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Lettre au “président de la République” / Monsieur le “Président”, si, comme me l’a expliqué cet ami universitaire, vous êtes en train de faire des économies financières sur l’école, eh bien, rappelez-vous de cette vérité : L’école, c’est le poumon de l’E

Monsieur le “Président”, J’ai pensé qu’il est utile de rappeler à votre bon souvenir que le Niger compte huit universités publiques et toutes sont en déficit criard, aussi bien en termes de ressources humaines et matérielles qu’en termes d’infrastructures. À l’université Abdou Moumouni de Niamey, les plus récentes salles de cours, laboratoires et amphithéâtres sont ceux qui ont été construits dans le cadre du programme spécial du Président Tanja Mamadou. .

Le restaurant universitaire date de 1989, rénové ensuite par le Président Ibrahim Maïnassara Baré. Prenez un malin plaisir à vous déguiser pour vous pointer à 13 heures dans les environs du restaurant universitaire, vous seriez édifié quant aux conditions dans lesquelles les étudiants mangent au campus. Pour les bus c’est pareil. .

À l’université Dandicko Dan Koulodo de Maradi, pour 5629 étudiants, on compte 46 enseignants-chercheurs, soit un ratio d’un enseignant-chercheur pour 122 étudiants. Un ratio quatre fois supérieur aux recommandations de l’UNESCO. Sur le plan des infrastructures, l’université Dan dicko Dan koulodo ne dispose que de 10 salles pour un besoin estimé à 26 en 2019. Comment, dans ces conditions, identiques du primaire au supérieur, peut-on parler de qualité des enseignements ? À Agadez, à Diffa, à Dosso et à Tillabéry, c’est pire puisqu’il s’agit d’universités embryonnaires. .

Monsieur le “Président”, Comment peut-on parler de qualité de l’éducation avec un système aussi désarticulé, englué dans un marécage de problèmes élémentaires ? Des problèmes qui, en principe, doivent être évacués systématiquement au point d’anticiper leur résurgence si l’on tient à voir plus loin, c’est-à-dire programmer, planifier, exécuter et se projeter dans l’avenir. Or, il se trouve que votre gouvernement ne s’occupe plus de rien. Depuis 217, avons-nous appris, le gouvernement a cessé de financer les universités publiques nationales pour ne payer que les salaires, avec des retards considérables. Même les crédits de fonctionnement et les ressources internes générées par les universités publiques nationales sont séquestrés dans le compte unique du Trésor. .

Monsieur le “Président”, La gouvernance est bien le dernier argument que vous pouvez évoquer pour justifier cette malheureuse croisade contre l’école. Si, comme me l’a expliqué cet ami universitaire, vous êtes en train de faire des économies financières sur l’école, eh bien, rappelez-vous de cette vérité : l’école, c’est le poumon de l’État..

Mallami Boucar