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Plainte contre Issoufou Mahamadou pour torture : Un précédent qui pourrait s’avérer porteur de périls pour l’ancien président

 C’est de Caen, en France, que Seydou Kaocen Maiga a porté plainte contre l’ancien président de la République, Issoufou Mahamadou, pour torture. Cette plainte, en en date du 21 juin dernier et adressée au Procureur de la République, se justifie par entre autres : « trafic d’influence, privation de liberté et traitements humiliants et dégradants. » On se rappelle que Kaocen Maiga était chef de service informatique de la Sopamin. Il sera licencié. Il estime que, dans cette affaire, Issoufou Mahamadou a usé de trafic d’influence, en sa qualité de président de la République, sur Zada Mahamadou, alors directeur général de la société. Ce dernier aurait affirmé, selon Kaocen Maiga, devant témoin avoir reçu l’ordre de licenciement de la part du président Issoufou. Coïncidence, Zada Mahamadou se trouve aujourd’hui en prison. Si cette plainte n’a aucune chance de prospérer au Tribunal de Grande Instance de Niamey, c’est tout de même un précédent qui peut donner des idées. D’abord, l’atteinte aux droits des personnes ne peut être couverte par aucun exercice de pouvoir. Les droits humains sont hors du champ de l’immunité dans l’exercice des fonctions du président de la République. Il faut aussi dire que le président Issoufou a, durant dix ans, usé de son pouvoir pour attenter aux droits de plusieurs Nigériens. Certains ont, pour simplement avoir choisi d’être à l’opposition, gardé prison 15 mois avant de bénéficier de la liberté par un non lieu. Et si tous ces gens décidaient de porter plainte ? L’atteinte aux droits humains, la torture sont recevables par d’autres juridictions qui échappent au contrôle des autorités de Niamey. Une récente affaire donne toute la mesure de ce qui est, aujourd’hui, possible dans le traitement des manquements aux droits humains. Les réseaux sociaux ont abondamment commenté une affaire concernant le Roi du Maroc. Il aurait simulé une maladie, jugée maladie diplomatique, pour ne pas être entendu à propos d’une plainte d’un de ses sujets qui aurait été torturé par un proche du Roi pour avoir simplement réclamé les droits et avantages que lui procurait son statut. Dans ces conditions, si en dépit de toute la notoriété du Roi du Maroc, un tribunal émet, ne serait-ce que de façon timide, la possibilité de l’entendre, qu’en sera-t-il d’un ancien président d’un pays régulièrement classé dernier.

Modibo