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Conférence de presse régionale pour le lancement du rapport global 2022 de l’ONUSIDA : Nécessité de faire de nouveaux investissements pour mettre fin au sida d’ici 2030

«Chaque jour, 4 000 personnes (dont 1 100 jeunes âgés de 15 à 24 ans) sont infectées par le VIH dans le monde». Le rapport mondial sur le sida qui révèle l’information, précise également que les infections à VIH ont désormais augmenté depuis 2015 dans 38 pays à l’échelle mondiale. Mieux, ‘’si les tendances actuelles se poursuivent, 1,2 million de personnes seront nouvellement infectées par le VIH en 2025 soit trois fois plus que l’objectif de 370 000 nouvelles infections fixé pour 2025. Déjà, 650 000 [500 000-860 000] personnes sont mortes de causes liées au sida soit, une par minute. 

Cette situation inquiétante émane du rapport global 2022 de l’ONUSIDA lancé jeudi dernier par la directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Mme Berthild Gahongayire en présence du Conseiller programme régional de l’ONUSIDA, M. Mach-Houd Kouton. C’était lors d’une conférence de presse régionale virtuelle à laquelle ont pris part les journalistes membres du Réseau des Médias Africains pour la promotion de la santé et de l’Environnement ( REMAPSEN) à l’occasion du lancement du rapport global 2022 de l’ONUSIDA. Si M. Mach-Houd Kouton s’est beaucoup appesanti sur les spécificités régionales, la directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du centre a, elle, souligné toutes les conséquences de l’augmentation des infections à VIH en attirant l’attention de tous sur le fait que «la riposte au Sida  est  gravement menacée».

Comme le précise également le rapport intitulé, ‘’danger’’, tous les signes sont inquiétants. D’abord, ‘’l’expansion des services de dépistage et de traitement du VIH stagne’’.  C’est ainsi que le nombre de personnes sous traitement contre le VIH n’a augmenté que de 1,47 million en 2021, contre des augmentations nettes de plus de 2 millions de personnes les années précédentes.  Selon le rapport, ‘’il s’agit de la plus faible augmentation depuis 2009. La plus grande augmentation a été enregistrée en Afrique centrale et de l’Ouest, tandis que l’augmentation en Afrique orientale et australe était inférieure à celle des années précédentes. Mais, la couverture du traitement est la même dans les deux régions : 78 % de personnes vivant avec le VIH recevront une thérapie antirétrovirale.

Il ressort également d’autres inégalités criardes qui d’après le rapport sont ‘’une conséquence et une cause du ralentissement des progrès de la lutte contre le sida.

Et tandis que les trois quarts de toutes les personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement antirétroviral, environ 10 millions de personnes n’y ont pas accès, et seulement la moitié (52%) des enfants vivant avec le VIH ont accès à des médicaments vitaux ; l’écart de couverture du traitement du VIH entre les enfants et les adultes s’agrandit au lieu de se réduire.

«Les personnes les plus vulnérables et marginalisées sont les plus durement touchées». En Afrique subsaharienne, indique le rapport, les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) dont une est infectée par le VIH toutes les trois minutes sont trois fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adolescents et les jeunes hommes du même groupe d’âge. En somme, les femmes et les filles courent un risque accru précise la même source.

L’autre facteur d’inquiétudes est le contexte économique de plus en plus tendu. En effet, selon le rapport, les menaces sur le financement pourraient encore davantage compromettre la riposte. Lors de la conférence de  presse, la directrice régionale pour l’Afrique de l’ouest et du centre  a souligné les conséquences de la diminution des ressources disponibles pour la lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire.  Cela ralentit les progrès et privera les pays des ressources nécessaires pour leurs ripostes au VIH de 8 milliards de dollars d’ici 2025. Tout cela intervient à un moment où «les pays à revenu faible et intermédiaire sont en proie à des charges fiscales plus élevées dues par la pandémie de COVID-19», puis à «la guerre en Ukraine».

Toutefois, il y a des points positifs, notamment la forte baisse du nombre annuel des infections à VIH dans les Caraïbes et en Afrique occidentale et centrale. Cette dernière étant en grande partie due à des améliorations au Nigeria. Pour le document «ces baisses des infections représentent une accélération des progrès, mais en chiffres globaux, ces progrès sont toutefois noyés dans l’absence de progrès dans d’autres régions». C’est pourquoi, il soutient que «de nouveaux investissements sont nécessaires dès maintenant pour mettre fin au sida d’ici 2030».

Pour donner une nouvelle impulsion à la prévention du VIH, le rapport 2022 de l’ONUSIDA indique qu’il convient notamment de réaliser les droits de l’homme; soutenir et financer efficacement les ripostes communautaires ; assurer un financement suffisant et durable ; s’attaquer aux inégalités dans l’accès et les résultats de la prévention, du dépistage et du traitement du VIH, et combler les écarts qui existent au niveau de certaines localités et de certains groupes.

Après l’intervention de la directrice régionale pour l’Afrique de l’ouest et du centre et celle du conseiller programme régionale de l’ONUSIDA, la séance a été clôturée par une série de questions posées par les journalistes et les réponses données par les deux intervenants.

 Fatouma Idé(onep)