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Editorial-Les Courriers : Le pays va mal

NigerLe pays va mal. Le pays va très mal entre les mains de Mahamadou Issoufou. Étranglés par les révélations interminables sur leur gouvernance scabreuse, Mahamadou Issoufou et les siens, à bout de souffle, se permettent tous les coups.Et dans un élan de désespoir clairement perceptible, ils n’ont rien trouvé à faire pour éteindre le feu qui couve que d’essayer d’étouffer la liberté de presse et sans doute la liberté d’expression. De la réécriture de l’ordonnance portant régime de la liberté de la presse, initiée par le Conseil supérieur de la communication (Csc), à l’étouffement fiscal par la direction générale des impôts en passant par la modification de la loi sur le Csc, tout est combiné pour parvenir à un espace public débarrassé des sons de cloche qui empêchent de dormir. Les manèges entrepris pour faire taire les Nigériens, est à la fois abjecte et dégradante de la part d’individus qui, sous le couvert de la démocratie et de l’État de droit, se sont hissés au sommet de l’État pour donner libre cours à des pratiques dolosives de toutes sortes, notamment les trafics d’armes et de drogue. Le Niger, sous leurs bottes, a cessé depuis bien longtemps, d’être ce havre de paix et de quiétude sociale où, dans la communion des cœurs et des esprits, chacun s’affaire à gagner son pain à la sueur de son front. Aujourd’hui, ce sont les trafiquants de drogue qui ont pris l’État en otage : ils sont au Cabinet du Premier ministre ; ils sont à la présidence de la République ; ils sont à l’Assemblée nationale, jouissant d’un permis à tout faire dans leurs activités criminelles, n’hésitant pas, au vu et au su de tout le monde, à régler les comptes, dans le sang, à ceux qui leur mettent des bâtons dans les roues. Cela a été le cas, récemment, à Tesker, où un homme a été pourchassé, avant d’être abattu par des hommes à la solde d’un ponte de la drogue et conseiller à la présidence de la République. Dans l’impunité totale !

Détournements des deniers et biens publics, trafics d’influence, corruption, fausses exonérations fiscales et douanières, trafics de devises, de drogue et d’armes, contentieux judiciaires à l’international, hold-up électoral, confiscation des libertés publiques, etc., le Niger de Mahamadou Issoufou ressemble à un vaste territoire dédié aux malfaiteurs. C’est dans ce Niger où les voyous et les bandits de tous acabits ont pignon sur rue, ce Niger dans lequel des va-nu-pieds ont construit des empires entiers sur la base de fausses exonérations fiscales et douanières, que l’on s’en prend à des médias sous prétexte qu’ils ne se seraient pas acquittés de leurs obligations fiscales. En réalité, il s’agit d’une cabale contre les médias malpensants. Médias mal-pensant ? Plutôt des médias ennemis, pour reprendre l’expression d’un certain Hassoumi Massoudou, symbole de la mal-gouvernance et personnage central des plus grands scandales financiers. Le Courrier, qui est dans le viseur du régime depuis ses révélations ayant mis à nu les pratiques mafieuses de certaines grandes gueules, a été fermé par le fisc qui s’attend qu’il lui verse 10 millions de francs CFA. De la même façon que, pour émousser l’ardeur de la société civile qui a porté plainte avec constitution de partie civile dans l’affaire de l’uraniumgate, le doyen des juges d’instruction a ré- clamé le paiement d’une caution de 20 millions de francs CFA.Tragique gouvernance où les délinquants et les trafiquants s’en tirent plutôt mieux que les médias qui ont une mission de service public. Ainsi va le Niger sous Mahamadou Issoufou et les…
La rédaction.

12 août 2018
Source : Les Courriers