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Et le temps qui passe / 2018 – 2019, que retenir ? : Par Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO

Mais, dans ce tourbillon de problèmes, nous pouvons retenir des moments de liesse et de joie ou disons de bonheur.. En effet, si l'année a été marquée par des étapes difficiles et parfois graves, il faut accepter que des évènements importants ont balisé notre vie Nationale. Nous pouvons dire que notre pays a eu l'honneur de se voir confier la Présidence du G5 avec aussi notre compatriote Maman Sambo SIDIKOU comme Secrétaire Général de cette lourde machine qui regroupe les meilleurs Officiers de notre sous région . Un civil parmi des gradés. Mais l'homme est bien rôdé pour ce genre de Mission pour avoir été Ministre des Affaires Etrangères de son pays et représentant des Nations Unies, Ambassadeur aux Etats Unis et dans des pays Arabes au titre de l'UNICEF. II est familier avec les arcades des chancelleries. Discret mais parle peu et toujours de très bonne humeur. Alors que notre Diplomate et la Diplomatie n'en font qu'un pour y avoir passé toute sa carrière derrière les vitres opaques des bureaux ou dans des avions pour dénouer parfois des intriques diplomatiques.

Tout récemment notre pays a organisé la fête tournante du 18 Décembre qui commémore le 60e anniversaire de notre République à Zinder la première capitale du Niger. Une grande rencontre qui a vu la participation de nombreux invités et des Chefs d'Etat. On notait la présence des Présidents du Nigéria Bouhari, du Togo Faure Gnasingbé, et celui de la Guinée Equatoriale Mathias N'Guéma. Notre pays à travers la Région de Zinder a bénéficié des dividendes de ce rendez d'échanges fructueux dont les populations ont tiré profit. Nous pays a été chargé également de l'Organisation de la rencontre des Chefs d’états d'Afrique et des autres continents en 2019. Cela dans le cadre de l’Union Africaine .Nous nous activons pour donner un meilleur cadre de vis à notre capitale Niamey, berceau de la Francophonie. Cependant, nous ne devons pas oublier les problèmes importants auxquels nous faisons face tels que rappelés plus haut. Nous devons effacer nos petites querelles de chapelles pour donner plus de sens à notre vie commune. Parce que le temps passe alors que nous avons beaucoup à faire. A travers nos différences nous devons nous supporter, nous soutenir pour construire ensemble tout en nous impliquant tous dans cette immense tache commune. Nous devons semer si nous voulons récolter sinon, nous ne pourrons rien récolter ainsi dit l'adage Ce qui est vrais. Nous devons également tout partager ce qui représente le fruit de l’effort commun et du don du ciel, nos richesses naturelles. La justice sociale ou la justice tout court doit passer par là dans un état de droit ou la démocratie est le plat de résistance de notre Société ou des Sociétés qui y vivent sur un territoire bien limité. Un Etat où chaque citoyen s'assume et assume ses droits et ses devoirs. Une Nation où personne ne doit être abandonnée au bord des routes si tant est que nous sommes les filles et les fils unis comme cinq doigts d'un Niger un, uni et indivisible. Et puisque nous le sommes, nous devons nous pardonner afin de créer et de réunir toutes les conditions idoines d'un pays qui tend vers son harmonieux développement intégral. Certes, le chemin est long et parsemé d'embûches mais vouloir c'est pouvoir et l'effort paye. L’adage dit en effet que seul on va vite alors qu'ensemble on va plus loin. Enfin, l'année 2018 tire sa révérence sur un important événement culturel. II s’agit du championnat National de la lutte Traditionnelle pour l'obtention du Sabre qui se déroule à Tillabéri la capitale de la Région en attendant d’abriter en 2019 la fête tournante de la République du 18 Décembre. Notre pays repose aussi sur des valeurs cardinales et de tolérance symbolisées par la parenté à cousinage qui banit la haine entre nous et cimente notre appartenance à une seule Nation, toujours plus forte plus soudée et prospère.

SUR LE CONTINENT AFRICAIN

Le Continent africain est celui qui a été le plus malmené en terme de charcutages et de déchirures sociales et d'évasion de ses richesses ainsi que de dépeuplements de ses populations qui furent occupées puis colonisées avant d' être expédiées vers les Antilles et les Etats Unis d'Amérique pour travailler les champs de la canne à sucre et autres. Certes, nous pouvons pardonner mais nous ne pourrons jamais oublier lorsque nous vivons toujours dans notre chair et dans notre âme l’ignominieux et lâche bombardement de la Grande Jamahirya Arabe Lbyenne qui a mis à genoux un brave peuple. Sous le fallacieux prétexte de lui indiquer la voie de la Démocratie. Quelle honte et quel dommage pour l'Afrique qui est brisée encore une fois. Voilà un pays laminé qui vit encore   de nos jours sous   plusieurs gouvernements et différents pouvoirs qui peinent à s'unir et qui chaque jour se tirent dessus oubliant même d'avoir appartenu à une seule entité. Mais, où allons nous avec des actions de ce genre vis à vis d'un pays indépendant dont les soldats avec ceux du continent avaient combattu sous les couleurs des troupes coloniales pour éradiquer le nazisme et autres dérivés ? Mais à quoi peut servir l'indépendance et la souveraineté d'un pays si au 20è   siècle n'importe qui peut décider d'effacer de la carte un autre sans raison apparente? II me semble que certains dirigeants ont soit la mémoire courte ou ignorent l'histoire au point d'être bouchés à l'émérie   pour franchir allégrement des frontières et aller régler des comptes à x ou à y. Mais nous finirons par nous poser la question de savoir quelle interprétation ou quel sens donne-t-on à la pompeuse définition de « crimes contre l’humanité » si un Laurent Gbagbo croupit depuis bientôt 8 ans dans une prison de Haute Sécurité à la CPI loin très loin de son pays à la Hayes alors que le ou les responsables de cette barbarie se la coulent douce ? C'est bien le cas de dire que c'est bien le monde à l'envers ou alors cette punition n'est réservée qu’à une catégorie de gens ? Alors nous voulons comprendre et interpellons les juristes avertis afin de nous éclairer sur cette Institution et sur son vrai cahier de charges. Ne serait-ce que pour notre propre gouverne en tant que citoyen ou être humain tout court. Parce que les conséquences et les dégâts collatéraux subits par le continent africain sont immenses et sont loin de lui redonner sa santé d’antan. Pire les choses ne vont qu'en se dégradant avec l'irruption des hommes armés et qui tuent, brûlent tout, volent, pillent et disparaissent ou s'évaporent dans la nature. Pour commettre le lendemain encore ou simultanément d'autres forfaits. Et le cycle infernal continue. Voilà ce que les tonnes de bombes déversées sur la Lybie ont engendré comme désastre au regard de tant de déstabilisations de tous nos pays, si bien que l'on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi nos pays limitrophes de ce ne doivent-ils pas porter plainte ou à défaut protester contre celui ou ceux qui ont pris cette décision irréfléchie de détruire et de saccager ce pays sans l'aval des Nations Unies ? C'est pourquoi   nous   les africains nous avons intérêt à nous prendre en charge en nous sécurisant et nous avons une bonne raison de le faire. Redynamiser notre Organisation Panafricaine en créant les conditions de l'Union sur le terrain comme l'avaient suggéré les Pères Fondateurs le 25 Mai 1963 à Addis Abéba. Les textes fondamentaux le consignent. Nous avons traîné sur la mise en place des structures Institutionnelles qui devraient nous mettre aujourd'hui à l’abri de toutes ces dérives et tracasseries dont nos peuples et populations en sont victimes. Tout était bien tracé : une monnaie africaine, une armée , un marché commun, un centre de recherches, (dans ma thèse de Doctorat en Sciences Politiques sur l' OUA  j'avais proposé Niamey ) une Agence Panafricaine d'Information pour sortir de la tutelle de l'AFP et autres agences parallèles qui déversent sur notre continent des informations inexactes ou mêmes contradictoires. Les décisions recommandaient également de créer une compagnie panafricaine de transport Là, c'est la mort dans l'âme que nous avons vu Air Afrique disparaître exposant les africains   à des difficultés en empruntant des compagnies étrangères aux coûts exorbitants; les routes de la communications pour désenclaver un continent vaste et qui possède des immenses ressources à exporter, n'ont jamais vu le jour, 55 ans après. Quel gâchis ! Si nous avions mis tous ces garde-fous en place, nous nous aurions affranchis d'une tutelle qui nous tient en laisse encore aujourd'hui Avec toutes nos richesses naturelles, nous sommes les plus démunis alors que nous sommes victimes de tous les complots qui déstabilisent nos Etats. Je commence à faire mien l'adage qui dit que «  l'Afrique est riche mais que les africains sont pauvres » Le cas du Niger et d'autres pays d'Afrique qui produisent de l'uranium est édifiant. Nous produisons de l'uranium alors que nous sommes à la merci des coupures intempestives de l'électricité alors qu'au même moment la France et tous les pays Européens gaspillent de l’électricité. Nous produisons ce que nous ne consommons pas et consommons ce que nous ne produisons pas. II y a quelques jours des étudiants d'une Terminale à Bron Lyon m'avaient invité à leur parler du Niger. Ces étudiants disent que l'on prend des sous avec leurs parents pour aller donner aux populations africaines et soutenaient que nos sommes pauvres etc. Mais, pédagogiquement je les avais ramenés à la raison et ils ont compris que c'est plutôt nos populations qui viennent au secours d'un pays qui serait devenu une colonie allemande si les noirs n'étaient pas dans ces terribles batailles et guerres pour les sauver. Et j'ai ajouté que la langue française a bel et bien eu son cadre au Niger à Niamey le 20 Mars 1970. Avec preuves et arguments à l'appui j'ai démonté leur sale idée et ils ont fini par reconnaître leur erreur et leurs présurés. Je pense que nous devons nous battre pour défendre nos belles valeurs et notre immense contribution dans la paix, la liberté qui ont permis au monde entier de vivre tranquille. Nous devons mettre notre intelligence à notre propre disposition afin qu'elle nous serve d'abord

NOUS DEVONS NOUS RESAISIR

Voilà ce que j'ai pu ramasser en 2018 et je souhaite que nous sortions des sentiers en dents de scie qui nous conduisent vers des déstabilisations qui étranglent nos valeurs en nous ramenant à la case départ. Les coups d'Etat, les secousses politiques inutiles doivent être rangés au Musée de notre histoire. Cela n'a plus de sens quand on sait que la plupart des pays africains ont claironné au sortir de leurs Conférences Nationales Souveraines ou Tables Rondes que plus jamais la Démocratie n'en souffrira. Mais, essayons de comptabiliser le nombre de coups d'Etat que l'Afrique a connus avoisine à plus de la soixantaine dont la plupart ont été exécutés dans la zone dite Francophone en seulement 60 ou 70 ans d'indépendance pour certains. En démocratie les problèmes se règlent par le dialogue contradictoire, par des discussions et des débats constructifs. C'est la voie idéale qui permet de progresser et d'aller dans la bonne direction. Car le monde bouge et la mondialisation a fait des pas de géants. Et il me vient à l'esprit ce qu'a dit un jour un paysan « A quand la fin de l'indépendance ? » Cela peut paraître paradoxal et même peut-être insensé. Mais, il a exprimé le sentiment que personne ne peut lui empêcher de dire, au nom de la démocratie. Mais, observons le phénomène des gilets jaunes, il y a quelque chose qui ressemble à la protestation des masses qui a imposé la Conférence Nationale et ici en France ils exigent du pouvoir un Débat National frère cadet des nôtres. Ils l'auront parce qu'ils veulent s'impliquer directement dans la gestion du patrimoine national. Ils iront jusqu'à obtenir des députés comme chez nous. Mais, j'espère qu'ils n'iront pas jusqu'à pervertir leur idéologie. En tout malgré nos débats nationaux, suivis de critiques et de l'autocritique et tous les serments ficellés nos Conférences NS , le résultat est maigre Pour n'avoir pas retenu ou mal appris la leçon. Parce que nous sommes en Afrique parfois loin d'avoir retenu notre leçon de démocratie, quand on conteste ici ou là des élections ou lorsqu'on gouverne mal, comme c'est le cas dans certains de nos Etats ou l'opposition refuse d'aller aux élections pour crier ensuite à la fraude.   Mais un parti politique est né pour assumer le pouvoir un jour ou l'autre. Nous devons aussi être justes pour éviter de prêter le flanc aux critiques dans le gestion   et à des contestations qui pourraient conduire à des mécontentements généralisés. Parce que nul n'est à l'abri des soubresauts. Et les citoyens sont fatigués d'être là à subir sans raison. Enfin nous devons chacun en ce qui nous concerne retenir les leçons des expériences passées vécues et nous pourrons en tirer profit. Un mot sur la Société Civile qui apporte sa contribution positive au niveau du Débat National ainsi que les leaders d'opinions qui nous accompagnent dans cette difficile marche de notre contient. Notre éminent Pr KI ZERBO a écrit un très bon livre « A quand l'Afrique? » Une question à laquelle il nous est difficile de donner une réponse. Mais, nous savons qu'il nous interpelle eut égard à notre manière de faire. Nous pensons quand même que malgré les imperfections que notre continent avance et que nous verrons un jour le bout du tunnel. Même si demain n'est pas la veille, nous avons bon espoir que nous rattraperons notre retard. Mais il suffit de nous corriger, de nous débarrasser de certains comportements pour adopter ceux qui nous guident dans des bonnes directions celles suivies par ceux qui étaient à notre place il y longtemps. Voilà ce que j'ai retenu de 2018 et qui nous permet de plonger en 2019 dans quelques heures Bonne fête à tous et que 2019 soit meilleure à celle qui vient de s’achever. Longue vie, santé, paix, prospérité, bonheur, calme, réussite et tranquillité pour tous et pour toutes.
A l’année prochaine.

Dr Abdoulaye HASSANEDIALLO