Le 16 juin 2024, les Nigériens ont célébré la fête de l’Aïd El Adha, également connue sous le nom de Tabaski, dans un contexte de défis socio-économiques importants.

À Maradi, les festivités ont débuté la veille avec des événements traditionnels, notamment la tauromachie ou "hawan kaho", organisée devant le palais du sultan de Katsina. En présence du gouverneur de la région et d'autres dignitaires, les bouchers ont montré leur habileté à dompter un taureau furieux, un spectacle qui a captivé le public. Le Sultan de Katsina a ensuite récompensé le chef des bouchers avec des cadeaux, et la viande du taureau a été distribuée aux notables. La cérémonie du tambour, dirigée par le Sultan lui-même, a ensuite officiellement annoncé la fête.

Le jour de la fête, des milliers de fidèles se sont rassemblés pour la prière collective à la mosquée Jinguilé. Le gouverneur de la région, Issoufou Mamane, a transmis un message de paix et de solidarité, soulignant l'importance de l'unité nationale et encourageant le soutien aux efforts de souveraineté du Niger.

À Dosso, la fête a été marquée par une forte augmentation des prix des moutons. Les fidèles ont assisté à la prière dans les mosquées locales, avec une prière dirigée par l'Imam Ibrahim Marafa à la grande mosquée de Dosso. Le gouverneur, le Général de brigade Iro Oumarou, a abordé les questions de sécurité et de tolérance, et a prié pour un hivernage fructueux.

À Tahoua, la fête a été célébrée dans un esprit de communion. Les fidèles, vêtus de leurs plus beaux habits, ont rempli la mosquée des grandes prières. L'Imam a mis en avant l'importance du sacrifice et de l'unité, avant de procéder à l'immolation du mouton, marquant ainsi le début des sacrifices. Les autorités locales, y compris le Gouverneur Colonel-Major Oumarou Tawayé et le Ministre de l'Agriculture et de l'Élevage Mahamane Elhadj Ousmane, ont exprimé leurs vœux de paix et de prospérité, et ont appelé à la résilience et à l'unité pour faire face aux défis du pays.

Cependant, cette célébration a été entachée par des difficultés économiques, exacerbées par des décisions politiques controversées. La cession des magasins sous douane a entraîné une hausse des coûts de stockage et de transit, répercutée sur les prix des produits de première nécessité. Cette situation a mis à mal le pouvoir d'achat des Nigériens, déjà affaibli. Les commerçants, obligés de payer des frais élevés pour des services autrefois moins coûteux, ont augmenté leurs prix, aggravant l'inflation et rendant les produits essentiels moins accessibles.

En conclusion, la fête de l’Aïd El Adha a été célébrée avec piété et tradition, mais dans un climat de préoccupations économiques et sociales. Les autorités ont appelé à la solidarité et à la prière pour surmonter ces défis, tout en espérant des jours meilleurs pour le Niger.
Boubé G. (Nigerdiaspora)