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La Nigérienne de la semaine : Madame Abdoul Kader Rouki Sarkiss

 

La Nigérienne de la semaine : Madame Abdoul Kader Rouki Sarkiss

Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora Mme?

Pour beaucoup, j’ai longtemps été Rouki Sarkiss  et aujourd’hui je suis Madame Abdoul Kader Rouki Sarkiss 

Quel a été votre parcours académique?

Après mon baccalauréat scientifique (bac D) j’ai finalement opté pour le droit.

Je suis titulaire d’un diplôme en Droit obtenu à l’institut Universitaire des Hautes Etudes de Tunis(IHET) avec une spécialisation en droit public international ; et d’un master en droit, coopération et solidarité internationale de l’Université d’Evry Val d’Essonne à Paris. 

Qu'est-ce qui vous a poussé vers des études de droit" ?

Pour la petite anecdote, sachez que ma toute première ambition était de devenir cardiologue car à mon sens il en manquait cruellement au Niger. C’est ce que j’ai toujours chanté à qui voulait bien l’entendre et surtout à mon père, lui qui est de la santé.
Mais l’homme proposant et Dieu décidant, le destin en a décidé autrement, avec mon entrée au parlement. Dès que j’ai porté l’écharpe aux couleurs du Niger, mon rêve a pris une nouvelle dimension ; La science politique m’est apparue comme une porte d’entrée afin d’embrasser la diplomatie et cela m’a porté où je suis aujourd’hui.
Mon parcours me rappelle souvent cette citation que j’aime beaucoup de Napoléon Bonaparte: « Plein d’audace, il ira loin si les circonstances le favorisent ».

 

Parlez-nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales?
J’ai intégré le monde « politique » très jeune. En effet, première vice-présidente du parlement des jeunes du Niger (PJN) de la deuxième législature, j’ai ensuite conduit la 3eme et la 4eme législature. Le parlement m’a vu grandir, c’était une famille auprès de qui j’ai beaucoup appris sur moi-même et comment travailler efficacement ensemble et ce malgré nos différences pour une cause commune. 
Également membre du parlement francophone des jeunes à l’échelon international ( PFJ).
Je suis aussi observatrice et membre du réseau des jeunes filles leaders de l’espace CEDEAO, point Focal du Niger ; 
Mes expériences ne se limitent pas qu’au domaine politique mais aussi tout ce qui touche de près au renforcement des liens sociaux.
Je suis ancienne secrétaire générale de l’association nigérienne des étudiants et stagiaires en Tunisie(ANEST).
Je suis membre fondatrice de l’association des anciens députés juniors du Niger ( AAPJN),et membre de l’association des résidents nigériens en France ( ARNF).
A ce jour, je suis la présidente et promotrice de l’ONG CIMOM/NIGER ( CITOYEN MODÈLE MAGAZINE).

 

Quels enseignements avez-vous  tirés de votre expérience ? 
Tout d’abord qu’il faut toujours faire preuve d’optimisme! C’est souvent plus facile à dire qu’à faire mais c’est important de ne jamais perdre l’espoir 
Les épreuves ne manquent jamais, c’est notre attitude qui détermine l’issue la plupart du temps.
J’ai aussi appris que pour avoir quelque chose, il faut avoir le courage d’aller chercher cette chose. Le chemin est parfois jonché d’épines mais le résultat au bout de l’effort est juste sublime. 
Il faut toujours croire en ses rêves, se donner les moyens de les réaliser et surtout saisir les opportunités qui s’offrent à nous, quand elles s’offrent à nous. 

{xtypo_quote}"Le Niger est notre pays, notre patrie, notre héritage le plus cher." Madame Abdoul Kader Rouki Sarkiss {/xtypo_quote}

Quelles difficultés et éléments facilitateurs avez-vous rencontrés en tant que " Nigérienne vivant en France"?
Comme tout enfant « arraché » à sa mère, j’ai ressenti la douleur de la séparation avec ma patrie. Il est vrai que je suis passée par, le Togo, la Tunisie avant d’arriver en France mais vivre loin n’est jamais facile.
Surtout pour vivre dans une société aux mœurs différentes des autres. Il m’a fallu m’adapter à tout, du climat au mode de vie mais j’ai gardé dans mon cœur la chaleur de mon Niger tout au long de mon parcours et je n’ai jamais oublié qui j’étais ni d’où je venais encore moins où je voulais aller.
J’ai fait partie de diverses associations qui m’ont permis d’aider à faire connaître la culture nigérienne en particulier et les valeurs africaines en général.
J’ai également fait pas mal de rencontres qui m’ont aidée à grandir et découvrir des trésors cachés en moi. 
Je retiens de mon passage là-bas qu’il est toujours bon de sortir de sa zone de confort, car c’est en dehors de celle-ci que nous voyons vraiment de quoi nous sommes capables. 

Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours?
Le rôle le plus important je dirai, rires! Comme je l’ai dit plus haut, tout est parti du port de l’écharpe aux couleurs nationales. Je suis un pur produit du Niger car nigérienne de père et de mère et le Niger m’a donné ma formation de base. 
J’ai toujours eu à cœur de m’engager dans la lutte pour le développement du Niger et je milite toujours afin que mon pays soit connu au-delà des frontières. C’est toujours une grande fierté pour moi de voir flotter ce drapeau. D’ailleurs comme je l’ai signalé plus haut, pendant mes études à l’étranger, j’ai activement participé aux journées culturelles organisées par les diasporas africaines.

 

Quelles valeurs vous ont guidé ?
Je n’ai jamais rien oublié de toutes les belles valeurs à moi inculquées par mes parents. 
Il y en a tellement que je ne saurai lesquelles citer (rires).
Donc si je dois quand même en choisir, je dirai qu’en toutes circonstances et en tous lieux, il ne faut pas oublier l’intégrité. Il est important que partout où l’on passe, personne n’ait à fustiger ceux qui nous ont élevés.
Des valeurs comme la solidarité, l’entraide ne sont pas non plus à négliger dans ce monde menacé par l’individualisme; seul on ne va pas bien loin. 

Que pensez-vous de l'avancée du système social, politique et économique au Niger et dans la  sous-région?
Je dirai que les choses avancent doucement mais sûrement. Les jeunes ont de plus en plus conscience de leur importance et du rôle majeur qu’ils ont à jouer dans la société. 
On voit de plus en plus de jeunes décider d’être des acteurs via la création d’entreprises diverses mais aussi leur implication dans la vie politique.
Comme on dit souvent, les bonnes choses mettent de temps à arriver car ce qui arrive facilement s’en va tout aussi facilement.
Les « bonnes choses » requièrent des efforts du dévouement et de la passion.
L’art d’attendre renferme en réalité un secret: être un agent actif qui sait construire sa réalité pendant qu’il attend.
Il faut y croire et ne pas baisser les bras, ce n’est pas parce que le processus est long qu’il faut abandonner; bien au contraire ! Un combat qui vise l’intérêt et l’épanouissement du plus grand nombre méritera toujours d’être mené.

Avez-vous des solutions, des projets ou plans pour le développement au Niger?
J’ai quelques idées et des réflexions en cours, mais puis-je me hasarder à appeler cela des solutions ? Je ne sais pas.
Rien n’est jamais vraiment figé et tout évolue au fur et à mesure. Une chose est sûre, c’est toujours mieux de se dire, comme le colibri, « je fais ma part ». Et si chacun à son niveau fait sa part, aussi insignifiante, ça donnera quelque chose de grandiose c’est sûr!
Les différentes opérations menées par l’ONG CIMOM ainsi que la grande rencontre citoyenne sont un début, on espère avoir donné un coup d’accélérateur à la dynamique. Les efforts ne doivent pas être isolés, c’est tous ensemble que nous sommes forts.

Quels conseils donnez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle?
Alors je dis à tous ces jeunes que si moi ainsi que tous ceux qui ont réalisé quelque chose avant moi on a pu le faire, c’est que c’est possible et eux aussi peuvent le faire.
J’aime beaucoup cette citation attribuée à Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. »
Si on n’essaie pas on ne saura jamais si on aurait pu le faire ou non. 
Dans toutes nos entreprises, Il faut y croire assez pour tenir le cap et ne rien lâcher même quand tout semble perdu.
Il faut sans cesse redoubler d’efforts car les défis sont énormes mais pas insurmontables. C’est souvent lorsqu’on est au pied du mur que l’on prend le temps de penser les choses autrement. 

Je vous laisse le mot de la fin.

Je tiens à vous remercier de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer.
Le Niger est notre pays, notre patrie, notre héritage le plus cher. 
Lorsque l’on hérite d’une maison on n’attend pas que le voisin vienne la nettoyer vu que ce n’est pas lui qui va y vivre; de cette manière nous ne devons pas attendre que les changements que nous voulons voir viennent des autres. C’est à nous et à nous seuls, dignes fils et filles de ce pays de nous retrousser les manches afin d’œuvrer pour un avenir meilleur.
Mme Abdoul Kader Rouki Sarkiss - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Africainement et Nigériennement vôtre !!!

Réalisée par Boubacar Guédé 

15 février 2021 
Source : https://www.nigerdiaspora.Net/