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Interview de la Vice-administratrice chargée des politiques et des programmes à l’USAID : «Nous sommes le partenaire bilatéral le plus large… nous espérons étendre cette relation pour les 5 prochaines années», déclare Dr Isobel Coleman

Au terme de sa visite de travail au Niger, Dr Isobel Coleman, Vice administratrice chargée des politiques et des programmes à l’USAID a accordé une interview à la presse, le 1er septembre dernier, dans laquelle elle a indiqué que l’USAID continue à appuyer le gouvernement afin d’accompagner le développement économique du pays. Dr Isobel Coleman a aussi souligné que la coopération avec le Niger est toujours dynamique. Elle a également réitéré l’engagement de l’USAID à poursuivre les efforts pour renforcer cette coopération qui date de 1961.

Parlez-nous du travail de l’USAID au Niger

C’est un plaisir de visiter le Niger. C’est ma première visite ici. C’est un pays merveilleux. Les autorités que j’ai eues à rencontrer m’ont réservé un accueil chaleureux. Je suis très contente de représenter l’USAID au Niger. Il est important de souligner que notre relation avec le Niger date de 1961. Jusqu’à nos jours, nous sommes le partenaire bilatéral le plus large. Suite au mémorandum signé lors de cette visite, nous  espérons étendre cette relation pour les 5 prochaines années. Dans ce même cadre nous avons octroyé un financement de 500 millions de Dollars US et nous espérons continuer à travailler ensemble dans plusieurs secteurs dont l’agriculture, la bonne gouvernance, l’éducation, et aussi la question liée à la jeune fille. Nous reconnaissons ce partenariat avec le Niger et nous précisons également qu’il y a un financement supplémentaire de 58 millions de Dollars US et nous envisageons la poursuite et le renforcement de ce partenariat.

À l’issue de cette première visite au Niger, quelles sont vos impressions?

La visite que j’ai effectuée a été de courte durée. J’ai été dans la région de Maradi où j’ai pu rencontrer les autorités administratives à savoir le gouverneur et le maire. Nous avons effectué une visite sur un site de réaménagement de terres agricoles qui permet non seulement aux agriculteurs mais aussi aux animaux d’en profiter. J’ai également été à Kollo où j’ai rencontré le préfet et le maire. Nous avons tenu des réunions avec les dirigeants locaux ainsi que des responsables de la société civile. Ils travaillent tous ensemble dans le cadre de la bonne gouvernance, la redevabilité et la transparence et aussi sur l’inclusion dans le système de la gouvernance. J’ai échangé avec des responsables du gouvernement avec qui nous avons discuté des points très importants en matière de démocratie. J’ai rencontré des jeunes qui sont très motivés ayant des ambitions et des aspirations. Ils ont pu partager avec moi leurs rêves, leurs besoins de bénéficier des activités génératrices de revenus et aussi des opportunités de développer le marché de l’emploi. Ces jeunes sont prêts et actifs à partager les connaissances et les expériences acquises dans le cadre de la formation reçue pour faire face à la résilience et aux conflits ainsi que pour participer au développement économique de leur pays et en particulier des communautés dans lesquelles ils vivent.

Quel est l’état de la collaboration de l’USAID avec le Niger?

Cette collaboration est encore plus forte et profonde. Depuis plusieurs années nous travaillons ensemble à distance. Beaucoup de pays étaient impliqués mais cette fois-ci nous avons la volonté d’élargir et d’approfondir cette relation, raison pour laquelle, nous avons mis en place une mission complète au Niger pour continuer le travail commencé. Nous avons dans le même sens un financement de 100 mille dollars US par an et aussi un autre million de dollar par an destiné à l’aide humanitaire. Tout ceci va concerner les activités que nous allons mettre en œuvre au Niger. L’USAID travaille également pour promouvoir et développer certaines activités dans plusieurs secteurs. Nous travaillons et nous faisons en sorte que nos projets et programmes soient en conformité avec ce que fait le gouvernement nigérien. L’USAID travaille avec le MCA dans un volet qui cadre avec les priorités du gouvernement nigérien. Nous allons continuer cette collaboration et faire en sorte que le Niger puisse pleinement profiter de notre collaboration et mission.

Parlant de programmes et projets, quels sont les secteurs prioritaires de l’USAID au Niger?

Les secteurs dans lesquelles nous travaillons sont en conformité avec ce que fait le gouvernement. Nous faisons en sorte que ça puisse être profitable au Niger. Parmi ces secteurs nous avons l’agriculture, qui est l’un des secteurs les plus importants au Niger et ayant le plus de potentialités. Nous essayons d’apporter un soutien en termes de meilleures technologies et de formation. Nous travaillons également dans le secteur de la santé où nous avons 20 millions de dollars par an destinés à ce secteur. C’est aussi un secteur clé pour nous. Nous faisons en sorte que notre contribution soit présente dans la lutte contre le paludisme. Dans ce cadre, j’ai visité un hôpital à Maradi où j’ai rencontré des femmes qui sont actives dans des activités y compris l’accès à la nourriture, l’alimentation thérapeutique pour les enfants n’ayant pas les capacités de manger par eux-mêmes ; les soins prénatals et postnatals. Nous travaillons également dans le domaine de la gouvernance. J’ai eu à échanger avec les autorités locales et j’ai appris qu’ils reçoivent des formations de renforcement de capacités. Avec la décentralisation, cela va leur permettre de mieux équiper les services locaux afin de construire un climat de confiance entre eux et la communauté. Ce qui va favoriser la transparence et une bonne redevabilité dans le pays.

Quel soutient attendez-vous des dirigeants locaux pour la mise en œuvre efficace de vos programmes au Niger?

C’est une question très importante. Le travail que nous faisons est focalisé sur les efforts de l’État nigérien et aussi en fonction des besoins du peuple nigérien. Je peux dire que notre partenariat est encore plus fort. J’ai eu à échanger avec les maires et ils m’ont fait cas du travail qu’ils font avec la communauté ainsi que les responsables de la société civile. Au cours des échanges que j’ai eus avec le Président de la République, il a évoqué trois secteurs qui méritent notre attention à savoir le changement climatique, les conflits et aussi la question démographique. Le travail que nous faisons est focalisé en général sur les besoins du peuple nigérien et ceci pour lui permettre d’être plus résilient et de faire face aux difficultés et aux défias. Nous travaillons en fournissant des formations, en mettant en place des programmes qui vont permettre au peuple nigérien d’avoir plus d’activités génératrices de revenus, de diversifier leurs activités économiques. Nous les aidons également à faire des plaidoyers pour communiquer leurs besoins et aussi être en étroite collaboration transparente avec leur gouvernement. Nous travaillons pour faire en sorte que, le peuple nigérien puisse être plus fort, plus résilient.

Pouvez-vous nous parlez de l’engagement de l’USAID en Afrique sub-saharienne et plus largement de la stratégie des États-Unis envers l’Afrique sub-saharienne?

Nous travaillons dans 100 différents pays. La moitié des pays se trouve en Afrique. La stratégie que nous avons c’est la même que j’ai déjà mentionnée. C’est-à-dire, celle focalisée sur les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’économie et aussi des programmes destinés aux jeunes en essayant de voir comment leur créer des opportunités économiques qui peuvent leur permettre de générer de revenus. Nous avons également le MCA et le DCA qui travaillent et investissent en Afrique. Nous fournissons également des formations militaires. Donc le gouvernement américain essaie d’apporter son soutien également aux forces de défense et de sécurité et cette assistance a plusieurs faces. Le travail que nous faisons concerne également la démocratie. Nous veillons à ce qu’il ait une démocratie forte qui va être profitable aux communautés mais aussi qui va permettre aux pays de progresser.

Propos recueillis par Oumar Issoufou(onep)

Source : http://www.lesahel.org