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Décrue du fleuve Niger : Vers le seuil d’alerte orange sécheresse à Niamey

A titre comparatif, le débit observé à la même station hydrométrique de Niamey est passé de 1509 m3/s pour une hauteur d’eau de 505 cm, le 20 décembre 2017, date de l’amorce de la décrue du fleuve Niger à Niamey, à un débit de 16 m3/s correspondant à une hauteur d’eau de 113 cm, le 20 mai 2018, date du dernier relevé hydrologique effectué par les techniciens de la direction de l’hydrologie. Il poursuit son explication en soulignant que le débit de 16 m3/s observé le 20 mai 2018, soit exactement cinq (5) mois après, est nettement inférieur à tous les débits observés à la même date et au même endroit pendant ces dix dernières années. La moyenne des débits observée à la même période de ces dix dernières années est de 100 m3/s correspondant à une hauteur d’eau de 175 cm.

A quoi pourrait-on alors assister si rien n’est fait ? A cette question, l’hydrologue répond que l’analyse montre que la situation du fleuve Niger au niveau de Niamey est très critique cette année. La diminution des écoulements a atteint des niveaux très inquiétants (étiages sévères) qui tendent vers le seuil d’alerte orange sécheresse fixé à un débit de 10 m3/s pour une hauteur d’eau de 107 cm. Si cette tendance à la baisse se poursuit, a-t-il prévenu, on enregistrera des baisses des niveaux d’eaux à Niamey pour les jours à venir. S’il n’y a pas d’apport des précipitations pendant cette même période pour la partie amont du bassin du fleuve Niger, le niveau d’eau à la station de Niamey pourrait effectivement atteindre la côte d’alerte orange sécheresse fixée à 107 cm correspondant à un débit de 10 m3/s, vers la fin de la troisième décade du mois de mai 2018. Cette situation d’étiages sévères peut alors avoir des conséquences sur l’approvisionnement en eau potable des populations de Niamey d’une part et impacter négativement sur les activités le long des berges du fleuve d’autre part en passant des producteurs maraichers aux pêcheurs en passant par les blanchisseurs qui se servent des eaux du fleuve.

Face à cette situation de plus préoccupante, des mesures urgentes s’imposent, a dit M Mohamed Housseini Ibrahim. Heureusement que ces mesures sont déjà en train d’être prises par les autorités à travers le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, la société du Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) et la société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN) pour garantir l’alimentation en eau potable de la ville de Niamey et de toutes les villes riveraines du fleuve Niger. Pour sa part, l’Office National des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA), en synergie avec les services d'agriculture, a d’ores et déjà pris toutes les dispositions et donné les conseils idoines aux producteurs pour la gestion rationnelle des eaux.

Pour résoudre ce problème dans l’immédiat, la solution consistera à rehausser le seuil de Goudel pour permettre aux stations de pompage de la SEEN de fonctionner correctement, à multiplier les points d’exploitation des eaux souterraines. Quant au moyen et long terme, il faut entreprendre des actions pour améliorer l’hydraulicité du fleuve Niger à travers le désensablement, le traitement en amont des bassins versants et la construction du barrage de Kandadji et d’autres ouvrages structurants.

Par Zabeirou Moussa (Onep)
27 mai 2018
Source : http://www.lesahel.org/