Skip to main content

Accueil

Pénurie de Gasoil : A chacun son bouc émissaire

 Alors que le ministre du pétrole, après une enquête minutieuse, a situé les responsabilités, un membre du syndicat patronal des transporteurs des hydrocarbures n’a pas trouvé mieux que de charger le directeur général de la Sonidep. Le ministre Sani Mahamane Issoufou a exigé le départ de deux responsables chinois de la Soraz. Il s’agit du directeur de la division vente, Qian Kayan, et du directeur adjoint du département vente, Jia Zee. Après cette décision normale, mais tout de même courageuse, du ministre du Pétrole, on pensait que les responsabilités ont été clairement et définitivement dégagées. Seulement les téléspectateurs furent surpris de la sortie de Khalid Hamadi, membre du syndicat patronal des transporteurs des hydrocarbures. Dans cet entretien avec une télévision de la place, Hamadi informe que la Sonidep a, pour quota journalier à la Soraz, 46 citernes dont 28 de gas-oil. La société, dira t-il, met 18 citernes en vente à l’exportation. C’est la raison de la pénurie. Avant même cette situation, il se serait rendu chez le directeur général pour prévenir. Selon lui rien n’y fit d’autant qu’Ibrahim Maman aurait été incapable d’intimer l’ordre à son service commercial d’affecter plus de camions pour la consommation nationale. Il dira tout de go que le directeur général est incapable de gérer la société et qu’il faille en trouver un autre.

Si l’on tient compte de tout ce qui avait été dit avant la nomination de l’actuel directeur général, il y a vraiment quelque chose qui cloche. Ce qui avait été mis au compte des rumeurs, serait-il entrain de se vérifier ? L’actuel directeur général n’aurait pas du tout bénéficié du soutien de certaines influences du PNDS. C’est le président de la République qui aurait, en dépit de très fortes pressions, pesé de tout son poids, de tout l’entêtement dont il est capable, pour imposer l’actuel directeur général dont la probité, selon plusieurs sources, ne fait l’ombre d’aucun doute.

Dans ces conditions, on peut parfaitement comprendre la démarche de ce membre du syndicat patronal des transporteurs des hydrocarbures qui a la réputation d’être un regroupement d’intérêts fermé qui s’apparente plus à une mafia. Ibrahim Maman est-il parvenu à mettre un coup de pied dans la fourmilière ? Il est légitime de se demander combien gagne, en termes de cotisations, les responsables de ce syndicat en temps normal. L’affectation d’une certaine quantité à l’exportation grève- t-elle les revenus de ces responsables syndicaux ?

Le plus grave dans cette affaire est la qualité de Khalid Hamadi. Il est un député PNDS. Pourquoi cumule t-il tant de fonctions ? Ne risque- t-on pas des conflits d’intérêts ? Au-delà de la recherche des boucs émissaires, il est utile de se demander si d’autres situations pourraient, dans une certaine mesure, participer à la survenue de pénuries. Le prix du litre à la pompe est l’un des plus bas de la sous région. Beaucoup de camionneurs de l’espace CEDEAO se ravitaillent au Niger. On explique aussi cette situation par la construction du pipeline Niger-Benin. Avec le début des travaux du pipeline, le trafic des gros camions vers le Benin s’est accru. La situation risque de devenir plus compliquée avec la maintenance des usines de Soraz annoncée pour le mois d’octobre prochain. La Sonidep doit se constituer un stock.

Aliou