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Entretien avec M. Siddo Nouhou Oumarou, président de la Fédération Nigérienne des Personnes handicapées

 «On note des progrès particulièrement dans le domaine de l’éducation des enfants handicapés ; cependant,il faut regretter la suppression du fonds de soutien aux personnes handicapées en 2018 »

Le sommet mondial sur le handicap 2022 se tient en Norvège du 16 au 17 février en partie en format virtuel. Monsieur le président de la Fédération Nigérienne des personnes handicapées, que représente pour vous cette rencontre?

Cette rencontre, est l’une des plus importantes au monde sur le handicap. Elle représente à la fois plus d’espoir et de détermination tant pour les organisations représentatives des personnes handicapées que pour les gouvernements pour la promotion des droits des personnes handicapées.

Comment la Fédération nigérienne des personnes handicapées entend marquer sa participation à l’édition 2022 du sommet mondial sur le handicap ?

La Fédération nigérienne des personnes handicapées prépare activement cette rencontre depuis plusieurs mois maintenant, à travers principalement le plaidoyer pour la prise d’engagement par le gouvernement, pour d’une part réviser le document de politique de protection sociale qui date de 2011 et d’autre part l’adhésion de notre pays à la stratégie 2030 sur la réadaptation de l’OMS. Aussi, laFédération nigérienne des personnes handicapées a doté 48 étudiants en tablettes numériques à travers le pays et les a formés sur la convention relative aux droits des personnes handicapées et à l’initiation à l’écriture journalistique, afin qu’ils soient capables de rédiger des messages de plaidoyer mais aussi et surtout qu’ils puissent utiliser les tablettes pour leurs recherches dans le cadre de leurs études.

Seize ans après l’adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicapées(CDPH) et 14 ans après son entrée en vigueur, quelle appréciation portez-vous sur les progrès enregistrés au Niger du fait de la mise en œuvre des engagements du pays en tant qu’Etat partie ?

Après la ratification de la CDPH par notre pays, on note des progrès particulièrement dans le domaine de l’éducation des enfants handicapés avec l’achat du matériel adapté. On note aussi une évolution notable dans la prise en compte des personnes handicapées dans les lois, les politiques et programmes. Il faut souligner particulièrement que, l’axe 7 de la déclaration générale de politique du gouvernement est intitulé solidarité et inclusion sociale. Cependant, il faut regretter la très faible mobilisation des ressources pour l’autonomisation des personnes handicapées avec la suppression du fonds de soutien aux personnes handicapées en 2018.

Justement, monsieur le président de la FNPH, y-a-t-il des progrès dans le travail que vous menez ces dernières années pour une autonomisation des personnes handicapées et l’abandon de l’assistanat comme solution à leur situation ?

Pour notre travail en tant qu’acteur de la société civile, nous avons beaucoup progressé dans la promotion des droits de toutes les personnes handicapées, avec des projets dans les domaines de l’éducation, la protection sociale, la réadaptation mais surtout le renforcement du leadership des responsables de nos organisations dans les huit régions du Niger et le plaidoyer à tous les niveaux de prise de décisions.  

Croyez-vous en la réussite de cette démarche quand on sait que beaucoup de personnes handicapées trouvent de quoi subvenir à leurs besoins grâce à la mendicité dont elles en font un métier ?

Je ne crois pas seulement, mais je suis convaincu que l’écrasante majorité des personnes handicapées font la mendicité contre leur gré. Une fois que le gouvernement mettra les ressources nécessaires pour leur autonomisation, mettra en place un système pour l’écoulement des produits fabriqués par les artisans handicapés, cela favorisera l’emploi et l’auto emploi des personnes handicapées.Beaucoup d’entre elles quitteront la mendicité définitivement.

Entretien réalisé par Souley Moutari(onep)