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HOMMAGE POSTHUME / Amadou Diado : Cette belle plume qui nous manquera toujours

Une obligation morale commande ce papier tardif sans que pour autant, notre long silence, n’enlève rien à l’estime que nous avons pour l’homme que nous magnifions aujourd’hui. Amadou Diado est un vétéran du journalisme au Niger, d’autant plus fasciné par les lettres que le moniteur d’agriculture qu’il fut, devint journaliste et ce malgré que des gens qui tenaient à l’époque à un certain profil, puissent croire que « celui qui n’a même pas le brevet » puisse prétendre à un tel métier. Son destin bascula à la suite d’une rencontre avec un journaliste d’Afrique Nouvelle, Simon Kiba qui le détourna alors, non sans quelques péripéties, du domaine de l’agriculture.

L’héritage de l’homme que nous avons eu la chance de rencontrer presque à la fin d’une carrière et d’une vie, nous a pourtant marqué par les qualités dont il fait montre. Nous apprécions d’abord l’homme humble. Malgré sa brillante carrière avec de nombreux régimes qu’il servit et bien d’hommes politique qu’il côtoya, il resta un homme de l’ombre, peu bavard quand même journaliste émérite. Dans Rencontre, Tome III, interrogé par Maîlélé Amadou, il dira « J’avoue que je ne pense pas que je mérite tant d’éloges et tant de sentiments » (pp.135-136), alors même que l’homme, est un grand de la plume, un qu’on aurait pu classer au panthéon de nos gloires nationales.

Feu Amadou Diado, fut journaliste, attaché de presse, et surtout écrivain avec son œuvre-phare, Maimou ou le drame de l’amour, une histoire pleine d’émotion et de beauté, notamment de beauté d’écriture. Ancien rédacteur en chef du quotidien Le Sahel, l’homme qu’il fut, nous laisse également le bon souvenir d’un homme qui croit à la mystique du travail consciencieusement fait, le sens de la persévérance. Aussi, dira-t-il dans Rencontre, Tome III, « Moi, je crois que dans la politique nigérienne, africaine, il faut dire la vérité, tout en sachant comment le dire » (p.158), conviction qui l’a conduit durant tout un parcours à ne jamais se renier, à rester constant et fidèle à ses choix et à ses combats.

Il tire sa révérence le 13 février 2020. Une belle étoile s’éteignit à jamais, ne pouvant plus briller dans le ciel arc-en-ciel des belles lettres...
On l’aura courtisé pour le pousser dans des aventures au risque de détruire une image construite pendant des années d’investissement, d’engagement, de combat, mais il résista, préférant de vivre modeste mais digne, refusant la brillance inutile de la vie quand cela ne devrait pas se faire dans la vérité et l’honnêteté.
Dors tranquille, Maître. Nous construisons sur vos murs bâtis. En plus des œuvres que vous nous laissez, nous nous servons de ces valeurs d’humilité et de persévérance que nous laisser pour allumer nos vies et nos combats.

Pardonne si ces mots sont venus en retard… Nous n’oublions pas. Nous n’oublions jamais !

Walé