Pollution de l’environnement à Niamey : Le dépotoir géant de Koubia, un véritable calvaire pour les riverains
La problématique de la gestion des déchets solides constitue un souci majeur pour beaucoup de pays et impacte sérieusement l’environnement. Les dépotoirs qui, jadis, existaient dans un endroit spécifique sont aujourd’hui dispersés partout parfois sans respect de la règlementation en vigueur. La Ville de Niamey n’est pas épargnée par la pollution. Ainsi, malgré les énormes efforts consentis par les autorités en charge de l’assainissement, la prolifération des épaves et dépôts constitue une nuisance pour l’environnement et porte atteinte à l’harmonie et à la qualité des espaces naturels.
A Niamey, aucun endroit n’est épargné par les plastiques déjà utilisés ou non-utilisés qui échappent au contrôle des utilisateurs. Dans les quartiers, les marchés, le spectacle est désolant. Les déchets se propagent soit à cause de l’inexistence des dépotoirs publics, soit en raison du débordement de ces derniers. Cette situation qui pollue du coup la nature, est source de désagréments et même de maladies pour les habitants des quartiers qui respirent l’air pollué. Les ménages de certains quartiers, jettent les déchets ménagers, dans les rues, les caniveaux, le long des cours d’eau, dans le fleuve, etc.
En effet, les sachets de toutes les couleurs inondent les rues de la ville et ce, malgré les multiples efforts des agents d’hygiène et d’assainissement qui s’activent jour et nuit pour le nettoyage des grandes artères de la capitale. Vivre dans les environs de ces décharges relève d’une véritable gageure. Il faut en effet avoir un mental fort qui puisse vaincre l’odorat. Des odeurs nauséeuses, des montagnes d’ordures composées de toute sorte de résidus, notamment alimentaires, des fruits et légumes pourris, du papier, des cartons, des métaux et beaucoup d’autres déchets. Ces décharges provoquent non seulement la dégradation des paysages mais aussi la pollution visuelle et olfactive.
Situé à quelques encablures des maisons, le grand dépotoir du quartier Koubia constitue un véritable problème pour les habitants du quartier. La puanteur de l’air et un environnement pollué sont entre autres le quotidien des riverains. Mme Fanta habitante du quartier Koubia vit, impuissante, cette situation comme les autres habitants depuis plusieurs années. « Nous vivons dans le quartier avec des odeurs insupportables et de la fumée que dégagent les différentes composantes des déchets qui se retrouvent juste à deux pas de notre maison. Cette situation nous écœure. Nous continuons de vivre juste parce que nous n’avons pas le choix », a souligné Mme Fanta, le cœur serré.
Selon Mme Fanta, cet endroit qui sert de dépotoirs aux ramasseurs d’ordures qui opèrent dans les quartiers, est également utilisé par les agents de la mairie. « Ce ne sont pas uniquement les déchets usés de nos ménages qui sont déversés dans cet endroit. Les ramasseurs d’ordures viennent aussi déverser d’autres ordures collectées ailleurs. Souvent, nous observons des camions de la mairie venir déverser les ordures dans cet endroit où nous habitons. Les videurs de fosses aussi viennent déverser les contenus des fosses ici et je vous jure que c’est invivable, insupportable. J’ai l’impression que c’est comme si c’est dans mon salon que ces déchets sont déversés, tellement que c’est puant», a-t-elle ajouté.
Baraka Abdoulaye est une riveraine du grand dépotoir du quartier Koubia. Sa bicoque, un abri précaire, fait face au géant dépotoir du quartier. Pour elle, cette situation est déplaisante mais « nous n’avons pas le choix. Je suis natif de Dan Issa, nous avons une maison en ville, mais nous venons ici pour ramasser certains objets récupérables, particulièrement les bouteilles vides. L’odeur est invivable, nous vivons avec car, nous n’avons pas le choix », a-t-elle avoué.
M. Tahirou Adamou, un autre habitant du quartier interpelle la mairie, pour l’assainissement des lieux. « Même l’air que nous respirons est pollué. Les autorités municipales doivent faire un tour à Koubia pour que le dépotoir soit complètement vidé et permettre aux riverains de bien respirer », a-t-il souhaité.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org/