La Nigérienne de la semaine : Mme Gogé Maimouna Gazibo
Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel et professionnel qui vous a conduit à devenir une figure de proue dans la lutte contre les violences basées sur le genre ?
Fondatrice et Coordonnatrice de l’ONG Chroniques Juridiques, organisation spécialisée dans l’écoute, l’orientation le référencement qui fournit une l’assistance juridique aux personnes (femmes et hommes) et familles analphabètes, dans une situation de vulnérabilité ou de violation de leurs droits humains fondamentaux, la magistrate Gogé Maimouna Gazibo est Intégrée dans le corps de la Magistrature depuis Janvier 2005, capitalisant 18 ans d’expérience dans le domaine judiciaire.
C’est une formatrice reconnue dans la lutte contre les Violences Faites aux Femmes, les Droits de la famille, la Ccriminalité Ttransnationale Oorganisée, laTtraite des Ppersonnes, le Ttrafic Ilicite des Migrants, la Ccybercriminalité et les infractions connexes pour différentes Organisations Internationales et locales.
Elle accompagne et soutient les femmes analphabètes et celles victimes de violences,
de stigmatisation et de répudiation abusive. Elle assiste juridiquement les cas les plus complexes et fournit gratuitement des avocats, huissiers, notaires (et autres spécialistes) de manière bénévole aux femmes vulnérables n’ayant aucune capacité financière et en maille avec la justice.
C’est une femme intellectuelle qui inspire au-delà de frontières Nigériennes , c’est à ce titre que l’Association Internationale des Étudiants Juristes branche du Niger a initié un prix de plaidoirie en son nom pour distinguer les étudiantes en Droit les plus éloquentes du Niger et surtout promouvoir l’excellence au féminin le 8 mars de chaque année, jour commémorant la Journée Internationale des Droits de la Femme. Cet événement phare est à sa sixième édition cette année.
Engagement et motivation
Dès mon intégration dans le corps de la magistrature, j’ai été nommée Juge des Mineurs au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey pour prendre en charge les enfants en danger, abandonnées par la famille, la communauté (orphelins, talibés, enfants abandonnés) et les enfants en conflit avec la loi.
Très vite, j’ai constaté que l’ignorance de la loi i favorise les inégalités entre les riches qui recourent à des avocats professionnels pour défendre leurs enfants et ls pauvres qui ne possèdent aucune notion de la portée juridique d’un délit, la juridiction compétente, les voies de recours, les délais d’appel, de garde à vue lorsque leurs enfants mineurs sont poursuivis. Ils n’ont pas la capacité financière pour faire appel aux services d’un avocat professionnel alors assez souvent, ils accusent la justice d’être uniquement à l’écoute des riches et des puissants.
Pour illustrer mon propos ; je partage avec vous une anecdote du temps où j’exerçais les fonctions de juge des mineurs. L’’enfant mineur d’un employé d’une grande institution bancaire de la place (la plus grande) avait soustrais frauduleusement de l’or appartenant à sa maman pour le confier à un camarade de même âge du quartier, lequel s’était chargé de le vendre à un commerçant du grand marché. J’avais inculpé l’ami uniquement conformément à la loi. Ensuite j’avais discerné un mandat de dépôt contre lui en confiant le fis du banquier à ses parents. Mécontents, les parents de l’ami avaient saisi la Présidence de la République (même pas le tribunal ou le Ministère de la Justice) d’un écrit en m’accusant d’avoir pris de l’argent pour libérer l’auteur principal du vol paracerque son père était un banquier.
Interpellée par le Président du Tribunal à qui j’ai dû présenter le dossier et qui a conclu de lui-même que je ne pouvais pas inculper l’auteur principal pour motif d’immunité légal ( le vol entre enfants et parents ou grands-parents n’est pas admis juridiquement par le Code de Procédure Pénale alors même que les coauteurs et complices de l’enfants ne jouissent pas de cette prérogative.) j’ai compris à quel point exercer le métier de juge dans une partie du monde où la majorité des citoyens est analphabète est problématique et expose notre probité. Aussi, dés que j’ai eu l’opportunité d’expliquer le droit et les procédures judiciaires complexes en langues faciles grâce aux des réseaux sociaux, j’ai commencé par vulgariser l’intégralité du Code Pénal et Code de Procédure Pénale en commençant par les immunités légales, les délais légaux de détention, la garde à vue…; la Loi sur la Cybercriminalité et celle sur les données à caractère personnel, le Code Electoral pendant les élections, Initialement, mes chroniques juridiques étaient destinées aux hommes et aux femmes avec un focus sur les droits de la famille.
Probablement paracerque je suis une femme, très vite j’ai commencé à recevoir des femmes influentes qui rencontraient des difficultés conjugales ou familiales et des harcèlements sexuels et moraux au travail mais qui ne souhaitaient pas se rendre à la police compte tenu de leurs positions dans la société mais également du manque très souvent de discrétion dans nos administrations.( anciennes ministres), des députées, Directrices Générales, chefs de Projet d’Organisations Internationales, expatriées). Elles me contactent pour les écouter, les conseiller sans exposer leurs histoires. Certaines sont dans le domaine de la protection mais elles sont-elles même victimes de violence. Elles forment des cibles pour dire non aux violences, elles sont chefs de projets de lutte contre les VBG alors qu’elles même en souffrent. Généralement, elles me disent que « porter plainte c’est mettre tout le monde au courant, alors je préfère simplement me soulager dans vos locaux » La démarche et le besoin de discrétion de ces femmes m’ont amenée à créer une cellule d’écoute qui s’est élargie à toutes les vulnérabilités
Très rapidement on a été submergée par les demandes des femmes analphabètes que nous conseillons sur les questions de divorce, répudiation, garde d’enfants, abandon de famille, refus de payer la pension alimentaire, violation de domicile, recherche de paternité, mariage précoce, mariage forcé etc.
Globalement, nous écoutons et conseillons toutes les catégories de femmes sans distinction du niveau social ou d’éducation.
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager dans la lutte contre la traite humaine, la mendicité et la prostitution ?
En 2013, je suis rentrée au Niger après l’obtention d’un diplôme à l’Ecole Nationale d’Administration de Strasbourg (France) au lendemain de la tenue du Conseil Supérieur de la Magistrature. Durant cette période, les USA avaient dégradé la note du Niger en matière de traite des personnes car les efforts du Gouvernement étaient évalués insuffisants pour garantir une protection appropriée et suffisante aux victimes tout en réprimant sévèrement les auteurs.
Le Ministère de la justice m’avait nommée provisoirement Directrice Générale de l’Agence nationale de Lutte contre la Traite des Personnes avec comme mission de remonter la notre du pays dans les évaluations à venir. L’agence pour rappel n’existait que sur papier, elle ne possédait pas de locaux ou de personnel. Les premiers mobiliers ont été acquis sur mes fonds propres avant que le Patrimoine de l’Etat ne mette à ma disposition un bâtiment inoccupé depuis des années que j’ai due me battre pour remettre en état d’occupation (peinture, eau, électricité, ligne téléphonique et wifi, équipement complet grâce aux partenaires.).
Par la grâce de Dieu, avant mon départ de l’agence nous sommes remontés dans le classement du Département d’Etat Américain pour dépasser la quasi-totalité des pays de l’Afrique de l’Ouest en dehors du Nigeria.
J’ai également remporté le prix de la lutte contre la traite des personnes décernée à Abuja au Nigeria en 2017 ‘ (trophée remise en présence de l’ambassadeur du Niger au Nigeria et son équipe pour les immenses efforts du Niger dans la misée en œuvre de son plan d’Action National de lutte contre la Traite des Personnes (2014-2018).
Quels ont été les moments les plus marquants de votre carrière jusqu’à présent ?
Le plus beau jour de ma carrière fut à la tête de l’Agence Nationale de Lutte contre la traite des Personnes quand le Rapport du Département d'État Américain sur la Traite des Personnes qui évalue la situation de tous les États du Monde avait été publié le 20 Juin 2019. J'avais eu l'honneur et le privilège d'être reçue à la résidence de l’Ambassade pour recevoir les félicitations de Mme Wendy Nassmacher , Attachée Politique de l'Ambassade des États-Unis au Niger. D’où nous venions, elle avait tenu à me faire part du Passage avec succès du Niger de Zone Rouge en.2013 ( État le moins actif en matière de lutte contre la Traite des Personnes ) à Zone de Pays en Observation ( pays ayant fourni des efforts considérables mais qu'il faut qu'à même observer ) à Enfin Zone normale pays combattant efficacement la Traite des Personnes
Ensuite dans son message à la Nation à l'occasion du Bilan des 9 années de mise en œuvre du Programme de Renaissance le Président de la République, Chef de l'État SEM ISSOUFOU MAHAMADOU avait déclaré «. Ces efforts ont permis d’améliorer l’efficacité de notre système judiciaire, de réduire les facteurs de corruption et d’améliorer le rang du Niger en matière de gouvernance politique et de perception de la corruption. Cela a valu au Niger le prix de la lutte contre la traite des personnes en 2019, prix décerné par l’Union Européenne, la CEDEAO et le Centre International des politiques Migratoires »
Ces deux efférences prouvent à suffisance que j’ai honorablement rempli mon carnet de charge à la tête de l’ANLTP§TIM
Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés dans votre combat contre les violences sexistes et les mariages précoces ?
Nous rencontrons beaucoup d’hostilités et de chalenges. Je me permets de partager quelques cas concrets avec vous pour vous permettre de mesurer l’ampleur des défis.
Pour l’année 2023-2024, j’ai réussi à sauver une jeune fille de 15 ans que le papa avait donné en mariage à son cousin qu’elle ne connaissait pas. La petite avait été orientée à Chroniques Juridiques et nous nous étions transportés chez les parents où j’avais rencontré les membres de la famille. Le père très ému avait accepté d’annuler le mariage. Grâce aux soutiens financiers et symboliques de quelques bonnes volontés, nous avions pu rembourser la dot et permettre à la petite de continuer ses études.
Également, ll y a quelques mois de cela, une professeure de Français avait frappé à la porte de notre ONG en expliquant avoir engagé une jeune fille à son service. Elle avait remarqué que non seulement la petite était travailleuse et dégourdie, mais surtout, qu’elle était passionnée par les études. Elle regardait toujours les enfants faire leurs exercices et devoirs de maison avec envie et les encadrait même souvent. Cela avait attiré son attention et elle lui avait demandé de lui parler de son histoire. L’adolescente était la première de sa classe dans un village du Niger et désirait poursuivre ses études. Au même moment, un exodant Nigérien, résidant au Ghana avait envoyé la somme de quatre cent mille francs CFA pour lui trouver une épouse. Quand la nouvelle fut parvenue aux oreilles du père, sans consulter quiconque, il avait donné sa main au prétendant. Elle avait exprimé son refus de ne pas épouser un homme qu’’elle ne connaissaitt pas. Son objection était aussi motivée par le désir de continuer le lycée. Le père avait jeté la mère hors de sa concession en conditionnant son retour au fait que la petite accepte le mariage. Il avait utilisé l'argent de la dot pour prendre une nouvelle épouse. Devant les larmes de la maman et les stigmatisations des gens du village, l’adolescente avais accepté le mariage. Elle fut envoyée au Ghana ou elle réalisa à son arrivée qu’elle avait été mariée à un vendeur ambulant résidant dans un village sans eau ni électricité, et qui quittait la maison à six heures du matin pour rentrer à vingt trois heures du soir. Elle passa ses journées seule à pleurer. Finalement elle rentra au Niger ignorant qu’elle était déjà enceinte. Elle se présenta au lycée où ses camarades étaient déjà en classe de première. L’établissement lui notifia qu’il était tard pour la reprendre. Elle demanda à son époux, de l'aider à intégrer une école privée mais il refusa catégoriquement, finissant par la répudier. Elle reprit les travaux champêtres à l’instar des autres femmes du village les autres femmes. Un jour elle tomba accidentellement lors d’une cueillette et fit une fausse couche. N’ayant les moyens de se rendre au dispensaire de la ville la plus proche, elle développa des infections mais put être traitée à temps Après cette mésaventure, elle se rendit à Niamey avec les domestiques saisonniers du village pour travailler comme femme de ménage. Et c'est là qu’elle fit la connaissance de la professeure de Français qui l’avait conduit à notre ONG
J'avais publié l'histoire sur les réseaux sociaux et une vague de compassion s'etait emparée de la toile : nous avions été appelés par des bonnes volontés pour lui apprendre un métier rapide ou lui constituer un kit de démarrage d’une activité génératrice de revenus.
Cette fille présentement fréquente une école de santé et un organisme s’est engagé à lui payer quatre années de scolarité jusqu'à sa soutenance pour ensuite accompagner son insertion socioprofessionnelle dans son village pour qu'elle puisse servir les femmes de sa communauté.
Pour arriver à ce résultat concret et satisfaisant, nous avions subis intimidations et incompréhensions, chantages et suspicions mais nous avions fait bloc au sein de notre ONG et tenu bon. Il nous a été reproché même sur les réseaux sociaux de pervertir les jeunes filles, de les pousser à la révolte et à désobéir aux parents. Il est très difficile de convaincre une catégorie de citoyen que l’éducation est une priorité pour une adolescente en lieu et place d’un mariage précoce source d’insécurité et de miser en danger de la vie lorsque surviennent les grossesses.
Encore récemment, un retraité et sa femme (sage femme) avaient conduit une petite fille dans nos locaux en expliquant que la petite leur avait été référée par un pêcheur qui avait affirmait que ça faisait quatre nuits qu'il la trouvait endormie au bord du fleuve seule. Il l'avait approchée pour s’informer et elle avait expliqué avoir quitté le domicile de ses parents qui l'avaient donné en mariage à un villageois. Elle avait fui du village sans que le mariage n'ait été consommé pour rejoindre la ville. Les parents l'avaient sauvagement battue, ligotée puis demandé au mari de venir la chercher. Ils s'apprêtaient à la retourner de force quant à quatre heures du matin, elle a profité pour s'échapper et élire domicile au bord du fleuve. Cela faisait trois semaines que les mamans du quartier la cachaient mais elles ne pouvaient pas la garder indéfiniment au vu de son jeune âgee. Ils avaient convenu dans le quartier que la meilleure option était de la confier à Chroniques Juridiques pour engager une médiation avec la famille et trouver comment raisonner, convaincre les parents de la laisser atteindre au moins 15 ans, commencer les menstruations avant de la retourner auprès du mari.
La dame avait intimé à la petite l'ordre de retirer son hijab et je découvre une fille qui ne pouvait pas avoir plus de 11 ans. Elle n’avait même pas commencé à développer une poitrine à plus forte raison parler de règles Je lui ai demandée sa version des faits et elle m’avait confessé « si on me force à retourner au village chez le monsieur, je vais mettre fin à mes jours. En fait depuis que j'étais au fleuve, je réfléchissais à comment me noyer »
Nous nous transportons à la sortie de Niamey pour rencontrer les parents qui nous écoutent, nous remercient me rappellent que le mari a versé deux cent cinquante mille francs à la famille. Une tante intervient pour sermonner la petite en ces termes « nous t'avons livrée à ton mari et par conséquent nous ignorons si le mariage a été consommé ou pas. C'est toi que le reste regarde. Et je te préviens dans notre culture si le mariage n'a pas été consommé, la famille de la jeune fille à l'obligation de restituer l'argent. Donc réfléchis aux sottises qui sortent de ta bouche Je regarde tout autour de moi et je réalise que cette famille n'est pas en situation de débloquer cinq mille francs. Tous les membres de la famille étaient groupés autour d'un plateau de riz blanc sans sauce, ni huile et c'était ça leur déjeuner. Un tabouret pour s'assoir, ils n'en possédaient pas. La mère intervient et me dit : cette effrontée ne m'aime pas sinon une fille éduquée qui respecte ses parents se jetterait au feu à la demande d'un parent. Dans notre cour personne n'a choisi son époux ou attendu la puberté pour se marier : sommes-nous mortes ? Si cette fille était intelligente, elle obéira et retournera chez son mari. Au lieu de penser à comment soutenir ses parents, elle pense égoïstement à elle seule. Elle rêve trop madame, dites-lui la vérité vous sa nouvelle maman. Je n'avais pas l'habitude de le faire mais j'ai pris l'engagement au vu des larmes de la petite qui s'accrochait à ma sœur de toute ses forces en répétant inlassablement : si vous me laissez ici avec eux ils vont me ramener au village ce soir même. Je prends mon courage à deux mains et je propose aux parents : échangez avec le mari. S'il exige le remboursement de la dot pour le répudier, vous n'aurez rien à rembourser : je trouverai une bonne volonté pour libérer cette fille. Mais pour l'instant au vu des larmes et des sanglots je vais repartir avec elle. Le père prend la parole et me rappelle qu'il est un musulman et à partir du moment où sa fille ne veut pas, il me demande de l'aider à trouver une solution. Il jure sur le coran que personne ne touchera à la petite (qui avait été auparavant battue et dont tout le dos porte les traces des fouets) qu'ils attendront que je revienne j pour prendre une décision.
Voici les défis qui se posent à nous au quotidien et que nous devons régler cas par cas en agissant pour empêcher le mariage forcé et précoce sans briser les liens familiaux.
Rôle du système judiciaire
La gendarmerie, la police, les ONG et Associations, mes collègues juges, les avocats, les huissiers, réfèrent tous des victimes de violences morales non prises en charge par la loi à chroniques juridiques pour nous demander de trouver comment leur venir en aide, alléger leurs souffrances morales que les instruments juridiques nationaux ne prennent pas en charge. Nous intervenons beaucoup dans les familles pour les amener à reconsidérer leurs décisions injustes vis-à-vis de leurs filles.
Faces à certains témoignages, nous saisissons à notre tour les autorités compétentes la police/gendarmerie et justice ou encore en collaborons avec les associations pour dénouer des situations qui ne relèvent pas de notre compétence.
A titre illustratif, la gendarmerie avait référé à Chroniques Juridiques un cas de répudiation abusive où un homme retraité ayant contracté un second mariage s’était séparé de sa première épouse à qui il avait laissé la garde de leurs cinq enfants mineurs en prétextant ne pas disposer de moyens pour assurer leurs charges. Par conséquent il leur avait accordé trois jours à la maman sans emploi ni famille pour libérer sa maison afin qu’il puisse accueillir sereinement sa nouvelle mariée. Le Niger ne disposant pas de Code de la Famille pour prendre en charge l’expulsion des femmes, la dame avait été obligée d’ériger un hangar à la sortie de la ville pour abriter ses affaires et ses enfants. Elle avait retiré la petite dernière de l’école primaire pour atténuer ses charges. J’avais relayé l’histoire sur les réseaux sociaux et une ONG dénommée Prodie Santé Canada avait pris en charge sur le long terme le loyer de la maman, l’inscription de tous les enfants jusqu’à l’Université. C’est grâce à la gendarmerie que cette famille nous avait été référée.
Nous avons beaucoup de cas similaires que je ne pourrai pas décrire ici pour vous dire à quel point nous avons une excellente collaboration avec les institutions en charge des questions de genre et de réductions des inégalités.
Récemment j’ai formé les magistrats des cinq Tribunaux d’Arrondissement Communaux sur la prise en charges des Violences Basées sur le Genre et cela nous a permis de discuter des difficultés que ces juridictions rencontrent et en recommandation, l’ensemble des magistrats ayant pris part à la formation m’avait suggéré de faire un plaidoyer au niveau des autorités et du Ministère de la justice pour l’élaboration d’un Code de la famille consensuel afin d’harmoniser les pratiques et prendre en charge les conflits familiaux.
Comment mobilisez-vous le système judiciaire pour faire valoir les droits des femmes dans les communautés reculées ?
Quand une femme sans ressources financières, sans relation dans le système et très souvent analphabète est confrontée à des difficultés dans une procédure judicaire, nous mobilisons nos outils (réseaux sociaux) pour faire connaitre les difficultés. En fonction de la problématique, de l’urgence et de leur sensibilité, les experts nous saisissent et nous proposent selon leur spécialité d’accompagner la personne. Grace à ce procédé, nous disposons d’un répertoire d’experts bénévoles qui travaillent à nos cotés
Pour illustration , une jeune fille mariée à l’âge de quinze ans avait été répudiée verbalement après 19 ans de mariage, L’époux lui avait demandé de quitter sa maison à la suite d'une dispute. Elle avait exigé qu’il lui donne son acte de répudiation avant de libérer sa maison mais il lui avait suggéré de rentrer chez ses parents et qu'il enverrait le document plus tard.
Après trois mois d'attente, elle l’avait relancé et il lui avait signifié qu’’elle savait comment agir et quoi faire car la solution de la délivrance de l’acte de répudiation était entre mes mains.
Elle n’avait pas compris qu'il voulait qu’’elle lui rembourse les frais du mariage. Elle avait donc saisi l'association islamique et après trois mois de procédure, elle avait obtenu son divorce en présence de mari. Les marabouts lui avaient expliqué qu’’elle avait le droit de se remarier si elle le souhaitait.
Elle était dans l’observation de sa hidah (délai de viduité) quand son mari l’a convoquée à la justice pour exiger le remboursement des frais liés à l’organisation du mariage. Il prétendait que c’étaient quatre cent mille francs alors que le père de la mariée reconnaissait avoir perçu la somme de trois cent mille.
A la fin du délai de viduité, elle s’était remariée à un vendeur de salade. Lorsque son ex mari fut mis au courant, il a saisi à nouveau la justice. Cette dernière avait annulé le mariage et en ordonnant à la jeune femme de quitter le domicile de son mari pour retourner chez ses parents. Elle devait par ailleurs rembourser le mari sous peine d’aller en prison pour mariage contracté hors les cas prévus par la coutume ou la religion. Le nouveau mari avait réussi à réunir deux cents mille mais c'etait insuffisant.
Chronique Juridiques avait commis Maitre Mikahilou moussa, membre de l’organisation pour défendre cette dame. Il a réussi à lui éviter la prison en obtenant le divorce.
Malheureusement, malgré les dix-neuf années de mariage, nous avions dû mobiliser le quatre cent mille pour rembourser l’ex-mari. En outre la dame a été forcée d’observer un nouveau délai de viduité avant de reprendre un nouveau mariage.
Après avoir rencontré plusieurs situations similaires, nous avons conclu qu’à l’instar de tous les pays voisins, le Niger doit se doter d’instruments juridique codifiés pour mettre les injustices perpétrées par les coutumes néfastes.
Chroniques juridiques mobilise plusieurs experts de divers domaines du droit pour assister bénévolement des adolescentes et femmes vulnérables.
Nous avons eu recours à l’expertise d’avocat pour défendre les intérêts des femmes victimes de répudiation abusive, d’adolescentes mères face à leurs violeurs, ou encore de femmes victimes de violences conjugales et familiales.
Nous travaillons également avec des huissiers qui nous aident à faire des constats au profit des femmes victimes de violation de domicile, de VBG dans l’incapacité de payer les frais d’huissiers. Nous recourons à des notaires qui bénévolement posent des actes pour soulager des femmes démunies. Nous écoutons les victimes et en fonction des besoins soit nous leur expliquons la procédure en leur indiquant la meilleur option (saisine des juridictions ou recours devant ls associations religieuses).
Pour vous donner d’autres exemples concrets, une jeune dame à peine sortie de l'adolescence avait été verbalement répudiée par WhatsApp et vivait séparée hors du domicile conjugal depuis plusieurs mois. Après une année de célibat, un homme lui avait proposa le mariage, elle avait saisi Chroniques Juridiques pour un Conseil avant de se décider
Nos juristes avaient pris connaissance de la messagerie du téléphone et lui avaient déconseilléé formellement de se remarier avant de tout clarifier et éviter de se retrouver naïvement en prison elle et le nouveau mari en cas de mauvaise foi manifeste de l'ex mari car au regard de la législation Nigérienne ( Code Pénal) une femme qui contracte un mariage sans avoir été formellement et sans ambiguïté répudiée ou divorcée encourt la prison si le premier mari porte plainte....le second mariage sera annulé peu importe le nombre de mois et d'enfants issus du lien nouvellement contracté!
Nous avions expliqué à la petite que bien vrai que son mari l’avait divorcé plus de 08 fois sans lui délivrer de certificat ; qu’ils ne vivent plus ensemble depuis plusieurs mois déjà ; mais que juridiquement, nous lui recommandions de ne pas contracter un nouveau mariage sans obtenir une attestation de répudiation, une décision de justice ou encore un procès verbal des oulémas. Nous l’avions accompagnée dans les démarches et facilité l’obtention de l’acte de répudiation rédigé des mains du mari, datée et signée.
Beaucoup de femmes dans sa situation, n’ayant pas été conseillée par des juristes, se sont mariées sur la base de la répudiation verbale et se sont retrouvées en prison à cause de la mauvaise foi des maris
Quelles stratégies utilisez-vous pour sensibiliser ces communautés en langues locales ?
Nous sommes à plus de cinquante-trois mille abonnés sur Tik Tok en moins de six mois et nous atteignons prioritairement les analphabètes Nigériens dans les villages et la diaspora qui s’intéressent plus aux sensibilisations que nous vulgarisons.
Notre principale stratégie consiste à nous reposer sur les réseaux sociaux en diffusant des vidéos amatrices en langues nationales puisque la cible que nous visons ne parle pas le français et par conséquent ne peut lire les écrits que nous diffusons sur Facebook. Depuis que nous avons commencé à enregistrer des vidéos, nous avons gagné beaucoup d’abonnés analphabètes qui font de plus en plus appel à nos services ou encore envoient des dons pour soutenir la victime de la chronique qui les a touchés.
Que signifie pour vous le Prix de la Femme Nigérienne de l’Année 2024 ?
C’est la reconnaissance de la diversité : j’ai aidé ma communauté en restant professionnelle et lucide mais surtout consciente des enjeux autour du genre pour nos communautés. Notre ONG ne s’est jamais éloignée dans sa stratégie et approche pour valoriser la femme et dénoncer les injustices peu importe leur provenance ; de la réalité de terrains et des vrais besoins et défis qui se posent aux femmes et aux familles.
J’ai refusé de mentir et vomir ma société car j’en suis un fruit. J’ai grandi dans un environnement familial dans lequel les filles et garçons ont les même chance et possibilité : je me sens légitime pour réclamer pour les autres les mêmes droits dont j’ai joui au sein de ma famille. J’ai puisé dans mon vécu de juge, sans me détacher de mon identité et expérience professionnelle ni utiliser des slogans et concepts destructeurs qui effraient les communautés pour les inégalités, aider des filles à surmonter des épreuves et les retourner sur les bancs.
J’ai obtenu des résultats concrets et palpables car globalement la société adhère à notre approche : écouter leurs douleurs sans imposer notre vision ! Nous avons ainsi obtenu des prises en charge pour des femmes divorcées et leurs enfants grâce à mes publications sur les réseaux sociaux.
L’ambassade par l’octroi de ce trophée admet notre approche et nous pousse à davantage travailler dans pour réconcilier les communautés au lieu de les pousser à la division. : la paix et la cohésion sont source d’épanouissement pour la femme. Elle a évalué l’impact des actions de chroniques juridiques sur les populations Nigériennes et c’est la raison pour laquelle je suis si fière de ce prix.
Tous mes abonnés et me collaborateurs me disaient : tu recevras tous les témoignages par rapport à ton engagement sauf des ONG internationales et des Ambassades paracerque tu tiens un discours d’apaisement et tu n’insultes pas tes parents et ta communauté pour t’attirer la sympathie des bailleurs. Ce prix me prouve qu’on peut défendre sa culture, rester fidèle à son identité mais être reconnue pour son impact. L’ambassade m’a donné du courage pour impacter plus.
Comment cette reconnaissance influence-t-elle votre travail et vos futurs projets ?
Beaucoup m’avaient suggéré de changer d’approche et de discours si je nourris des ambitions pour Chroniques Juridiques. On m’a régulièrement répété qu’aucune ambassade au Niger ou Organisation Internationale ne financerait mes projets car je ne remets pas en cause la RELIGION et la CULTURE mais surtout je dénonce certaines pratiques sans porter des gants.
J’ai continué mon combat conscient que si les ONG et les Ambassades étaient au Niger pour soutenir les populations dans le respect de l’expression de leurs besoins, un jour un partenaire fera la différence entre ceux qui agissent dans leurs seuls intérêts et ceux qui agissent pour réellement libérer la femme. Quand j’ai reçu le prix de la Nigérienne de l’années 2024, j’ai réalisé la grandeur des AMERICAINS dans leurs actions en faveur des femmes !
J’ai pu réaliser à quel point mes compatriotes sont satisfaits des chroniques juridiques que je partage et des inégalités que nous dénonçons en tant qu’ONG. J’ai lu et relu les commentaires de beaucoup de bénéficiaires de nos actions et tous étaient unanimes, que la distinction est mérite et devrait même revenir à toute l’équipe de chroniques juridiques. C’est une raison supplémentaire pour continuer à soutenir les femmes et les familles vulnérables, à dénoncer les inégalités, à coacher les filles juristes pour qu’elles se fassent remarquer par la qualité de leur travail, la pertinence de leurs actions et l’impact sur leurs communautés.
Quels types de partenariats seraient nécessaires pour renforcer encore plus votre combat ?
Nous voulons travailler avec des partenaires qui respectent notre liberté de penser et de valoriser notre identité culturelle. Tout n’est pas à condamner et tout n’est pas à abandonner dans la culture. Il y’a beaucoup d’inégalité à combattre en se reposant sur les aspects positifs de la culture. Il faut aborder les questions de lutte contre les violences avec pédagogie et beaucoup de tact et professionnalisme.
Il est aussi important que les partenaires comprennent que toutes les femmes ne militent pas pour accéder à des postes de responsabilité ou pour juste obtenir des financements. Pour moi militer, c’est parvenir à soulager les communautés dans le respect de leur dignité.
Quelles sont vos aspirations pour l’avenir en termes de lutte contre les violences basées sur le genre au Niger ?
J’aimerais réussir à inspirer redonner confiance aux citoyens relativement aux motivations des ONG. Beaucoup pensent que nous militons pour faire valoir un agenda étranger. Que notre première motivation c’est uniquement obtenir des financements, des postes au sein des institutions, organiser des ateliers pour percevoir des péridiums. Les ONG et Associations sont accusées de faire du militantisme en utilisant les problèmes des femmes. Le radicalisme, l’insolence, le dédain, la violence de certaines approches et ou stratégies desservent la cause des femmes. Aujourd’hui, pour aborder les questions des inégalités, nous sommes obligés d’expliquer d’abord que nous ne sommes pas motivés par un projet d’acculturation de la société pour convaincre les communautés du bien fondé de nos interventions alors que les injustices, les inégalités dénoncées sont réelles voire criardes.
Chroniques Juridiques a fait la démonstration qu’une ONG peut être crédible au point d’être exclusivement financée par les nationaux et la diaspora. Nous sommes financées essentiellement par les Africains c’est-à-dire les Nigériens, la diaspora Nigérienne aux USA, Europe, Afrique du Nord et de l’Ouest. Il nous est arrivé de recevoir des dons symboliques d’étudiants résidant à l’étranger qui apprécient vivement notre manière de dénoncer les inégalités et de conscientiser la société sur le rôle et la place des filles et des femmes dans le processus de notre développement.
Si nous avons réussi cette prouesse, c’est parce que les populations ne sont pas dupes ; nous répondons concrètement à leurs besoins pratiques et intérêts stratégiques sans les déposséder de leurs identités et cultures. Nous faisons de la religion un allié et non pas un ennemi à vaincre ou écarter dans les règlements des conflits.
En plus même au sein des ONG et Associations, les plus sérieuses et crédibles œuvrant réellement pour le bien-être de la femme et le rayonnement du leadership féminin font appel à l’expertise de Chroniques Juridiques soit pour former leurs membres soit pour sensibiliser leurs cibles. Nous avons ainsi été sollicitées par le Réseau Parlementaire de Lutte contre les VBG, le Réseau Parlementaire de Lutte contre la Mendicité de l’Assemblée Nationale, l’Association des Femmes Juristes du Niger, APAC- Niger, l’ENUN, ONG Don de soi, ONG FAD, Ecobank Niger bien d’autres structures qui recourent à notre expertise parce qu’elles admirent notre travail et approche.
Nous aimerions agrandir l’ONG et l’étendre aux autres régions. Nous projetons également de conduire des plaidoyers pour actualiser le débat de la codification des instruments juridiques applicables à la famille. J’aimerais que chroniques Juridiques puissent œuvrer pour ouvrir un centre d’écoute et d’assistance juridique exclusivement réservé aux adolescentes victimes de mariages forcés, de grossesse et de violences familiales
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes générations qui souhaitent s’engager dans cette cause ?
De plus en plus il y’a différents courant de féminisme qui poussent à l’introspection et qui préconise aux sociétés de respecter les contextes et d’utiliser la culture pour améliorer les conditions de vies des femmes et des jeunes. Faites de la culture et la religion des armes pour promouvoir les droits des vulnérables au lieu d’attaquer frontalement l’identité des bénéficiaires de vos actions. Les femmes se reconnaissent dans vos luttes pour les libérer quand votre approche est consensuelle et respectueuse du droit d’ainesse, des us et coutumes de l’environnement dans lequel elles baignent.
Les sociétés évoluent à des rythmes différents et aujourd’hui nos communautés ne sont pas prêtes pour aborder ou débattre de certains sujets de société et de préoccupations qui se posent comme défit immédiat pour d’autres nations.
Une femme qui n’a pas accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’éducation, peine à manger trois repas par jour ne peut avoir les mêmes priorités et besoins qu’une femmes universitaire avocate, magistrate etc... Je suis en ce moment en formation sur le genre au Burundi avec d’éminents professeurs en genre et de féministes reconnus (ayant publié plusieurs ouvrages et conduit des enquêtes dans la région des grands lacs) et je découvre plusieurs témoignages d’experts Africains qui affirment que dans certaines communautés, lorsque le partenaire d’une femme ne la frappe pas, cela signifie qu’il ne tient pas à elle dans la conception de beaucoup de femmes. Ces formes de pensée néfaste prônent et légitiment la violence mais peuvent être éradiquées dans une démarche intelligente et non pas en dénigrant violemment le point de vue de ces femmes Tout ceci pour dire que ce n’est pas en déversant sur les Africains les slogans et concepts érigés pour réguler d’autres sociétés tires avancées sur les questions d’égalités et de genre que nous allons impacter et nous faire entendre : bien au contraire ; nous allons être totalement incompris si nous n’adoptons pas nos slogans, approches aux pratiques culturelles au contexte. Nous devons arrêter d’être des cerveaux qui enregistrent et gobent tout pour être des cerveaux qui réfléchissent et s’interrogent : l’Afrique a le droit de penser autrement et de proposer une approche qui sied à ses préoccupations, urgences, priorités dans le combat contre les inégalités.
Je conseille donc aux Nigériennes qui veulent œuvrer dans la lutte contre les violences de tenir compte du contexte culturel et la quiétude sociale si elles veulent réellement aider les communautés. Nous devons agir en tenant compte du degré d'analphabétisme, de pauvreté mais également de la sensibilité des populations pour toutes réformes susceptibles d'agir sur leurs pratiques religieuses et culturelles. A titre anecdotique, le.08 mars dernier, journée internationale des droits de la femme, une banque de la place m'avait demandée d'animer une conférence débat au profit de son personnel masculin et féminin sur les violences basées sur le genre. Au cours des échanges, j'ai réalisé que peu de femmes Nigériennes prenaient la parole et il y avait aussi moins de Nigériennes connectées (la conférence était virtuelle). J'ai voulu savoir pourquoi et une dame a expliqué : madame Goge, on pensait que vous alliez venir nous fatiguer avec des slogans conçus ailleurs pour nous rebeller contre nos maris et nos communautés. Je viens de demander aux autres de se connecter car vous abordez réellement des violences contextuelles qui nous sont propres et dont personne ne parle. En plus j'apprécie votre remarche très respectueuse vis à vis de nous et de la famille. Si on savait que vous étiez différentes des autres femmes, on se serait massivement inscrites : oui nous sommes contre les violences et les inégalités mais à nous de dire comment agir pour les vaincre ! Aujourd'hui, je travaille énormément avec l'association islamique qui me réfère des filles victimes de mariage forcé, beaucoup d'oulémas m'écrivent pour me féliciter pour l'approche non violenté de chroniques juridiques pour éviter des mariages forcés, venir en aide aux femmes répudiées sans les liguer contre leurs familles et communautés.
Distinction et prix
Trophée de la Nigérienne de l’année décernée par l’Ambassade des USA au Niger le 31 mai 2024 ;
Témoignage officiel de satisfaction discerné par l’ONG FAD pour son dévouement quotidien à l’épanouissement de la femme, par sa détermination, elle impacte positivement la société et contribue à un avenir meilleur pour les femmes Nigériennes, le 16 mai 2024 ;
Trophée, l’Influenceur de l’Année 2022 au Niger par Tarmamun Mu décerné le 21 Mai2020,
Trophée, Femme d’Impact 2021 décerné à Cotonou au Benin par Lumière communication,
Prix de la lutte contre la Traite des Personnes décerné en 2018 à Abuja par l’Union Européenne, la CEDEAO et le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires le 18 Avril 2019 ;
Femme de l’année 2018 au Niger de la Télévision Nationale ORTN dans le combat contre la traite des personnes lors de la fête du 13 mai 2018 commémorant la Journée Nationale de la Femme Nigérienne,
Prix du meilleur Manageur de Service Public à vocation sociale de l’année 2018, décerné par Africa Média Communication à la tête de l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes 2013-2020,
Témoignage de satisfaction décerné par le Studio Kalangou, Fondation Hirondelle à l’occasion de la journée mondiale pour la liberté de la presse le 03 Mai2022 pour l’impact des émissions réalisées pour réduire les inégalités et faciliter l’accès équitable à la justice.
Réalisée par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)