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Lettre au Président de la République du Niger : Par Issoufou Nouri-Dini Almoustapha

Excellence Monsieur le Président de la République,

L’éducation est la clé du développement, la seule véritable voie de développement ! Dans le cadre de votre engagement à rendre l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, le gouvernement a investi beaucoup d’argent. Mais force est de reconnaitre que les résultats sont loin des attentes. Malgré les efforts réalisés par les ministères en charge de l’éducation pour l’assainissement du secteur, beaucoup reste à faire en matière d’infrastructure d’accueil, en matière de gestion du personnel enseignant, dans la gestion du temps scolaire et dans la qualité du niveau des élèves de l’école publique.

Des capacités internes de financement non gouvernemental de l’éducation existent. Vous et votre régime devez vous impliquer à la mobilisation des ressources disponibles au Niger pour la construction des classes notamment! L’un des défis du secteur de l’éducation, c’est que l’école souffre encore du manque d’appropriation communautaire, dans certains milieux et non pas seulement celui du groupe terroriste Boko Haram : l’école continue à être « la chose de l’autre », « le truc du blanc », « l’objet de l’étranger », la « chose des gouvernants »… Malgré l’institutionnalisation des COGES, aujourd’hui Comité de Gestion Décentralisée des Etablissements Scolaires (CGDES) et autres APE et AME, l’école continue à être loin des citoyens ordinaires. C'est malheureusement ce qui justifie les actes maladroits de certains acteurs de l’éducation : parents d’enfants qui violentent les enseignants comme le scandale d’enseignantes bastonnées et humiliées par des gaillards mobilisés par la mère d’un élève à Tahoua, le détournement des fournitures scolaires et pécules des enseignants par certains acteurs indélicats, l’introduction des relations monétaires et mercantiles entre élèves et enseignants, le business déloyal autour des constructions des classes et de la fourniture des équipements et matériels didactiques… Ces malaises prouvent combien l’école publique (abandonnée à une catégorie d’enfants) doit être réconciliée avec les citoyens ; la population (y compris les tenants du pouvoir) doit s’approprier l’école publique. L’appropriation de l’école c’est l’activisme des acteurs (du niveau national au niveau communautaires) en faveur de son financement. 

Excellence Monsieur le Président de la République,

Il ne s’agit pas ici de décharger l’Etat de ses responsabilités fondamentale et régalienne. Loin de là ! Même si 25% du budget national sont consacrés à l’éducation, le besoin en ressources supplémentaires s’imposerait. Par mobilisation des acteurs nationaux en faveur du financement, il ne s’agit pas ici des pertinentes contributions des ONG Internationales et nationales. Rappelez-vous qu’en avril 2018, et en votre présence au Palais des Congrès, à l’occasion de la conférence « Islam et modernisation sociale : expérience de l’Emirat de Kano »…, son Altesse Sanusi Lamido Sanusi II l’Emir de Kano a fait des pertinentes propositions notamment celle qui consiste à s’appuyer sur les fondations créées par des personnes physiques et morales pour développer l’éducation…

Excellence Monsieur le Président de la République,

Le transfert aux collectivités locales des questions de l’éducation est une très bonne chose ! Mais les responsables techniques, les élus régionaux et locaux, doivent être accompagnés/encadrés à véritablement faire leur, l’éducation « des enfants de leurs terroirs ». Toutes les grandes entreprises (publiques/privées) actives au Niger et les grands opérateurs économiques doivent être mobilisés (en échange d’avantages fiscaux si nécessaire) à créer des fondations et/ou à orienter leurs activités de responsabilité sociétale à la construction des classes. Il faut insister sur les classes en matériaux définitifs, parce qu’elles expriment la présence de l’Etat, valorise l’Enseignant, honore la communauté, stimule les dispositions d’apprentissage des enfants, sécurise le temps scolaire, sécurise le matériel didactique et les équipements et fournitures scolaires. Ce sont nos observations, en tant qu’acteur non gouvernemental, qui avions initié et réalisé la construction de six (6) classes dans des zones isolées et difficiles d’accès de la Région de Tillabéri, entre 2005 et 2016.

Il serait intéressant si vous pourriez créer une fondation Mahamadou Issoufou pour les infrastructures éducatives au Niger, par exemple. Même s’il faut s’en tenir aux seules ressources de l’éventuel Prix Mo Ibrahim (allocation deux cent millions de francs CFA chaque année pour le financement d'une cause d'intérêt public), ce serait environs 15 classes en matériaux définitifs et équipées que votre fondation aurait permis de construire au Niger chaque année, durant toute votre existence.

Excellence Monsieur le Président de la République,

En dehors des fondations, imaginez que les députés, les Ministres, les responsables des institutions de la République, les directeurs des sociétés d’Etat, les Gouverneurs, les Ambassadeurs, les Directeurs généraux, les Préfets, les Maires, les commerçants, les diasporas / ressortissants et autres bonnes volontés soient mobilisés à participer à combler le gap en classes dans leurs zones d’origine. Ici il ne s’agit pas de cette forme de détournement de ressources publiques qui consiste à orienter injustement et impertinemment les ressources de l’Etat pour la réalisation d’infrastructures chez tel ou tel ministre... Non justement ! Pour avoir l’impact souhaité, l’opinion doit savoir que les ressources proviennent des « poches » de leurs parents-es, de leurs élus-es…, pas celles d’une fondation d’un Prince Héritier du Golfe (ce potentiel est aussi sous exploité d’ailleurs) … Nous savons que les bénéficiaires des nominations politiques paient des cotisations à leurs partis politiques respectifs (montants déterminés selon les postes occupés). C’est justement ce type de mobilisation qu’il faille organiser pour l’école publique ! Vous devez aussi orienter les dérives de ceux qui ne savent plus quoi faire avec de l’argent amassé au cours des 8 dernières années, en leur demandant de financer le gap en infrastructures scolaires de leurs Village, Commune, Département et/ou Région respectifs. En parlant de financement non gouvernemental mobilisable au Niger, vous comprenez qu’il ne s’agit pas que des cotisations annuelles des 100 à 500F que les parents des élèves paient déjà pour les CGDES des écoles de leurs enfants. Ces ressources pourraient servir à d’autres dépenses de l’école et non plus au financement perpétuel, inefficace et inefficient des classes en paillotes !

Excellence Monsieur le Président de la République,

Un autre aspect favorisant l’éloignement de l’école du citoyen ordinaire est la mauvaise gestion de l’accès aux bourses de coopération, de l’accès à certaines écoles de formation, de l’accès à certains emplois. Rappelez-vous de ces pertinents établissements, créés en 1996 par le Président Général Ibrahim Baré Maïnassara (Paix à son âme !), que sont le Lycée d'Excellence et le Prytanée Militaire, dans le but de doter la Nation nigérienne d'une élite dans les domaines civil et militaire. Ce Patriote Engagé avait aussi négocié des centaines de bourses avec la Lybie de Mouammar Kadhafi et avec le Cuba de Fidel Castro. Ce Patriote Sincère veillait personnellement à ce que l'accès soit ouvert à tous les enfants du Niger. Veuillez cherchez à savoir ce qu’est devenu l’accès à ces établissements, depuis le lâche assassinat du Président Ibrahim Baré Mainassara!

Excellence Monsieur le Président de la République,

Comme vous le dénonciez hier à l’opposition, il est regrettable et choquant de constater que le mode d’accès aux services publics repose sur le marchandage, l’affinité politique et les relations parents, amis et connaissances. Des places publiques (bourses de coopération, certaines grandes écoles et certains emplois) sont systématiquement partagées et vendus aux tarifs quasiment fixés et connus des candidats eux-mêmes…les concours ne sont que des formalités. Que voulez vous lorsque, le pays en général baigne dans un environnement d’impunité ! Pire, certains responsables perfides, reconnus auteurs de flagrants actes d’indélicatesse (documentés par les services compétents et connus de tous) sont renvoyés au premier plan des charges administratives et publiques… Il est certain que ce n’est pas cette République, cette Démocratie et cet Etat de droits que vous légueriez au Niger et aux nigériens !

L’école continuera à être « pour les autres » tant que la justice sociale et l’inéquité dans la distribution des ressources et dans la gouvernance des concours ne sont pas restaurées. La suggestion à ce niveau c’est de confier la responsabilité de l’organisation des concours publics, absolument tous les concours d’accès aux écoles spécifiques, aux bourses de coopération et à l’emploi public, à la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA), à travers des comités composés de membres sous serment. Ce serait le seul véritable service (pour le moment) que cette autorité, chargée de lutter contre l’abus du pouvoir et l’abus de l’argent, pourrait enfin rendre aux nigériens... Figurez vous que le Ministre du Pétrole, justifiant la construction du pipeline SORAZ-Torodi avait lui-même déclaré qu’environs 40% du carburant prévu pour l’extérieur (au moins une différence de 200F par litre) ont été frauduleusement vendus au Niger. Sachant qu’un audit régulièrement conduit permettrait d’identifier les responsables, savez vous combien de classes équipées, combien de laboratoires équipés et combien d’amphithéâtres le remboursement de ce manque à gagner pourrait permettre de réaliser ?!. Veuillez noter que cette fraude qui a débuté depuis 2012, se poursuivra, certainement jusqu’à la fin de travaux du pipeline (en 2022, 2023) puisse qu’elle ne semble choquer personne?! Voyez-vous combien, l’enrichissement irrégulier de quelques individus, la complaisance et le laisser-aller entravent le développement du Niger !

Excellence Monsieur le Président de la République,

En lançant la pertinente initiative 3N puis l’objectif pour un Niger sans faim d’ici 2021, des centaines de milliards (à travers plusieurs programmes) sont mobilisés en faveur du secteur agricole avec comme principales cibles « les femmes et les jeunes ». Ce n’est pas mauvais que le choix de ces cibles vise à agir en faveur de la baisse de la fécondité, l’empowerment des femmes et l’emploi des jeunes. Mais ce qu’il faut noter, c’est que lorsqu’ils envisagent leur avenir, les jeunes des pays en développement notamment francophones méprisent voire honnissent le secteur agricole. La montagne risque d’accoucher d’une souris : en plus des agissements de la cible « jeunes », certains agissements autour et à l’intérieur de ces programmes ne sont pas de nature à permettre l’atteinte des résultats escomptés! Beaucoup de jeunes nigériens continuent à quitter les bancs et à migrer en Afrique de l’Ouest et au Maghreb, pour travailler dans divers secteurs y compris le domaine agricole. Les jeunes diplômés même que plein de préjugés sont insuffisamment touchés. Il serait souhaitable que le Président de la République soutienne le nouvel élan de changement de la fausse conception, des préjugés et autres stéréotypes des jeunes diplômés, selon lesquels l’agriculture est synonyme d’un secteur de galère, archaïque et aux débouchés limités.

Excellence Monsieur le Président de la République,

A la fin de votre mandat, il serait fort intéressant si vous vous engagiez dans la production agricole, dans la zone de Dandaji. Vous devez personnellement contribuer à nourrir les nigériens. Si on se réfère au Nigéria, première puissance économique africaine, beaucoup d’entrepreneurs agricoles se recrutent parmi les « intellectuels », les leaders politiques, les hauts cadres de l’administration publique et privée, les ex-Présidents de la République. On peut citer les exemples de l'ex-Président Général Olusegun OBASANJO promoteur de « Obasanjo Farms », de l'ex-Chef d’Etat Général Abdussalami Abubakar promoteur de « Maizube Farms », de l'ex-Président General Ibrahim Babangida, de l'ex-Président Goodluck Jonathan, de l'ex-vice Président Atiku Abubakar, de l’ancien Gouverneur de l’Etat d’Adamawa, Murtala Nyako (Sebore Farms), de Alhaji Abdullahi Adamu, ancien gouverneur de l'Etat de Nasarawa (fondateur de Nagari Integrated Dairy Farm)…. Tous ont implanté des fermes modernes (de dernière technologie pour certains, sur des superficies variant entre 500 et 2500 ha) et mettent sur le marché des produits (bruts et transformés) de référence, dans le secteur agro-alimentaire. Comme on peut aisément le comprendre, il ne s’agit pas ici des jardins de recréation et de loisirs mais de vraies entreprises agricoles privées, dans leurs zones d’origine.

Cette entreprise ne pourrait entraver votre éventuelle et souhaitable carrière internationale. En effet, comme le souhaitait Monsieur Sanoussi Jackou (dans une interview sur Radio Anfani), il est désirable de vous voir candidater et être élu au poste de Secrétaire Général de l’ONU. En tout cas, ce serait une fierté de vous voir être engagé dans des missions sous régionales, régionales et/ou internationales, alors que vous contribuer à nourrir et à employer des nigériens dans le secteur agro-alimentaire au Niger.

Excellence Monsieur le Président de la République,

En vous suggérant le terrain de Dandaji, c’est d’abord parce que votre engagement pour une production agricole moderne (animale et/ou végétale) à Dandaji pourrait mieux « leader » les nigériens vers l’entreprenariat agricole en contribuant à casser la parabole de Dan Bariki, cette expression (Haoussa) péjorative qui désigne ces nigériens qui ont été à l’école du « Blanc francophone» et qui ne se voient pas autrement que des commis programmés à travailler dans des bureaux et dans les villes... Votre action à Dandaji attirerait en fin l’attention des nigériens sur le fait que tous les terrains de ce vaste Niger ont des potentiels agricoles (agriculture, élevage, arboriculture, apiculture, pisciculture, transformation). Dans ce sens, et si les multiples projets financés en milliards de F CFA ne le prévoient pas, un programme semblable au Programme d’Appui à l’Initiative Privée et à la Création d’Emplois (PAIPCE, lancé en 1988) doit être initié et lancé avant la fin de votre mandant. Il ciblerait les fonctionnaires adultes intéressés (âgés d’au moins 45 ans et associés à au moins un-e jeune diplômé-e motivé-e) pour un départ de la fonction publique, en faveur de l’entreprenariat agricole et/ou du business agro-alimentaire.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Comme vous le savez, beaucoup de fonctionnaires à la retraite, avec des enfants (famille élargie) diplômés sans emploi, vivent dans des villes, souvent sans occupation alors qu’ils ont l’énergie nécessaire, alors qu’ils sont héritiers des terres à fort potentiels agricoles. Ces « intellectuels », compétents sur plusieurs aspects nécessaires à la conception d’initiatives privées et à la gestion d’entreprises agricoles, abandonnent l’agriculture et l’élevage aux seuls autres membres de leur famille restés au village, dépourvus des moyens de production conséquents…. Il ne s’agit pas d’un calque à l’aveuglette du PAIPCE en ce sans que beaucoup de bénéficiaires de ce programme avaient mal géré l’argent qui leur avait été alloué et que le secteur agro-pastoral n’avait créé que 30 emplois permanents au total. Pour une meilleure efficacité, il serait souhaitable que le futur Programme d’Appui à l’Entreprenariat Agricole et à la Création d’Emplois dans le Secteur Agro-alimentaire soit soumis aux conditions des produits de la finance islamique (Musharaka, Mudaraba, Murabaha, Salam….). A la lumière des raisons de certains échecs des jeunes Start up, l’engagement des adultes (hommes et femmes), pourrait promouvoir l’entreprise familiale, contribuer à l’encadrement des jeunes diplômés (background des parents adultes) et pourraient contribuer à la productivité des exploitants des zones rurales (par l’effet de diffusion). Les commerçants doivent aussi être invités à l’entreprenariat agro-alimentaire (production, transformation et/ou commercialisation des produits agricoles).

Excellence Monsieur le Président de la République,

Au début de votre premier mandat, une image de vous labourant dans un champ avec une daba avait fait polémique. Certains commentateurs l’avaient interprétée en expliquant que la houe et la hilaire ne peuvent plus nourrir les nigériens et que cette image ne collait pas avec l’initiative 3N... Ce qui est intéressant à souligner, c’est que les actions d’accroissement de la production agricole n’impliquent pas un rejet systématique de la hilaire ou de la daba. La mobilisation en faveur du secteur agricole n’est pas synonyme de la mécanisation. En même temps qu’il faut engager certains nigériens en faveur de la transformation des champs en ferme moderne, il est bon que les outils de production, utilisés par environs 99% de nigériens et qui absorbent la force humaine de travail, soient mis en valeur. Beaucoup d’agriculteurs et d’éleveurs ont juste besoin d’eau et/ou de l’énergie de pompage pour réaliser des miracles. Le Niger n’est pas encore ce pays où 10% de la population produit de quoi nourrir le reste, … et avec quel pouvoir d’achat!? Donc, quoique perçue comme rudimentaire par certains, la hilaire et la baba peuvent bel et bien nourrir les nigériens, en intensifiant l’utilisation des pertinents résultats des recherches agronomiques sur les semences améliorées, sur les techniques culturales et sur les techniques de compostage (mieux que l’engrais chimique). L'augmentation de la culture pluviale enregistrée ces dernières années par votre régime est d’ailleurs très encourageante.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Veuillez accepter que ce ne soit pas l’Etat qui doit créer des emplois, mais les entrepreneurs et les entreprises. Les interventions du gouvernement peuvent se limiter à créer un environnement favorable au secteur privé. Votre régime s’y investit pertinemment ! L’autre aspect prioritaire pour l’entreprenariat, la production agricole et la promotion des industries agro-alimentaires, c’est l’approvisionnement en énergie stable et à moindre cout… A ce niveau votre régime a totalement failli. Au stade actuel et malgré le projet de la centrale diesel de Goudel, les sources d’énergie (y compris la gestion conjoncturelle) sont précaires, inconséquentes, insuffisantes, instables et aléatoires : cet environnement n’est ni favorable au secteur privé, ni propice à l’entreprenariat, ni compatible au développement industriel. Pourtant, le Niger est capable (il y a tout le potentiel) de vendre à ses citoyens le carburant, le gaz et l’électricité, moins chers que tous les autres pays de la sous région y compris le Nigeria. En 8 ans de gestion, malgré les milliards investis, malgré l’augmentation du cout de l’électricité, le Niger n’est pas autosuffisant, toujours et encore dépendant et le cout de l’énergie reste élevé (combustible et électricité). L’énergie stable, à moindre cout et moins polluante est certainement l’énergie atomique à usage civil. Curieusement, le projet de construction d’une centrale nucléaire au Niger ne semble pas être votre préoccupation. Même lorsque certains chefs d’Etat africains plaidaient en faveur de la réalisation de cet important outil de développement sous régional au Niger, votre silence était total.

Lors de l’entretien que vous aviez accordé à l’ORTN, à l’occasion de l’an 8 de votre accession à la Présidence de la République, vous aviez fait une pertinente analyse en soulignant que l’avenir de l’Afrique repose sur la transformation de ses matières premières… Mais en vous expliquant, vous aviez cité l’exemple du Cacao… (Pourquoi pas l’oignon, la gomme arabique, le sésame, la viande (kilishi), les produits artisanaux, les produits miniers…?) Quels sont vos objectifs de la transformation des matières premières agricoles et minières du Niger ? Pour revenir sur votre exemple du Cacao, il est vrai que la Côte d’Ivoire, qui produit 41% de l’offre mondiale de fèves de cacao, ne transformait que 33% de sa production en produits semi-finis et finis. Mais les autorités ivoiriennes se sont fixé comme objectif la transformation de 900 000 tonnes, soit 50% de sa production de cacao à l’horizon 2020. Avec les mesures incitatives prises par l’Etat ivoirien, beaucoup d’analystes s’accordent à déclarer que le noble objectif du régime Ouattara sera atteint dès cette année!

Excellence Monsieur le Président de la République,

A quand envisagez vous fixer l’objectif de transformation de l’uranium au Niger ? Le Niger est le premier producteur africain et est la quatrième réserve mondiale après le Kazakhstan, le Canada et l’Australie. A quand ce pays débutera t-il l’exportation de l’uranium transformé (l'énergie atomique) ? L’énergie est un enjeu crucial pour le Niger et l’Afrique ; tous les pays africains sont confrontés à une demande croissante d’électricité, ne serait-ce que pour attirer les investisseurs. Pensez-vous, comme le font croire certains, que le Niger n’est pas prêt à posséder une centrale nucléaire, du fait de la technologie, du fait de sa santé économique et/ou de son niveau de développement ? Combien d’ingénieurs et de techniciens en énergie nucléaire, en énergie gazière sont formés ou sont en formation depuis 8 ans ? (des tonnes de gaz sont perdues depuis l’ouverture de la SORAZ, faute d’un dispositif de récupération du gaz et faute de piétinements prébendiers). Certains pays développés exportateurs de l’énergie nucléaire, rassasiés aujourd’hui, se livrent à des critiques contre l’implantation des centrales nucléaires. Ils s’exercent à faire peur à nos dirigeants en agitant le spectre des catastrophes nucléaires, ignorant toutes les avancées technologiques et ignorant, pour le cas du Niger, l’exposition à la pollution lors de l’extraction et du transport de la matière brute. Ne vous laisser pas être mystifié par ceux qui veulent banaliser l’uranium en vous faisant adhérer à leur agenda, celui de maintenir le Niger au stade de réserve de certaines puissances, exportatrices de l’énergie nucléaire !

Ne l’oubliez pas, l’énergie nucléaire à usage civil est la plus stable, la plus abondante, la moins chère et la plus pertinente au développement du vaste Niger. Ne l’oubliez pas, c’est l’énergie nucléaire qui a significativement contribué à développer et qui continue à alimenter le transport terrestre de plusieurs pays développés à travers le monde : train, tramway, TGV et le métro. Par exemple, figurez vous que le métro est un des « moyens de transport le plus pratique et le plus écologique avec une consommation 100% électrique » ; « en 2018, le métro a transporté 1,5 milliards de passagers à Paris ». Ce sont des trains de dernière et moyenne générations dont le Niger a besoin, comme le font le Nigéria, le Sénégal et la Cote d’Ivoire. Les autorités du Niger ne doivent pas se laisser divertir par des aventures moyenâgeuses (une des causes du drame de la nuit 5 mai 2019 à Niamey, qui a endeuillé le Niger)!

Il n’y a pas de bien-être des populations, il n’y a pas d’industrialisation, il n’y a pas développement sans énergie. Aucun pays ne s’est développé sans électricité abondante, stable et à moindre cout (la loi de finance en vigueur au Niger a fait élever le cout d’un moyen de production insuffisant et instable). Le Niger a assez écouté ceux qui essaient de lui faire peur à travers des chantages, de la mystification et autres stratagèmes. Il est temps que les décideurs nigériens prennent leur courage en main ; il est temps que le Niger reste focaliser sur ses intérêts…. La centrale nucléaire contribuera à répondre au besoin d’énergie d’extraction et de pompage d’eau nécessaire à la production agricole. L’énergie permet d'éclairer des écoles, de purifier l'eau, de faire fonctionner les machines agricoles, les machines à coudre et les robots d'assemblage, de stocker et de transmettre des informations. La centrale nucléaire permettrait de répondre au besoin en infrastructures et en développement urbain, au besoin de sécurité nationale parce qu’elle répondra au besoin de contrôle du vaste Niger, au besoin de développement du transport (train, tramway, TGV, métro), au besoin des industries agro-alimentaires, au besoin de ressources financières pour l’Etat (minimiser le recours à l’endettement) du fait de l’exportation de l’énergie et de l’implantation des industries de standing régional, …. La chute du prix de l’Uranium sur le marché mondial est une occasion supplémentaire pour le Niger, d’arrêter la vente du brut et de s’engager résolument dans la transformation !

Pragmatisme pour pragmatisme, certains pays africains composés de l’Egypte, du Nigeria, du Soudan, du Rwanda, du Congo et de la Zambie ont posé des actes officiellement clairs, avec l’opérateur russe, pour la construction de centrales nucléaires. Avec les deux derniers pays, le russe Rosatom construira des centres des technologies nucléaires qui vont former des spécialistes hautement qualifiés dans divers domaines : c'est une base pour la croissance scientifique, économique et technologique en Zambie et au Congo. De leur côté, l’Ouganda et le Kenya ont signé des accords de construction de centrales nucléaires avec l’opérateur chinois (China General Nuclear power Corporation). Le Président du Niger se laisserait-il distraire, une fois de plus, par un opérateur français ?! Pour certains spécialistes, citant les sources de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), à l’horizon 2025, au moins cinq pays africains (en dehors l’Afrique du Sud) seront équipés de centrales nucléaires. Pourquoi le Niger ne serait-il pas de ce rendez vous ? Serez-vous vraiment prêt à quitter la Présidence de la République sans avoir eu à poser un acte pragmatique clair en faveur d’une initiative aussi patriotique, à visée régionale, que la construction d’une centrale nucléaire au Niger ? Pourquoi le Niger continuerait- il à gaspiller son carburant (environs 3000 litres par heure pour une centrale diesel), à importer de l’énergie et à polluer son environnement avec les déchets du diesel (solutions conjoncturelles), alors qu’il a tout le potentiel pour inverser la tendance (solution structurelle) !? L’abandon du projet de la centrale à charbon de salkadamna est un autre cas tout aussi pathétique !

Excellence Monsieur le Président de la République,

Un autre aspect en lien avec l’éducation est la faible exploitation de notre proximité avec le Nigéria, notamment dans le secteur de l’enseignement et de la formation. Le Niger partage avec le Nigeria sa plus longue frontière (avec 5/8 Régions : Dosso, Tahoua, Maradi, Zinder et Diffa). Rappelez-vous que le gouvernement du Niger avait initié à partir de 1987, la coopération universitaire par l’envoi des bacheliers nigériens dans les universités du Nigéria. Cette approche a permis à beaucoup de jeunes nigériens d’avoir une ouverture à l’international (avec l’acquisition de l’Anglais) et de baigner dans un monde de l’entreprenariat des jeunes. Il y avait eu une tentative d’envoi des nigériens pour l’enseignement du français au Nigeria … Depuis une quinzaine d’années, la coopération Niger-Nigeria en matière d’enseignement de formation est quasiment nulle.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Il serait souhaitable que vous donniez une dynamique particulière à la coopération nigéro-nigériane, spécialement dans le domaine de l’enseignement et de la formation. L’éducation étant la seule clé de développement, une révision du système éducatif nigérien s’impose pour l’introduction de l’anglais dès l’école primaire. Le Nigeria étant intéressé par le français, des réflexions techniques pourraient permettre de gérer le besoin des enseignants qui se poserait de part et d’autre. Dans tous les cas, mieux que quiconque, le Niger a besoin d’une ouverture en faveur de l’introduction de l’anglais dès le primaire, comme l’ont fait le Rwanda en 2008, le Gabon en 2012 et le Benin depuis l’année 2017-2018.

Dans le domaine de l’enseignement supérieur, la coopération avec le Nigeria, pourrait soutenir nos jeunes universités, stimuler la coopération interuniversitaire et pourrait aider à gérer le flux des jeunes bacheliers. Le Niger doit profiter de la qualité et du dynamisme des Universités nigérianes (43 Universités Fédérales, 48 Universités d’Etat et 79 universités privées). Le salut de nos universités, qui doivent accompagner le développement du pays, réside dans l’application pleine et entière du système LMD (Licence-Master-Doctorat), en vigueur dans les universités de l’espace UEMOA et dans le monde. Ce système est exigeant en termes de ressources. Par exemple, le besoin en ressources humaines d’encadrement nécessaires au fonctionnement régulier des universités du Niger se chiffre à environs 1000 enseignants-chercheurs aujourd’hui... Il serait regrettable que les Universités du Niger restent les parents pauvres de vos mémorables investissements en ressources financières, en infrastructures et en ressources humaines.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Après le sommet de l’UA Niamey 2019, il serait salutaire si vous pourriez vous tourner résolument vers l’enseignement supérieur et vous impliquer véritablement en faveur de son développement. Tous les moyens doivent y être mobilisés. Organiser une visite d’Etat au Nigeria pour clairement discuter sur la reforme de l’enseignement primaire et solliciter un appui en faveur de l’enseignement supérieur. Il est certain que le Président Général Mohamadu Buhari serait très disposé et plus motivé sur des questions aussi patriotiques et d’intérêt certain pour nos deux pays, …

Ensuite, il serait intéressant que gouvernement et sa diplomatie s’engagent à négocier et/ou renégocier des bourses de coopération (intégrales ou partielles) et la coopération universitaire : tous les ministres doivent être mobilisés, à l’image des tournées d’évaluation agricole. Les pays mobilisables en faveur de l’enseignement supérieur du Niger pourraient être ceux qui sont actifs dans la coopération militaire et la lutte contre la migration illégale (USA, Italie, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne…), avec la Chine, la Turquie, l’Inde, la Russie, le Canada, l’Australie, le Japon, avec les pays scandinaves, avec les pays de l’Amérique latine, avec les dragons de l’Asie (Thaïlande, Malaisie, Indonésie…), … avec les pays du Maghreb et les autres pays africains dont le Ghana, la Cote d’ivoire et l’Afrique du Sud.

Le secteur des infrastructures universitaires doit être ouvert aux opérateurs économiques potentiellement capables de prendre part au partenariat pour l’enseignement supérieur du Niger, y compris dans le cadre du Partenariat Public-Privé. Par exemple la construction et la gestion des cités d’étudiants (hors du site des universités, comme à Abidjan et à Ouagadougou) doivent être promues en attirant l’investissement des entreprises privées. Certaines situations sont totalement inadmissibles, lamentables. Figurez vous qu’au niveau de plusieurs départements et de plusieurs universités dont l’Université Abdou Moumouni de Niamey, on enregistre jusqu’à 3 promotions cumulées en première année. Regardez la situation de Dosso : les étudiants de l’IUT (sans locaux propres) prennent cours dans les villas Dosso Soga, l’Université est sans étudiant et sans Enseignant-Chercheur, en dehors du Recteur et du Vice-recteur. A Tahoua, c’est le spectacle désolant des étudiants résidents dans des boutiques jonchant la rue qui choque ; à Maradi, les enseignants-chercheurs ingénieux accourent au Nigeria voisin pour « clandoter » et se servir des laboratoires nécessaires à leurs activités, etc.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Des décisions courageuses doivent être prises pour espérer une solution acceptable dans les universités du Niger. Lorsque les conditions de la gestion transparente des bourses de coopération seraient réunies, il serait judicieux d’engager deux actions courageuses majeures : décongestionner le flux de premières années en envoyant ceux qui le désirent étudier à l’étranger, fermer les universités sans locaux appropriés et dont les travaux de construction des locaux ne peuvent être entamés avant la fin de votre mandat (en attendant de mobiliser les moyens nécessaires); augmenter les frais d’inscription des étudiants, comme cela se passe dans la sous région où la qualité des enseignements est avérée. Par exemple, en Côte d’Ivoire, les étudiants paient respectivement 100.000 FCFA par an pour s’inscrire au premier cycle (de la 1ère année à la licence), 200.000 FCFA, pour le Master et 300.000 F CFA pour le DEA et le Doctorat… Ces ressources doivent être rigoureusement gérées à travers une Caisse Autonome d’Appui au Financement des Universités Publiques. L’argent encaissé permettra ainsi de financer le matériel didactique, la réalisation et l’entretien des infrastructures et équipements, les frais de vacation (de nationaux) et les frais de missions des enseignants-chercheurs extérieurs (y compris les prestations des traducteurs si nécessaire).

Excellence Monsieur le Président de la République,

Après 8 ans de gestion du pays, des efforts remarquables sont réalisés par votre régime. En mettant le doigt sur l’éducation, l’entreprenariat agricole, l’énergie et en évoquant la lutte contre la corruption et l’impunité, il s’agit d’abord de louer les efforts opérés, mais aussi de souligner que tous les manquements peuvent être corrigés d’ici la fin de votre mandat. La présente lettre est une invitation à saisir une fenêtre d’opportunité que vous représenter pour le Niger et son avenir. Votre leadership et votre volonté de quitter le pouvoir, conformément à la Constitution… vous donnent l’autorité nécessaire à faire face avec succès aux préoccupations soulevées …!

Excellence Monsieur le Président de la République,

Il est douloureux d’observer les comportements de certains acteurs politiques nigériens. Aujourd’hui, tous les acteurs de conférence nationale sont passés au pouvoir.  Il est très inquiétant de s’apercevoir que les analyses de Jean-François Bayart (1989) sur l'Etat en Afrique, et ses observations sur « la politique du ventre » des acteurs politiques des années 80 demeurent des réalités au Niger de 2019. Un exercice descriptif de la majorité des acteurs politiques nigériens nous permet de présenter leur environnement comme suit :

  • Créer un parti politique, souvent sans orientation claire, sans projet politique expressif;
  • Construire des discours d’opposition aux actions du pouvoir avec des rhétoriques teintées d’idéologies et des références aux théories de gouvernance patriotique et citoyenne ;
  • Proposer des actions à l’occasion de la campagne ; d’autres n’ont aucun programme de gouvernance étant intimement convaincus que les élections se gagnent avec des billets de banques, des pagnes, de sacs de sel, de cartons de savons…;
  • Lorsqu’ils arrivent au pouvoir, ils ne cherchent qu’à se faire de l’argent par tous les moyens ; on se rappelle encore de cette expression éloquente de « ministères coquilles vides », qui traduisait un état d’esprit et des pratiques que votre régime n’a pu contredire. En effet, en laissant comprendre qu’il existe des « ministères juteux », les auteurs de cette déclaration savaient qu’être au pouvoir et être ministre en particulier, c’est faire des affaires autour de l’attribution des marchés et la réception des travaux bâclés…, c’est faire du business, bien souvent au détriment de l’intérêt général (équipements désuets, surfacturation, pot de vin, classes qui se dégradent et/ou s’effondrent en quelques semaines, sol des salles de formation professionnelle qui se dégrade en moins de 6 mois, refus d’autoriser certains investissements ….).
  • ils ne cherchent qu’à plaire à la France et à fermer les yeux sur les aberrants écarts de comportements des entreprises françaises ; ils ne cherchent qu’à plaire et à certaines organisations internationales, et à s’approprier les agendas des forces impérialistes... Le si beau et noble nom d’«Homme Politique» est galvaudé, avili, déshonoré par certains acteurs politiques lorsqu’il est lié à «l’intérêt national » ou à « la gouvernance publique », foulant au pied toutes les nobles valeurs des courants idéologiques dont certains sont censés se réclamer (la formation des militants est absente dans tous les partis politiques).
  • Au pouvoir et à l’opposition, ils sont nombreux qui vivent du complexe qu’ils ne peuvent ni être au pouvoir ni le gérer sans le soutien de la France ; ils sont hantés par la psychose (réelle ou imagée) d’être déchus ou lâchement assassinés s’ils engageraient des actions de souveraineté nationale dans certains aspects que n’« approuverait pas » l’ancien colonisateur, l’oppresseur français.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Pourquoi les acteurs politiques du Niger ne s’aperçoivent-ils pas encore que le développement du Niger est incomptable avec le colonialisme français !? De la gouvernance l’AOF à ce jour, les pouvoirs publics français n’ont œuvré qu’à exclure le Niger des moyens de développement et à le confiner dans la dépendance : l’histoire de la boucle ferroviaire, l’abandon de la coopération universitaire au moment où le Niger en avait particulièrement besoin, les questions minières de Diori à Tanja Mamadou, certaines revendications des groupes armés des années 90 (la position actuelle de la France au Mali voisin), et la remise en cause de certains acquis du Régime Tanja Mamadou sont assez éloquents... Jusqu’à quelle période cette situation peut-elle perdurée ? A quand les nobles valeurs de la politique et des acteurs politiques seront-elles restaurées au Niger ? Quand est ce que certains politiciens du Niger agiraient-ils en faveur de l’intérêt supérieur du Niger et des nigériens ? Même si le contexte délétère ainsi décrit est général, quelle action pourriez vous engager pour arrêter cette double aliénation (enrichissement egocentrique et crainte démesurée de la France)? En tout cas, le Président du Niger doit se dire que l’appropriation de l’école et la Renaissance Culturelle ne seraient effectifs que lorsque certains tenants de pouvoir soignent leurs comportements. L’Histoire pourra t-elle citer le Président Mahamadou Issoufou dans le sillage du Président Diori Hamani pour ses actions patriotiques, et du Président Général Seyni Kountché, lorsqu’il veillait sur l’impunité et l’enrichissement illicite?

Excellence Monsieur le Président de la République,

En conclusion, tout est possible en deux ans ! Il serait salutaire que vous laissiez aux nigériens l’image d’un Président Démocrate (Champion du Prix Mo Ibrahim 2021, ayant fait auditer la gestion du régime et permis les sanctions judiciaires conséquentes être appliquées aux indélicats), l’image d’un Président Architecte-Bulldozer (constructeur d’infrastructures dont celles de l’enseignement supérieur et contributeur significatif à l’élimination de classes en paillotes au primaire), l’image d’un Président Leader de l’Entreprenariat Agricole (qui aurait veillé à ce que les ressources mobilisées dans le secteur agricole produisent des résultats tangibles, et qui soit lui même un modèle de reconversion en entrepreneur agricole), l’image d’un Président Réformateur Averti (qui aurait travaillé à l’introduction, ne serait ce qu’à titre expérimental, de l’anglais au primaire avant la fin de son mandat), l’image d’un Président Patriote (qui aurait signé le contrat de la construction d’une centrale nucléaire au Niger et qui se méfierait des engagements internationaux contraires aux intérêts du Niger), l’image d’un Président Oumar Ibn Khattab (dont le régime aurait pris des actes convaincants contre la corruption, contre la marchandisation à des fins personnelles des services publics, contre l’impunité et toutes les autres formes d’abus de pouvoir) et en fin l’image d’un Président Socialiste Engagé (dont le régime aurait été un model expressif de la lutte contre l’impérialisme, et de restauration des valeurs du civisme et de moralisation de la vie publique ainsi celles de la solidarité nationale).

Veuillez accepter, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de mes salutations distinguées.

Issoufou Nouri-Dini 
Consultant Indépendant