demandé à notre pays, entre autres, d'arrêter le recrutement dans la fonction publique, de mettre à la retraite par anticipation tous les fonctionnaires titulaires ayant au moins trente années de services, ce ci pour permettre aux experts des institutions de Bretton-wood de réaliser un équilibre financier macroéconomique de manière mathématique sur les ressources publiques mobilisées et les charges publiques, au détriment de l'enseignement public de qualité.


Les syndicats des travailleurs avaient averti du coût social très élevé des mesures et avaient mené le combat nécessaire qu'il faudrait contre ces mesures antisociales du PASS , malgré le rejet du PASS par les forces vives à la conférence nationale souveraine, les forces politiques qui le combattaient aux côtés des syndicats , une fois arrivées au pouvoir, s'étaient débrouillées pour le mettre en application. Depuis lors les conséquences négatives ne font que se faire ressentir jusqu'à nos jours.


Nous nous rappelons encore, si le régime d'exception du général Seyni Kountché avait suivi en 1981 , les experts des institutions de Bretton woods , le Niger ne serait pas doté du stade général Seyni Kountché, du palais du 29 juillet , du palais des congrès, de l'immeuble ONAREM, ect , qui font notre fierté nationale, car ils disaient que notre économie ne pourrait pas supporter les dépenses , ce ci pour rappeler à nos dirigeants politiques, qu'il faudrait de temps en temps dire non à ces experts qui ne maîtrisent pas bien nos réalités socio-économiques et culturelles.

À cause de notre laxisme, en cédant au chantage de la BM et du FMI en 1990 , le secteur de l'éducation se trouve le plus affecté par le PASS. Nous subissons les conséquences aujourd'hui.


Notre système éducatif est le plus médiocre de la sous-region à cause du départ anticipé massif à la retraite de nos meilleurs enseignants.
Autrefois beaucoup des cadres de la sous-region étaient formés à l'université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey et dans certains instituts de formation professionnelle de notre pays.

Notre système de santé aussi , malgré les gros investissements réalisés, création des hôpitaux des références, recrutement des médecins, des infirmiers, reste encore à améliorer car il manque des ressources humaines et matérielles nécessaires, en qualité et en quantité pour faire face aux grands défis.


La distribution de l'énergie électrique et de l'eau potable constituent des grands handicaps pour un véritable décollage du développement économique et social de notre pays.


L' équilibre financier recherché à travers le PASS par les experts de Bretton Wood n'avait engendré aucun impact positif sur le développement économique et social de notre pays. Il n'a fait que nous retarder .


Les secteurs sociaux étaient désarticulés, affectés par les mesures du programme d'ajustement structurel.


Notre pays, le Niger, était en retard de trente années par rapport aux autres pays du monde , qui ont refusé d'appliquer le PASS et ces derniers avancent aujourd'hui en même temps que nous, chacun selon son rythme . D'où les difficultés de rattrapage malgré les progrès enregistrés dans certains secteurs sociaux.


Nous n'avons pas démarré en même temps que ceux qui sont devant nous ,quand nous avions commencé à progresser, ils étaient déjà en avance de trente ans sur nous, pour pouvoir les rattraper nous devrions redoubler beaucoup plus d'efforts dans l' allocation des ressources nécessaires aux secteurs sociaux et à la gestion rationnelle de la qualité de la dépense publique.


Il serait très possible de rattraper ce retard , mais à condition de doubler les allocations des ressources financières nécessaires aux secteurs sociaux , à savoir, l'enseignement en général, la santé publique, l'énergie électrique, l'eau potable, l'agriculture , l'élevage , et les infrastructures routières qui permettront à la production agricole, la production animale , de bien circuler et d'enrichir davantage nos paysans et nos éleveurs.


L 'amélioration de notre rang dans le classement de l'indice du développement humain mondial , ne pourrait se faire à travers les organisations des séminaires et autres colloques, il se ferait qu'à travers le renforcement des capacités des services publics sociaux et des allocations des ressources financières nécessaires au développement de l'économie rurale et à une tenue rigoureuse de nos statistiques.

Maintenant qu'il est établi que les institutions de Bretton woods n'avaient pas été à la hauteur de nos attentes , la nouvelle problématique qui se pose est la suivante : Le Programme des Nations Unies, le PNUD , qui a créé cet indicateur, IDH, ne peut-il pas inventer un autre mécanisme plus performant en vue d'aider les pays membres en retard, de tendre vers le développement humain ?


À bon entendeur salut

Issoufou Boubacar Kado MAGAGI