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M. Amadou Hassane Mai Dawa, représentant permanent du Niger auprès de l’Union Africaine : « Le Niger a tout fait pour servir l’intégration africaine et continuera dans ce sens »

En marge du double sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Niamey le 25 novembre dernier, nous avons rencontré M. Amadou Hassane Mai Dawa, représentant permanent du Niger auprès de l’Union Africaine. Le diplomate nigérien qui assure également les fonctions d’ambassadeur en Ethiopie et représentant auprès de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique, revient sur le projet d’industrialisation et de diversification de l’économie en Afrique, la portée de l’offensive diplomatique continentale du Niger et le rôle de sa représentation diplomatique en Ethiopie.

Monsieur l’ambassadeur, quel est l’objectif du projet d’industrialisation du continent africain ? Et, quels efforts fournit le Niger pour y parvenir ?

Ce projet vise le développement de l’Afrique dans la mesure où il s’inscrit dans l’agenda 2063 qui fait de l’industrialisation de l’Afrique l’un de ses trois objectifs. C’est la recherche d’un héritage économique durable à laisser à la génération future dans la perspective du développement de l’Afrique. Pendant le sommet de Niamey, tous les panélistes et tous les intervenants ont insisté sur le fait que l’industrialisation et un bon cadre de distribution, la condition sine qua non pour un développement économique du continent.

Le Niger a tout fait pour servir l’intégration africaine et continuera dans ce sens. Ce n’est pas un hasard si Niamey accueille la semaine de l’industrialisation, mais également le sommet décidé il y’a deux ans de cela par les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine de tenir un sommet extraordinaire pour prendre des décisions fortes, structurantes, dans les domaines de l’industrialisation de l’Afrique et de faire en sorte que ces décisions soient la base d’un développement industriel en Afrique. Je pense que c’est une fierté pour nous d’être, comme pour le cas de la zone de libre-échange continentale, le point de départ d’une politique continentale importante. Le succès que la ZLECAF a eu de manière retentissante au niveau de l’Afrique est tel qu’aujourd’hui, certains observateurs disent qu’ils n’ont pas vu de projet avec autant de succès et porteur d’espoir pour l’Afrique comme la ZLECAF. Il ne reste plus qu’à souhaiter que les décisions prises à Niamey rencontrent un cadre d’application qui soit celui attendu par les chefs d’Etat et de Gouvernement

Justement, par rapport au succès de la ZLECAF, peut-on dire que l’offensive diplomatique a permis de mieux positionner le pays au niveau continental?

Au Niveau continental, je pense que le Niger est aujourd’hui le pays le plus en vue, c’est à dire l’un des pays les mieux positionnés sur les questions africaines, sur la mise en œuvre des politiques phares de l’Union Africaine, la mise en œuvre de tous les moyens possibles pour l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063. C’est effectivement parce que, ces 5 dernières années, sur toutes les questions majeures de développement relatives au climat, à la sécurité, au développement économique, à l’industrialisation et au commerce intracontinental, le Niger a toujours été le pays phare, porteur de beaucoup d’initiatives. Le Niger est aussi le pays qui fait preuve de don de soi en mettant  à la disposition de l’UA et de ses Etats membres, ses moyens, ses ressources, son temps et tout ce qu’il possède pour que les politiques africaines puissent avancer dans le bon sens. Je pense bien que c’est un cadre qui a permis aussi à la diplomatie nigérienne d’être au centre de toutes les politiques continentales.

Bien que le sommet soit organisé par l’union africaine, dans quelle mesure la représentation du Niger en Ethiopie compte-t-elle œuvrer pour vulgariser au mieux les travaux de Niamey?

C’est avant tout le rôle de l’Union Africaine. A la suite des fortes déclarations des chefs d’Etat et de gouvernement à Niamey, il reviendra à la commission de l’UA de tout mettre en œuvre, sur le plan technique, pour que les différents cadres, les différents espaces, les différents moyens de la mise en œuvre des décisions, soient pris. Par contre, ce que la mission permanente du Niger en Ethiopie peut faire, c’est d’assurer en premier lieu un suivi a titre national car, il y’aura des espaces, des cadres et des rencontres dans lesquels les questions multilatérales seront discutées, les questions de la mise en œuvre de décisions des Chefs d’Etat et des Gouvernements de l’Union Africaine seront discutées. Et, c’est en ce moment précis que la mission permanente du Niger peut jouer pleinement un rôle de fusible en rappelant à tous les acteurs possibles que des décisions étaient prises à Niamey et elles concernent telles ou telles choses à mettre en place et nous tenons à ce que ces décisions soient respectées et mises en œuvre. Ça, c’est une première manière de faire en sorte que les décisions de Niamey puissent être mises en œuvre, très rapidement, à travers un suivi constant de la mission permanente

Plusieurs partenaires sont venus à Niamey pour le lancement de la semaine de l’industrialisation et de la diversification de l’économie et vont soutenir la mise en œuvre des décisions prises par les leaders africains. Notre deuxième axe de contribution consiste donc à garder les partenaires mobilisés, non pas seulement pour le compte du Niger, mais pour le compte de l’ensemble des Etats membres de l’Union Africaine et du peuple africain.

C’est principalement ces deux rôles que nous pouvons jouer et que nous allons jouer. En plus de ces deux charges, nous allons rester mobilisés en faveur de notre pays et des politiques nationales qui peuvent trouver échos dans d’autres cadres et programmes africains et faire en sorte que ces derniers puissent bénéficier à nos politiques nationales.

Quelle appréciation portez-vous sur la tenue de l’événement que le Niger a abrité ?

Je me réjouis que les travaux du double sommet de l’UA de Niamey se soient passés dans la paix, la sérénité et la sécurité. Je me satisfais également des résultats obtenus et du succès des travaux de Niamey, surtout pour notre pays, le Niger, qui se dépense tant, qui met beaucoup de moyens au service de l’intérêt commun africain. Nous apprécions également de voir que les choses avancent au plan africain parce que à la fin, c’est vraiment pour voir que les choses avancent en Afrique, que le Niger s’engage tant, que notre Gouvernement s’engage tant et donc le bénéfice certes au plan de la rente, au plan du développement est attendu et c’est pour cela qu’on travaille. Mais, le bénéfice aussi c’est faire en sorte que, sur l’ensemble du continent africain, les choses avancent sur les points particuliers sur lesquels le Niger s’engage énormément.

Réalisé par Souleymane Yahaya(onep)

Source : http://www.lesahel.org