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Dossier / Vente de l'école TERMINUS 2 : SWISS UMEF trouve un excellent avocat pour plaider sa cause

Ecole-Terminus-2-Niamey

Malgré les dénonciations, protestations et mises en demeure d'arrêter les casses entreprises à l'école Terminus 2, les démolitions de classes se poursuivent de plus belle, dans le mépris total de ce que peuvent penser les Nigériens. L'université suisse, SWISS UMEF, l'acquéreur, semble continuer dans le déni de la levée de boucliers nationaux, donnant ainsi l'impression de s'assumer pleinement dans cette mascarade. Elle n'a pas tort d'épouser ce deal qui sent la chose à mille lieues. Elle a trouvé, en la personne du ministre des Domaines et de l'Habitat, Maman Waziri, un excellent avocat pour plaider sa cause. Dans un point de presse qu'il a animé, le ministre Waziri a déclaré que l'école Terminus 2 n'existe plus et qu'elle aurait disparu dans les statistiques et répertoires du ministère de l'Enseignement primaire, " ce que peut confirmer, a-t-il dit, le directeur de Cabinet dudit ministère ". Evidemment, l'annuaire statistique ne mentionne pas les noms des écoles. Il se contente d'en compter les effectifs scolaires et enseignants, les matériels, etc. L'école, elle, existe, avec ses infrastructures et ses effectifs de l'enseignement primaire et de la formation professionnelle et technique. Jusqu'à sa cession et le démarrage de la démolition des classes, l'école Terminus 2 hébergeait un centre de formation professionnelle, bien fréquenté, qui a été créé en 2014. Ce centre comptait 700 apprenants de la formation professionnelle et techniques. Des jeunes qui se formaient en couture, électricité, menuiserie, etc., sous la supervision de 19 enseignantsencadreurs. C'est sans compter les effectifs scolaires du primaire.

Un bail de 33 ans ou une vente camouflée ?

Un bail pour 33 ans ! C'est le minima qu'ils ont accordé à SWISS UMEF, dit fièrement le ministre Waziri qui a même souligné que les Nigériens doivent savoir qu'ils ont opté pour la meilleure proposition puisqu'au départ, il était question de vente. D'ailleurs, de bail, le ministre Waziri n'a fourni à la presse aucune preuve. S'il a gité un document présenté comme le contrat de bail, il n'a toutefois fait publier ledit document pour attester ce qu'il soutient. Dans les milieux syndicaux, les acteurs de l'éducation, vent debout contre ce deal qui sent la duplicité contre l'Etat, soutiennent qu'il s'agit bel et bien d'une vente. La preuve ? SWISS UMEF a aussitôt entrepris de démolir les installations scolaires avec pour perspective de construire de nouveaux immeubles. D'ailleurs, le ministre Waiziri, dont la langue a quelque peu trébuché, a souligné que, dans l'option choisie, si l'Etat décide, demain de vendre pour de vrai, l'université suisse serait prioritaire.

Combien d'écoles privées nigériennes manquent de terrain pour se construire un espace digne de leurs effectifs ?

L'école Terminus 2 a été bel et bien bradée. La sortie du ministre Waziri a jeté davantage de trouble sur l'affaire. Pour s'ériger en défenseur acharné et dévoué, le ministre Waziri prouve à suffisance qu'il y a probablement anguille sous roche. " C'était un terrain vide qui est resté comme ça ", a déclaré le ministre Waiziri dans sa plaidoirie. " L'université suisse a certainement eu écho de ce terrain vide, s'est approchée du ministère de l'Education nationale - qui n'existe plus - pour dire qu'elle souhaiterait avoir ce terrain pour y construire une université comme ils en ont fait dans la sous-région ". Une version pipée de la réalité de l'école Terminus 2. SWISS UMEF, qui est une université privée trop chère, a donc, réussi à rentrer dans les bonnes grâces des autorités nigériennes au point s'approprier une école publique. Combien d'écoles privées nigériennes manquent de terrain pour se construire un espace digne de leurs effectifs ? Ce n'est pas l'affaire du ministre Waziri et il s'en moque probablement.

Les syndicats de l'éducation, vent debout contre ce deal d'un autre âge

" Nous n'avons pas vendu ce terrain, nous avons affecté ce terrain à l'université suisse sous forme de location ". Mais, le ministre Waiziri, qui peinait à convaincre, n'a rien dit des montants versés par l'université suisse, encore moins montrer le moindre reçu de versement dans les caisses de l'Etat. " La mise en bail de l'école Terminus 2, faite dans des conditions des plus troubles, n'est pas acceptable ", a écrit Chebou Dambagi. Dans une déclaration rendue publique sur le site de l'école détruite, les syndicats de l'éducation ont déclaré être contre ce deal d'un autre âge que l'université suisse a visiblement accepté du fait du contexte qui prévaut actuellement au Niger. Ils y dénoncent, non seulement la mascarade, mais disent être à jamais mobilisés pour faire avorter ce projet d'une gravité extrême.

Outre que les syndicats de l'éducation contestent d'avaliser cette cession qu'ils qualifient de honteuse, ils s'interrogent sur ce qui peut motiver le ministre Waziri à faire cette plaidoirie pour défendre cette affaire visiblement tordue dans un pays où l'administration scolaire, elle-même, est à l'étroit.

Laboukoye

 


 
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Dans un point de presse qu'il a animé pour défendre le gombo de ses partenaires de SWISS UMEF, le ministre des Domaines et de l'Habitat, Maman Waziri, a commis la maladresse d'indiquer que depuis 2013-2014, l'école primaire Terminus 2 n'existait plus dans les documents officiels du ministère de l'Education nationale. Or, il se trouve que ce n'est pas du tout exact. Nulle part, dans les annuaires statistiques du ministère de l'Enseignement primaire, il n'est jamais fait cas des appellations des écoles. L'annuaire statistique souligne toutefois le nombre des établissements scolaires, sans identité précise pour chacune d'elle, l'évolution des effectifs scolaires par milieu, par sexe, par région, par zone. Consultez, pour vous en convaincre, l'annuaire 2015- 2016. Il n'est, donc, pas possible, autant pour le ministre Waiziri que pour celui qui veut le démentir, de prouver que l'école Terminus 2 n'était plus comptabilisée dans les statistiques scolaires. Du reste, l'école Terminus 2, jusqu'à sa cession à SWISS UMEF et à la démolition des classes, comptait bien des effectifs scolaires du primaire, bien entendu, mais surtout de la formation professionnelle et technique. Ces derniers sont même au nombre de 700 apprenants qui se formaient à divers métiers (électricité, menuiserie, couture, etc.) et 19 enseignants- formateurs.

Laboukoye



Lire aussi >>> SWISS UMEF et l'école Terminus 2 : L'Université suisse donne une image tordue de la Suisse

Public Eye, vous connaissez ? Eh bien, c'est l'Association de droit suisse qui porte un regard critique sur l'impact de la Suisse et de ses entreprises sur les pays en développement. Une association qui a des bureaux, ici, à Niamey, et dont il faut bien se demander ce qu'elle pense de la main basse de SWISS UMEF, une entreprise suisse sur une école primaire nigérienne dont les effectifs apprenants (primaire et formation pro- fessionnelle et technique) dépassent 800. C'est cette école, dans un pays en développement comme il est écrit sur le frontal de l'Association Public Eye, que SWISS UMEF a annexée, avec la complicité de cadres et grands commis nigériens. L'université suisse ne peut prétendre ne pas savoir que l'acquisition de cette école primaire, quelque soit par ailleurs la forme que ça prend, peut s'avérer problématique et préjudiciable, à la fois pour son image légendaire, mais également pour celle de la Suisse tout entière dont les autorités, à travers maints organismes, s'échinent à donner de leur pays une image d'Etat de droit où la transparence des procédures est de règle. SWISS UMEF, de toute évidence, est mêlée à une affaire trouble et dans les milieux syndicaux, l'on n'hésite pas à soutenir que c'est une affaire de corruption.

Laboukoye


Lire aussi >>> Le ministre Maman Waziri ignore sans doute que le ministère de l'Education n'existe plus pour s'y référer

Selon le ministre des Domaines et de l'Habitat, l'école Terminus 2 qui a été cédée à SWISS UMEF pour un bail de 33 ans, n'existe plus et qu'elle aurait disparu depuis 2013-2014 des statistiques et répertoires du ministère de l'Education nationale, " ce que peut confirmer, a-t-il dit, le directeur de Cabinet dudit ministère " assis à ses côtés. C'est tout de même ahurissant d'entendre un ministre du gouvernement parler d'un ministère qui n'existe plus, l'Education nationale, pour justifier la disparition de l'école Terminus 2 dans les statistiques dudit ministère. Drôle de logique ! Le ministère auquel Maman waziri fait sans doute allusion est appelé aujourd'hui, depuis le gouvernement du 19 octobre 2016, ministère de l'Enseignement primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues nationales et de l'Education civique (MEP/A/PLN/EC). C'est donc, une bourde inadmissible pour un membre du gouvernement.

Laboukoye