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Bilan de pilotage et de la mise en œuvre du PASP dans le Kawar

A travers la mise en œuvre du PASP, l’ANDD-Garkua met en valeur les potentialités du Kawar et fait reculer la pauvreté, tout en promouvant le développement socio-économique, la paix et la cohésion sociale

L’Association Nigérienne pour le Développement Durable (ONG Garkua) qui met en œuvre le Projet d’Appui à la Stabilité socio-économique et à la Paix (PASP), sous la maitrise d’ouvrage de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) et sur le financement de l’Union Européenne (UE), vient en appui aux actions du gouvernement nigérien, promeut : la paix, la cohésion sociale, le développement socio-économique durable, l’insertion socio-économique des femmes et des jeunes, bref, le bien-être individuel et collectif et communautaire. Cet important projet, qui a changé le visage du Kawar à travers notamment la mise en œuvre de nombreuses et diverses Activités Génératrices de Revenus (AGR); la construction d’infrastructures (hydrauliques, sanitaires, éducatives); la formation et l’insertion des jeunes; l’autonomisation de la femme; la promotion culturelle et sportive; etc. En marge de la célébration de la fête de la datte à Dirkou, une mission de terrain a été effectuée, par les autorités nationales et régionales, du 26 au 28 juillet 2022. L’objectif global de cette mission est de valoriser les potentialités économiques du département de Bilma. Spécifiquement, il s’agit, à travers cette mission : d’organiser des rencontres d’échanges autour de la problématique de la filière datte du Kawar; de promouvoir les produits culturels inspirés des manifestations traditionnelles et populaires et de renforcer la cohésion sociale. Cette activité a été rehaussée par la présence de la première Dame du Niger, Mme Hadiza Bazoum, du Ministre de l’Action Humanitaires et de la Gestion des Catastrophe, M. Lawan Magagi et des élus régionaux et locaux de la région d’Agadez, ainsi que des responsables administratifs, des Chefs coutumiers, des leaders d’opinions du Kawar et des représentants de Partenaires de l’ONG Garkua. En plus des visites des sites d’intervention du PASP, des stands dressés et animés par les coopératives des producteurs, trois (3) thématiques ont été développées par le responsable du Projet PASP, M. Moussa Abdou. Des fructueux échanges, propositions et contributions ont été faites lors de cette journée.

Durant les trois (3) jours qu’ont duré les festivités de la fête des dattes plusieurs activités ont été menées par l’ONG-Garkua. En effet, des séances d’information et de sensibilisation ont été menées à l’endroit de tous les acteurs (Préfet, Maires, Chefs traditionnels et populations locales, ressortissants et diaspora), pour une meilleure appropriation des réalisations du projet PASP et une exposition des produits et sous-produits du palmier dattier ; des animations culturelles par des troupes locales au niveau du site d’exposition ; l’organisation des conférences. Toutes ces activités se sont déroulées en présence des autorités nationales et régionales avec la participation des ressortissants du Kawar vivant à Agadez et Niamey.

Garkua promeut les produits et sous-produits du palmier dattier kawarien

Une des activités phares du festival des dattes a été, sans nul doute, l’exposition des produits et sous-produits du palmier dattier. A cet effet, près de 40 stands ont été dressés et animés sur le site d’exposition. Selon M. Moussa Abdou, il y a eu l’exposition des variétés élites des dattes ; des produits de transformation (ARSA, Odoufou, chirap, etc) ; des sous-produits du palmier dattier (vans, panier, nattes, etc.), « En outre, en vue de faire profiter tous les secteurs économiques du département, 20 autres stands ont été aménagés. Ils sont destinés à exposer le sel, le natron et les autres productions maraichères », détaille le Chef du Projet PASP. Il a ajouté qu’en marge des festivités, trois conférences publiques sont organisées autour des thématiques suivantes : Thème 1 : ‘‘La contribution du PASP et PACPS dans le développement du Kawar et perspectives ‘’, projection de film sur les réalisations de GARKUA dans le Kawar et échanges et débats sur la pérennisation et les perspectives ; Thème 2 : ‘‘Développement des filières dattes, sel et cultures irriguées dans le Kawar, défis et perspectives’’, présentation des résultats de l’étude sur filières réalisée par le projet (datte, sel et maraichage), échanges et débats avec les acteurs locaux et perspectives pour le développement de ces filières et Thème 3 :  ‘‘Paix et Développement dans le Kawar’’, historique des communautés et conflits, dynamique sociale et recherche des pistes pour une consolidation de la cohabitation pacifique des communautés. Ces différents exposés déclinent les multiples potentialités de la zone du Kawar et visent d’une part de faire un bref rappel du lien existentiel entre récolte de la datte et culture.  « D’autre part, il s’agit d’analyser les contraintes de la filière datte et de proposer des solutions alternatives. Au cours de l’exposition des centaines de personnes ont défilés autour des stands. Qui pour se renseigner sur  le projet PASP, qui pour déguster certaines spéculations produites ou pour seulement satisfaire leur curiosité.

Des réalisations de mise en œuvre du PASP qui ont changé le visage du Kawar

Déclinant les objectifs du projet PASP, le Chef dudit Projet, M. Moussa Abdou, a indiqué qu’il vise globalement à « contribuer à la création d’un environnement socioéconomique favorable à la stabilité et à la sécurité dans les communes de Bilma, Dirkou, Djado et Fachi ». De manière spécifique, le PASP vise aussi à : améliorer l’accès aux services sociaux de base et renforcer la cohésion sociale au sein des communautés bénéficiaires du projet et à redynamiser l’économie locale par la formation professionnelle et la création d’opportunités de revenus. Et cela pour une durée de 36 mois (1er Septembre 2019 au 31 Août 2022), pour un budget de 2 058 622 032 Francs CFA, a indiqué M. Abdou. Ainsi, par rapport aux Activités Génératrices de Revenus (AGR), en 3 ans, le PASP a permis le financement de 10 micro-projets collectifs portés par des coopératives et 129 micro-projets individuels portés par des jeunes entrepreneurs (filles et garçons). Quant aux actions d’aménagement des espaces de production ou au maraîchage, 161 producteurs maraîchers desdites localités ont bénéficié d’appui en kits de production agricoles (intrants et, équipements agricoles) et en petits ruminants.

Ainsi, sur cette durée, c’est un budget d’environ 1 143 000 000 F CFA, qui é été investi au bénéfice de ses communautés. Ces différents appuis – ont été faits sur la base des besoins exprimés par les populations kawariennes. Bref, aucun secteur de la vie socio-économique des communautés kawariennes n’est délaissé par l’ONG-Garkua, à travers le PASP financé par l’Union européenne. En effet, les bénéficiaires du PASP témoignent de leur reconnaissance et de leur soutien à l’ONG Garkua et au PASP.

Propriétaire d’un jardin maraîcher de plus d’un ha, Boukar Chegou Kollo, est natif de Fachi, où il vit depuis 40 ans. Il a bénéficié d’un investissement de 1.345.000, qui lui a permis de s’équiper et d’améliorer sa production de tomates, carotte, oignon, luzerne, de pastèque, de choux et beaucoup d’autres légumes. « Grâce au PASP, j’ai pu me procurer des semences, des moto-pompes, des engrais, des équipements d’irrigation et des matériels aratoires. Avec tout cet équipement je suis fier et mobiliser pour me rendre chaque matin à mon jardin et d’y rester jusqu’au soir pour travailler», se réjouit-il. Il ajoute qu’avant les légumes et autres produits maraichers parvenait d’Agadez à près de 800 kms de sa commune, ou encore de la Libye. « Cela prenait beaucoup de temps et les produits arrivaient dans un état avancé de délabrement. Maintenant grâce au projet PASP, nous avons quotidiennement des produits frais, naturel et moins cher». Les autorités locales plaident pour la poursuite et la continuité du PASP dans le Kawar et son élargissement à d’autres communes de la région d’Agadez.

Pour Monsieur Mahamat Boubacar Djaram, Président du Conseil Municipal et Maire de Dirkou, le Kawar regorge de beaucoup de potentialités que les communautés tentent de mettre en valeur grâce à des partenaires comme l’ONG Garkua à travers le PASP. « Ces potentialités, parmi lesquelles les nappes phréatiques qui ne sont pas à plus de trois ou cinq mètres et qui peuvent faciliter le maraîchage et d’autres cultures d’irrigation ne sont pas très exploitées », regrette M. Djaram. Il estime qu’elles rencontrent d’énormes difficultés pour leur exploitation. « En raison de l’enclavement de la distance qui lie les zones de production et les zones de commercialisation, qu’il s’agisse des marchés du sud de la région de Zinder, de Diffa ou même du chef-lieu de la région qu’est Agadez, l’énormité des distances à parcourir fait en sorte que les prix de revient sont extrêmement bas », a-t-il ajouté. « La commune a commencé à faire un certain nombre de plaidoyer au niveau de l’Etat et des partenaires pour un appui, non seulement pour la commercialisation, mais pour l’amélioration de la principale production économique qu’est le sel et les dattes et maintenant des productions maraîchères », souligne le maire de Dirkou. Depuis 2018, poursuit-il, les communes du Kawar sont en train de réfléchir sur comment ramener les jeunes à reconsidérer leurs positions, mais ça se fait seulement par des exemples précis. « L’appui au maraîchage moderne qui promeut le projet PASP financé par l’UE en est une illustration. Avec la formation et les kits que Garkua attribue aux jeunes, ces jeunes risquent de moins en moins leurs vies en migrant à travers le désert et la mer. Vraiment Garkua sauve des vies, occupe les populations et fait espérer les gens, tout en développant nos communes grâce aux financements de l’UE», souligne Mahamat Boubacar Djaram. En dépit des multiples et diverses réalisations dans des nombreux domaines, qui font la joie et la fierté, aussi bien des bénéficiaires, des communautés que des autorités, des questions taraudent l’esprit de tout ce beau monde et; peut-être même des bailleurs de fonds. En effet, les uns et les autres se demandent, s’il faut consolider les acquis de ce qu’il convient d’appeler, désormais le PASP I, qui a mis en valeur certaines potentialités du Kawar, et poursuivre à travers d’autres financements, car de nombreuses opportunités inexploitées existent encore dans cette zone. !

Par Mahamadou Diallo(onep)