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La Nigérienne de la semaine : Mme Fourera Sotty Maïga


Mme Fourera Sotty Maiga, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Niger diaspora ?

Mme Fourera Sotty Maiga : Je travaille dans les mines depuis plus de vingt ans. Actuellement, je suis la Responsable Environnement et Développement durable à la Compagnie Minière d’Akouta (COMINAK), le groupe ORANO MIMING au NIGER.
Hors période professionnelle, en tant que Fondatrice et Présidente Nationale, je gère avec d’autres femmes du secteur extractif, l’Association des Femmes du Secteur des Industries Extractives du Niger (AFSIEN),. Je suis également la vice coordinatrice du réseau des Femmes des secteurs minier et pétrolier de la zone Ouest-africaine (Women In Mining Of West Africa (WIMOWA)).

Quel a été votre parcours académique ?
Après un 1er cycle en traitement de minerais à l’École des Mines, de l’Industrie et de la Géologie (EMIG), couronné par un diplôme de Technicienne Supérieure, j’ai repris des études pour décrocher un double diplôme de 3e cycle à la Rochelle en France :

  • Un diplôme à l’École Supérieure de Commerce (Sup de Co) en Stratégie de Développement durable ;
  •  et un autre à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de Poitiers en Management Durable.

Qu'est-ce qui vous a poussée vers le secteur minier ?
Un pur hasard. C’était le 1er concours que j’avais passé et réussi après le BAC, qui m’a permis par la suite d’entrer à l’EMIG. Et Qui dit École des Mines, dit travail dans les mines ; surtout, avec un choix de filière en traitement de minerais, mon destin était déjà tout tracé.

Parlez-nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales ?
J’ai fait toute ma carrière dans les mines, d’abord à la Cominak à Arlit en occupant des postes de responsable d’équipe pour des essais labo, puis semi-industriel et industriel de valorisation de minerai à faible teneur par la méthode de lixiviation. Une fois les essais industriels lancés, j’ai changé de poste pour découvrir l’environnement, domaine en vogue avec l’avènement des normes d’ISO 14000 au sein de l’industrie minière.

Après mes études de 3e cycle en France, j’ai eu stage en détachement du Niger vers le siège d’Areva (actuellement ORANO) à la Défense (Paris). Il s’agissait pour moi de travailler avec les équipes de la direction de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, pour implémenter ce nouveau concept au sein du groupe, et ce, afin que les préoccupations initiales ne concernent pas que la technique, mais le social et l’environnement vers une économie saine et durable.

Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience ?
Personnellement, j’ai rencontré des personnes géniales qui m’ont aidée à m’adapter dans un milieu nouveau avec des cultures et manières de vivre totalement différentes. La confiance qu’elles m’ont portée, m’a sortie de ma zone de confort pour me surpasser dans le travail, et ce, afin de ne pas décevoir.
Sur le plan professionnel, chacun a sa manière de travailler, selon son niveau et son profil. C’est une richesse énorme que j’ai capitalisée dans le travail en apprenant.

Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours ?
Mon expérience et mon expertise dans les mines au Niger, m’ont poussée à aller vers les associations et réseaux de femmes, et de là, j’ai reçu des nominations internationales dans le secteur. D’abord, en novembre 2020, j’ai été sélectionnée par Women In Mining UK parmi les 100 femmes les plus inspirantes, dont 5 en Afrique de l’Ouest et la toute 1ère au Niger. Ensuite, en août 2021, j’ai été sélectionnée par le Magazine Insights Success parmi le TOP 10 des femmes à suivre dans le secteur des mines et énergies mondiales.

Quelles valeurs vous ont guidée ?
Je parlerai de la détermination, qui est selon moi, la clé de la réussite dans tout projet. Elle est conditionnée par l’ambition, qui pousse à se surpasser de jour en jour. J’aime les règles, les principes et les choses claires qui me permettent d’atteindre les objectifs visés.
La loyauté est l’une des plus grandes valeurs qui me représentent. La preuve, cela fait vingt ans que je suis dans la même entreprise, travaillant avec le même engagement pour contribuer à son développement.

Que pensez-vous de l'avancée du secteur minier au Niger et dans la sous-région ?
De beaux projets se profilent dans le secteur extractif pour le Niger : le pétrole, l’or… Cela permettra au Niger de rester au rang des pays avec un avenir radieux dans les secteurs minier et pétrolier.

Avez-vous des solutions, des projets ou des plans pour le développement du secteur minier au Niger ?
Le secteur est vaste et a besoin de plusieurs compétences pour le développer. Je suis là pour contribuer et poser mes pierres au développement du secteur extractif au Niger dans des conditions dignes de gouvernance, de transparence et de retombées auprès de la population.

Quels conseils donnez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle ?
Mon conseil sera de bien choisir et d’aimer son métier, et ce, par passion et conviction. C’est de cette manière qu’on devient un modèle, car quand on fait ce que l’on aime, on le fait bien.

Je vous laisse le mot de la fin.
Merci à l’équipe de Nigerdiaspora, qui travaille pour mieux faire connaître des Nigériens et Nigériennes au Pays et dans le monde entier, et ce, en partageant leurs différentes expertises et expériences dans divers domaines.

Site web : www.afsien.org 
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  

Réalisée par Boubacar Guédé