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Lutte contre la fraude des hydrocarbures : Agadez se détermine, les autres régions traînent

Vraisemblablement, la région d’Agadez bouge plus. Du moins, les efforts de lutte ne se sont pas autant manifestés ailleurs, c’est-à-dire dans les 7 autres régions. Qu’est-ce qui explique leur léthargie en la matière ? Pourtant, la fraude des hydrocarbures est visible un peu partout. Sur la principale route nationale (RN1), de Niamey à Diffa, tous les jours et tout au long de l’année, les fraudeurs, sans aucune gêne, ni crainte, exposent leurs bidons remplis d’essence, avec tous les risques que cela comporte. Les risques, faut-il le dire, sont énormes tant le carburant fraudé n’est soumis à aucune protection. Nulle trace d’extincteurs pour faire face aux risques énormes d’incendie. C’est à la limite suicidaire. Pour la petite histoire et pour mesurer l’ampleur des risques, rapportons ce fait divers : l’an dernier, 4 jeunes transportant de l’essence fraudée sur des motos ont cramé vifs à Maradi.

Que faut-il faire pour lutter efficacement contre la fraude des hydrocarbures qui causent un énorme manque à gagner au pays et à la SONIDEP ? Pour de nombreux intervenants sur le débat lancé sur Facebook par Bio Addourahamane qui a recueilli plus de 130 commentaires, il faut revoir à la baisse le prix des hydrocarbures, bien structurer l’exportation et renforcer les capacités des services de lutte contre la fraude. En parlant de structuration à l’exportation, il s’agit du contrôle du circuit de distribution à partir de la Société de Raffinerie de Zinder (SORAZ). Pour de nombreux observateurs, il est inadmissible que le même carburant sorti de la SORAZ et exporté sur le marché extérieur, notamment en direction du Nigeria revienne au Niger dans le circuit de vente pour concurrencer le carburant taxé intérieurement. Le principal animateur de la réflexion, Bio Abdourahamane, lui, va plus loin. Il faut légaliser certains pans de la fraude, en organisant les vendeurs illégaux en coopératives avec des moyens de sécurité, là où les stations d’essence font défaut en « dépôts colis ».

Par ce temps de morosité économique, la lutte contre la fraude en général et celle touchant aux hydrocarbures est plus qu’indispensable pour renflouer les caisses de l’Etat.

Oumarou Kané

1er août 2017
Source : La Nation