Conservation des girafes au Niger : Réintroduction et préservation de l'espèce dans la réserve de Gadabedji
Le Niger abrite les derniers troupeaux de girafes d'Afrique de l'Ouest (Giraffa camelopardalis peralta), une espèce autrefois répandue dans plusieurs pays de la région. Cependant, au cours des dernières décennies, ces animaux emblématiques ont vu leur nombre diminuer drastiquement en raison de la déforestation, du braconnage, et de l'expansion agricole. Leur population, qui comptait plusieurs milliers d'individus au milieu du 20ᵉ siècle, est tombée à moins de 50 individus dans les années 1990. Grâce à une série d'initiatives de conservation du gouvernement nigérien et à des partenariats internationaux, leur nombre a désormais progressé, atteignant environ 700 girafes en 2024
Déplacement stratégique vers la réserve de Gadabedji
Dans le cadre de cette stratégie de conservation, le Niger a lancé en 2022 une opération de translocation de huit girafes depuis la région de Kouré vers la Réserve de Biosphère de Gadabedji, située à plus de 800 km au nord. Ce transfert, organisé par la Giraffe Conservation Foundation en partenariat avec le gouvernement nigérien, avait pour objectif de créer une seconde population viable de girafes dans le pays. La région de Kouré, bien que cruciale pour la survie des girafes, est devenue vulnérable en raison des conflits humains et de la pression sur l'environnement.
Sous escorte militaire, les girafes ont été transportées sur une distance de 800 km pour être relâchées dans la réserve. Cet espace, où les girafes avaient disparu depuis plus de 50 ans à cause du braconnage et de la sécheresse, est maintenant en voie de rétablir son équilibre écologique avec la réintroduction de ces animaux.
Impact économique et environnemental
Au-delà de l'importance écologique, les girafes constituent également un atout économique pour le Niger. En attirant chaque année des milliers de touristes, elles génèrent des revenus considérables pour les communautés locales.
Une approche globale de la conservation
La stratégie nationale inclut également un volet scientifique. Des chercheurs nigériens et internationaux collaborent pour étudier la biologie et l’écologie des girafes afin d'optimiser les actions de conservation. Parallèlement, le Niger continue de renforcer les lois environnementales et de collaborer avec des organisations internationales pour protéger la biodiversité et lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages. La girafe reste classée parmi les espèces protégées du Niger, et des initiatives locales sont régulièrement mises en œuvre pour sensibiliser les communautés. 
Girafes dans la réserve de Gadabedji : Un retour au cœur de leur ancien habitat après 50 ans d'absence.
Un avenir prometteur pour les girafes
Les efforts de conservation au Niger démontrent un engagement fort envers la protection de cette espèce en danger. Malgré les pressions liées à l'augmentation de la population humaine et aux défis environnementaux, la réintroduction réussie des girafes dans des zones comme la réserve de Gadabedji marque un tournant positif pour leur avenir. Ce modèle de gestion intégrée, qui combine conservation écologique et développement local, offre un espoir pour la pérennité des girafes en Afrique de l'Ouest
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)
Sources : Africa Geographic Travel, Sahara Wildlife Rescue.