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Entretien avec le maire de la Commune de Goudoumaria, M. Ibrahim Mani : « Une population jeune et une longue frontière de plus de 80 km constituent un atout pour notre économie locale

En marge des travaux de la 10ème édition des Journées des Communes du Niger qui se sont déroulées du 25 au 28 Février 2024 à Diffa, notre correspondant régional s’est entretenu avec le maire de la Commune rurale de Goudoumaria, M. Ibrahim Mani.

Monsieur le maire, quelle est la situation administrative de la commune de Goudoumaria ?

La Commune rurale de Goudoumaria a été créée par la Loi n° 2002-14 du 11 Juin 2002, portant création des Communes et fixant le nom de leurs chefs-lieux. La Commune de Goudoumaria est l’unique commune du département du même nom avec une superficie de 6.915 km2. Elle compte un (1) canton et trois (3) groupements peuhls, totalisant 615 villages dont 256 villages administratifs et tribus, 359 hameaux et campements. La population totale est estimée à 147.780 habitants en 2024 (Projection Institut National de Statistiques Diffa 2035 sur la base de RGP/H). Les groupes ethniques dominant sont les Kanuri (Manga) et les Peuhls auxquels s’ajoutent des Toubous, des Haoussas, des Touaregs et des Arabes.

Quelles sont les potentialités économiques de votre commune ?

Le commerce est peu développé chez nous, malgré notre proximité avec le Nigéria. Toutefois, il existe douze (12) marchés hebdomadaires avec trois marchés de bétails qui mobilisent l’essentiel des taxes de marché pour la commune, auxquels s’ajoutent les retombées de l’exploitation des carrières de granite de Djadjeri et du natron dans nos cuvettes. Une population jeune (78,29 % soit 115.699 habitants ont moins de 35 ans) et une longue frontière avec le Nigéria de plus de 80 km constituent un atout pour un développement économique local.

On sait que votre commune est confrontée à des défis climatiques. Quelles sont les activités de résilience climatique réalisées par la Commune ?

Sur le plan de l’aménagement des cuvettes, les principales activités phares réalisées sont la protection des cuvettes à travers la fixation mécanique et biologique des dunes ; la lutte contre les plantes envahissantes (faucardage du typha) ; la mise en valeur des cuvettes (clôture grillagée ; un forage équipé de pompe solaire ; un réservoir d’eau ; un réseau californien, des intrants et semences améliorées. Il faut ajouter aussi l’exploitation des cuvettes à travers les cultures maraichères et de contre saison ; la structuration des organisations paysannes ; le renforcement des capacités des bénéficiaires sur les techniques agricoles et la gestion des organisations paysannes ; la mise en place et la gestion des banques céréalières.

Quels sont les atouts, les contraintes et les perspectives de ces activités de résilience ?

Sur le plan des atouts je peux citer le potentiel irrigable, la disponibilité de l’eau, les chaines de valeur, l’exploitation du sel, les produits forestiers non ligneux. Pour les contraintes, il y a le statut foncier des terres ; la menace de l’ensablement ; les conflits entre agriculteurs et éleveurs autour des ressources naturelles. Pour les perspectives, il y a la mise à l’échelle de la mise en valeur des cuvettes ; la diversification des cultures à travers l’introduction des nouvelles spéculations ; le renforcement du pouvoir économique des organisations paysannes ; la mise en réseau des organisations paysannes. Permettez-moi de vous présenter quelques effets à moyen terme. Il s’agit du renforcement du pouvoir économique des exploitants ; de l’amélioration des conditions de vie des ménages ; de la restauration et la récupération des terres exploitables.

Quelle appréciation faites-vous du message du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire lors de la rencontre avec l’ensemble des maires du pays à Diffa, le mercredi 28 Février 2024 ?

La rencontre avec le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a été une réelle opportunité de rassembler l’ensemble des élus locaux du pays et d’échanger sur les questions d’intérêt national. Le message du ministre d’Etat est essentiellement axé sur la question sécuritaire qui constitue une préoccupation majeure des autorités de la Transition. Aussi, à travers les échanges, des contributions pertinentes ont été enregistrées pour une contribution efficace des dispositions idoines afin d’éradiquer l’insécurité.

Propos recueillis par Mato Adamou