Skip to main content

Accueil

Situation du fleuve Niger : Le volume des eaux du fleuve Niger lié à la crue guinéenne surprend les prévisions des spécialistes

Une crue bénéfique pour le Niger si et seulement si les eaux qu’elle draine sont maitrisées Il serait illusoire de penser que le Niger pourrait atteindre son autosuffisance alimentaire si l’Etat ne créé pas les conditions pour promouvoir une agriculture dont le socle repose sur l’irrigation. Pour matérialiser la politique du Niger dans le cadre du programme de renaissance volet Initiative 3N, le directeur de l’Hydrologie M. Mohamed Housseini Ibrahim estime que l’Etat doit s’inscrire dans la réalisation des ouvrages structurants sur le fleuve notamment la construction des barrages afin de bloquer cette eau et la stocker pour pouvoir l’utiliser pendant la période de l’étiage. Ces barrages, explique le directeur de l’Hydrologie, bloqueront l’eau, ce qui va empêcher les inondations en aval. A l’heure actuelle, il n’existe pas d’ouvrages sur la portion nationale du Niger pour stocker ces quantités d’eau. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la réalisation du barrage de Kandadji, un grand ouvrage structurant parait extrêmement stratégique pour le Niger. A cela doit s’ajouter la réalisation des digues de protection en aménageant les abords du fleuve. Fort heureusement, on peut dire que la rive droite est aujourd’hui protégée avec l’aménagement des digues de protection. Mais c’est plutôt du côté de la rive gauche que l’inquiétude existe dans la mesure où les travaux de la digue n’ont pas été achevés.

S’agissant du niveau d’assèchement du fleuve pendant la période d’étiage à venir, le directeur a rassuré que les observations empiriques et les hydrogrammes de débits tracés montrent qu’au cours de l’année hydrologique 2018-2019, il a transité à Niamey 28 milliards de m3 en six (6) mois 21 jours humides alors que la moyenne est de 30 milliards de m3 par an. Les pronostics de la direction de l’Hydrologie indiquent que l’étiage sera moins sévère cette année. Quand on regarde les données hydrologiques, on constate que l’année la plus humide au Niger ces cinquante dernières années est l’année 2012-2013, soit 25 milliards de m3 où il y avait eu de grandes inondations aussi bien à Niamey qu’à l’intérieur du pays.

Les modèles utilisés par les services d’hydrologie sont des prévisions. Et une prévision ne veut jamais dire que c’est certainement ce qui va arriver, mais plutôt ce qui arriverait avec des fortes probabilités. Le modèle hydrologique qu’utilise la direction de l’hydrologie est celui de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) qui s’appelle Sath Orio. Avec l’augmentation du niveau du fleuve à la date du 29 janvier 2019, le directeur de l’hydrologie estime que la vigilance doit être particulièrement observée pour les populations insulaires et riveraines du fleuve, principalement celles qui sont situées jusqu’ici dans les zones inondables. Il s’agit entre autres des quartiers Saga ; Gamkalé ; île de Neni goungou ; Saguia ; Lamordé ; Nogaré ; kirkissoye etc.

Hassane Daouda(onep)

08 février 2019
Source : http://www.lesahel.org/