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Ministère des Mines du Niger - L’affaire d’exploitation d’or à Tchibarkatan : Les raisons d’un conflit devant les tribunaux

exploitation dor a tchibarkatan Le Niger est un pays particulier. Même à cette époque de la refondation de l’Etat où le besoin de justice s’exprime sur tous les toits comme jamais auparavant, avec le sentiment que les choses vont rentrer dans l’ordre après le 26 juillet 2023 qui a définitivement enterré la renaissance et ses pratiques mafieuses, Certains citoyens sont sous le choc de ce qu’ils considèrent comme une injustice sociale, pour avoir été lésés au profit d’un autre citoyen, par une décision administrative inappropriée et moralement inacceptable. Ainsi, 9 ans de dur labeur au prix de tous les sacrifices consentis par Elhadj Souley Kano, Saley Bonwaké, Amadou Moumouni Awal tous orpailleurs, viennent de s’écrouler comme un château de cartes au profit d’un certain Salah Ahmoudou qui prend à partir de rien sous couvert d’un permis d’exploitation d’or à lui délivré par le Ministère des mines, le contrôle de 80 puits d’or pour lesquels ils ont tout donné. C’est depuis 2016 que les 3 orpailleurs qui ont crée la société Alhéri Tabarkat Sarl se sont installés sur le site aurifère 1 km de Tchibarkatan situé à 7 km de l’Algérie dans le département D’Iférouane, employant plus de 80 ouvriers en s’acquittant du paiement de toutes les taxes collectées par les agents di Ministère des mines. Informés que les permis d’exploitations d’or se délivraient pour la région de Maradi, ils en font la demande auprès du Ministre des mines le 30 octobre 2024. Les services compétents les font attendre. Ils en sont là lorsque le 1er janvier 2025, le Sieur Salah Ahmoudou qui dit être gérant d’une société nommée Billat or, les surprend avec un arrêté qui lui confère le droit d’exploiter le périmètre sur lequel ils travaillaient pendant 9 ans. C’était signé par le ministère des Mines, le 9 septembre 2024. Face au jeu trouble du prédsident du comité de gestion du site Bouna Guichen , et le Directeur départemental des mines d’Iférouane Abdoulkarim au parfum de l’affaire mais indifférents à ce malheureux problème, ils ont fait recours au Directeur Général du cadastre du Ministère des mines Mr Kabirou, qui a interpellé en leur présence le responsable des mines du département d’Iférouane, sur la gravité de cette injustice.

Le tort sera réparé, assure le Directeur du cadastre, avant de revenir deux mois plus tard sur sa parole donnée : Ce qui est fait est fait. Qui est ce qui s’est alors passé ? Pourtant, ils ont cru en la sincérité du DG Kabirou aux premières heures de l’affaire. Le boulevard est donc ouvert à Salah Ahmoudou qui impose aux orpailleurs de travailler pour lui sur les mêmes puits, avec les même moyens artisanaux, pour 200.000 f pour chaque or qui peut valoir 1000.000 de f, les 800.000f lui reviennent en nouveau maître des lieux, sans avoir fourni aucun sacrifice, ni versé aucune goûte de sueur. Cette regrettable situation née au Ministère des mines, désormais dans les filets de la justice, soulève plus d’interrogations qu’elle n’apporte des réponses. Elhadj Souley Kano, Saley Bonwaké, et Amadou Moumouni Awal, ne vont pas verser leur sueur loin de leurs familles respectives, dépenser suffisamment leur énergie, supporter la morsure classique du vent et la chaleur torride qui caractérise le désert pendant 9 ans, pour enfin se voir déposséder comme ça de tout, par un certain Salah Ahmoudou, sous le couvert d’un document administratif qu’ils ont cherché comme lui sans sucés, auprès du même Ministère des mines, pour des raisons qu’ils n’arrivent toujours pas à comprendre. Si le Niger a changé, les hommes doivent changer, l’administration publique doit changer dans les actes qu’elle pose et les décisions qu’elle prend, en plaçant tous les citoyens au même pied d’égalité. Nous en sommes loin dans cette sombre affaire aux contours flous, qui suscite indignation et amertume parce que nous ne sommes dans une jungle à l’état de nature, où le plus fort écrase sa proie et la dévore, mais bien dans une société, qui à ses règles de conduite.

Amadou Harouna (Le Monde d’Aujourd’hui)