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Traitement du paludisme à Tahoua : Les acteurs de la santé à pied d’œuvre dans la lutte contre le fléau

D’après les données statistiques, la population de Tahoua est estimée à près de 4 676 698 habitants. Selon les explications du directeur régional de la santé publique, Dr Issoufou Boubé, à la date du 10 Août 2022, la DRSP a pu enregistrer 116 934 cas confirmés du paludisme dont 185 décès en 2022. En 2021, la même localité a enregistré 149 084 cas dont 199 décès. En terme d’incidence du paludisme au niveau de la région, le DRSP de Tahoua a noté qu’en 2022, il y a une prévenance de 45, 1 contre 34, 2 en 2021. D’après lui, ce chiffre montre la présence des cas du paludisme et cette maladie continue de faire des ravages.

Le directeur régional de la santé publique a proposé deux options pour mener cette lutte contre le paludisme à savoir la prise en charge des cas confirmés pour le traitement et la seconde option est les différents modes de prévention pour minimiser la prévalence au niveau de la population. Pour ce qui est de la prise en charge des cas, «nous nous sommes attelés à mettre en place des éléments de prise en charge, c’est à dire les médicaments. Nous avons mis en place dans les différentes structures de santé des médicaments de prise en charge », a-t-il assuré.

Pour ce qui est de la prévention, le directeur régional de la santé publique, a remarqué là aussi deux possibilités : soit la méthode préventive avec la chimio prévention ou encore une prévention physique à travers l’usage des moustiquaires imprégnées. Au niveau de la région, « nous avons pu expérimenter avec le soutien de nos partenaires ces deux moyens de lutte. « La première, c’est la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier que nous avons organisée. Cela a concerné quatre districts sanitaires que sont Keita Bouza Bagaroua et Tahoua commune. Une cible de 110% a été couverte. Nous avons traité 770 445 personnes », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Dr Issoufou Boubé a noté que sur les 13 distincts que compte la région, les huit autres ont déjà fait la campagne l’année dernière. Ainsi, les quatre autres qui ne l’on pas fait ont eux aussi organisé la campagne cette année. «Compte tenu de certaines préoccupations, le cinquième district sanitaire organisera aussi sa campagne très bientôt en début de la première semaine de septembre. Une fois effectuée, la région sera couverte en termes de chimio-prévention », a-t-il précisé. « Nous avons aussi organisé à l’échelle de la région, le deuxième moyen de lutte à savoir la distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Celle-ci a concerné toutes les cibles qui sont censées être protégées par rapport à cette maladie, les personnes vulnérables, les femmes et les enfants », a-t-il ajouté.

A l’échelle de la région « nous avons une cible de 1 478 926 personnes. Nous avons pu atteindre une couverture de 102% pour un objectif de 85%. Cela voudrait dire que les acteurs se sont déployés et les partenaires ont mis les moyens pour que la cible soit couverte », a dit le directeur régional de la santé publique, Dr Issoufou Boubé. Avec une telle couverture, il espère que la population vulnérable est à l’abri de cette maladie.

En termes de prévention, « nous sommes plus ou moins confiant que ça soit en matière de  CPS ou en MILDA, les cibles ont été largement couvertes. Cette stratégie est mise en œuvre par l’Etat avec le soutien des partenaires. L’Etat nous donne tout ce qui est médicament sans oublié aussi la gratuité de cette prise en charge du paludisme», rassure-t-il.

Nécessaire collaboration de la population

La préoccupation des agents de santé c’est le fait de ne pas avoir la garantie de l’utilisation que fera la population des moustiquaires. « La logique voudrait certes que la population soit correctement sensibilisée. En ce moment, il y aura effet car l’on remarque que les moustiquaires ne sont pas utilisées à 100%. C’est la même chose au niveau de la chimio prévention, l’agent de santé donne la première dose à l’enfant et les autres doses qu’il confie à la mère ou l’accompagnant leur utilisation est incertaine », a expliqué Dr Issoufou Boubé, Or, selon lui, c’est le respect de cette poursuite du traitement qui détermine son efficacité. Cela prouve la limite d’un agent de santé quant à l’utilisation de la moustiquaire ou de la dose suivante.

S’agissant de la prévention du paludisme en milieu scolaire, Dr Boubé précise que c’est  une expérimentation. Selon lui, l’éducation et la santé sont complémentaires. «Nous avons une grande cible qui se trouve en milieu scolaire que nous cherchons à protéger. C’est dans ce sens que des réflexions ont été menées pour qu’une campagne ou action soit organisée pour essayer d’agir en milieu scolaire en réduisant la survenue des cas en milieu scolaire. C’est dans ce sens que la campagne MILDA a été organisée en milieu scolaire à titre pilote pour voir ses effets ou impacts positifs afin que cela soit vulgarisé», a-t-il déclaré.

Le directeur régional de la santé publique a lancé un appel à l’endroit de la population notamment les parents, d’aider la DRSP à couvrir sa cible pour garantir la sécurité sanitaire de la population. Il a aussi invité la population à conduire le plus rapidement possible les patients aux centres de santé les plus proches en cas de signe de la  maladie pour pouvoir faire un  diagnostic clair et précis et faire le traitement conséquent. « Malheureusement on peut laisser la maladie trainer jusqu’au dernier stade, en ce moment le patient n’a plus le signe de la maladie initiale, d’autres maladies se sont greffées et le traitement devient difficile », a-t-il déploré. 

D’après les explications de Mme Habou Mariama Seyni, majore de la pédiatrie CHR de Tahoua, la période de pique de la maladie n’a pas encore commencée, c’est ce qui justifie en quelque sorte l’effet positif de la chimio prophylaxie par rapport à la prévention du paludisme qu’on donne aux enfants de 0 à 5 ans.  Selon elle, cette méthode a eu un effet positif. «

L’année passée nous avons eu plus des enfants qui ont plus de cinq qui ne reçoivent pas la CPS que ceux de moins de cinq ans. Cela voudrait dire que la CPS a eu un effet positif », a-t-elle confié. Selon la majore, il y a des parents qui respectent les consignes et d’autres non. Certains parents, en s’absence du superviseur, prétextent que l’enfant ne voudrait pas prendre du comprimé. « Nous échangeons avec les parents notamment les femmes qui viennent en consultation sur les mesures préventives à respecter notamment l’utilisation des moustiquaires, l’hygiène et le CPS. Nous les invitons au respect des règles en la matière et nous leur demandons de venir au centre de santé dès les premiers signes de la maladie car le paludisme est une pathologie qui tue plus que tout autre maladie au Niger», a affirmé la majore de la pédiatrie CHR de Tahoua.

Par Mamane Abdoulaye(onep), envoyé spécial
Source : https://www.lesahel.org