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Pr Ibrahim Natatou, Ministre de l’Education Nationale : « Je peux dire que toutes les conditions d’une bonne année scolaire sont réunies »

Les élèves ont repris le chemin des écoles. Monsieur le ministre de l’éducation Nationale, est-ce que toutes les conditions d’une bonne année scolaire sont réunies ?

En effet, le 3 octobre 2022, quelques 4.000.000 d’élèves et 101 692 enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, 1er et 2nd cycles, ont repris le chemin des 22 543 établissements scolaires, tant du public que du privé, répartis sur l’ensemble du territoire national.

Concernant les conditions d’une bonne année scolaire, le gouvernement s’est acquitté de ses devoirs régaliens, à savoir : la tenue à Agadez du 5 au 7 septembre 2022 de la réunion annuelle des responsables des structures centrales et déconcentrées  du Ministère de l’Education Nationale; les affectations des enseignants sont intervenues depuis le mois d’août pour permettre à chacun de se préparer  à regagner son poste  à temps ; la mise en place d’une importante quantité de fournitures scolaires pouvant couvrir les besoins des 6 premiers mois de l’année scolaire et une autre commande de fournitures scolaires  lancée pour couvrir le dernier trimestre ; la tenue de la rencontre avec les partenaires sociaux pour partager les informations et mesures prises dans le cadre de cette rentrée ; le paiement à terme échu des salaires et des pécules des enseignants contractuels sur toute l’étendue du territoire national. Donc, je peux dire que toutes les conditions d’une bonne année scolaire sont réunies. 

La disponibilité des infrastructures constitue un des engagements du gouvernement pour le secteur de l’éducation au Niger. Y a-t-il eu des avancées dans la prise en charge de cette préoccupation dans le cadre du programme de renaissance 3 ?

Le développement des infrastructures scolaires occupe une place centrale dans le programme de renaissance acte 3 du Gouvernement à travers son volet amélioration de l’accès à l’éducation et à la formation qui préconise entre autres de : trouver des modèles alternatifs pouvant réduire le coût moyen pour la construction des salles de classes au primaire et au secondaire ; intensifier la création des centres de regroupement au primaire et au secondaire afin de réduire les écoles à faible effectif pour optimiser l’utilisation des ressources ; travailler à un programme performant de construction de salles de classes en matériaux définitifs dans les deux cycles de base pour remplacer progressivement les salles de classes en paillotes qui ont un impact négatif sur le temps scolaire et la sécurité ; accélérer la construction des internats de jeunes filles ; poursuivre et généraliser la réforme des collèges de proximité en respectant la carte scolaire.

Depuis bientôt deux ans, le Ministère de l’Education Nationale s’investit à mettre en œuvre ces différentes mesures.

Ainsi, pour les constructions de salles de classe, en l’occurrence le remplacement des paillottes par des salles de classes en matériaux définitifs, elles seront lancées de plus belle en 2022-2023. A cet effet, le Gouvernement, à travers le Ministère des finances, a déjà accordé une dérogation spéciale pour alléger les procédures de passation de marché en la matière. Sur le budget national, ce sont environ18 milliards de FCFA qui sont votés au titre de 2022 et plus de 78 milliards sur le projet de budget 2023 sont proposés pour les constructions de salles de classes. A cela s’ajoutent les programmations de nos partenaires techniques et financiers ainsi que celles des initiatives « zéro paillottes » prises par certaines autorités décentralisées. Les constructions et le fonctionnement des internats des jeunes filles, vont se poursuivre à un rythme accéléré à la faveur des inscriptions de plus de 8 milliards de FCFA sur le projet du budget national 2023 et aussi à la suite des annonces de financement, notamment celles faites par la BADEA à l’occasion de la Table Ronde de New York en date du 22 septembre dernier. Au cours de cette année, au moins trois des internats déjà construits ouvriront leurs portes.

Quelles sont les mesures prises concernant les zones impactées par l’insécurité pour permettre aux enfants de continuer à aller à l’école ?

 Afin de permettre aux enfants des zones impactées par l’insécurité de continuer à aller à l’école, le Gouvernement et ses partenaires ont trouvé des solutions alternatives, il s’agit : du placement des élèves au niveau des écoles d’accueil ;  du regroupement des écoles touchées à travers la création des centres de regroupement dans des localités sécurisées ; de la création de classes passerelles pour récupérer certains enfants déscolarisés ou non scolarisés ; de l’organisation de cours de soutien aux enfants impactés ; de l’élaboration des fascicules de lecture et d’exercice pour les matières fondamentales de base ; de la prise en charge spécifique de la région de Tillabéri à travers des fora ; de l’élaboration d’une feuille de route pour l’opérationnalisation des centres de regroupement et des écoles d’accueil des enfants en rupture de scolarisation pour fait d’insécurité dans la région de Tillabéri.

Monsieur le ministre qu’en est-il du comité mis en place depuis plus d’un an par le gouvernement afin de statuer sur les frais de scolarité dans les écoles privées au Niger ?

Le 23 mai 2022, un arrêté conjoint (arrêté N° 0039/MC/MEN du 23 mai 2022), modifiant l’arrêté N°0045/MC/I/EJ/DGC/DCI/LCVC du 05 juillet2021, portant création, attributions, composition et fonctionnement du Comité Technique chargé de réfléchir sur les frais de scolarité dans les établissements privés de l’enseignement général a été pris. Ce comité a travaillé pendant dix (10) jours au cours desquels des propositions sur les différents prix ont été faites sur la base de la catégorisation de l’ensemble des établissements privés du Niger. Pour mieux apprécier le sujet et éviter toute erreur, une mission d’évaluation a été entreprise dans toutes les régions du pays afin de recueillir des informations complémentaires permettant d’enrichir les premières propositions.

Le 31 juillet 2022, le comité a remis les conclusions de son travail à Monsieur le Ministre du Commerce pour dispositions à prendre.

Aussi, en attendant la signature de l’arrêté portant sur la fixation des frais de scolarité dans les établissements privés, une lettre circulaire conjointe Ministre de l’Education Nationale/ Ministre du Commerce a été signée le 1er septembre 2022 pour instruire les fondateurs de surseoir à toute augmentation ou réduction des frais de scolarité.

Interview réalisée par Souley Moutari(onep)

Source : http://www.lesahel.org