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Rencontre internationale sur le suivi et évaluation de la séquestration du carbone dans les pays de la Grande Muraille Verte : Atteindre la neutralité pour la dégradation des terres (NDT)

Dans le cadre de l’initiative 4 pour 1000, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) a organisé hier matin dans la salle de réunion de l’ICRISAT, en collaboration avec l’Université Dan Diko Dankoulodo de Maradi, une rencontre internationale sur le suivi et évaluation de la séquestration du carbone dans les pays de la Grande Muraille Verte. C’est le Vice-recteur de l’Université Dan Diko Dankoulodo de Maradi (UDDM), Dr Adamou Saidou qui a présidé l’ouverture des travaux en présence du secrétaire de l’initiative 4P1000, du responsable Senior Sahel UNCCD ainsi que de plusieurs invités.

L’objectif de cette rencontre est de permettre aux participants de mieux connaitre la fertilité des sols sahéliens afin de contribuer à la  réhabilitation à terme des teneurs en carbone pour une meilleure productivité agricole pluviale ou irriguée.

Dans son discours d’ouverture, le Vice-recteur de l’Université Dan Diko Dankoulodo de Maradi a précisé que, la thématique abordée au cours de cette rencontre est en droite ligne avec les préoccupations nationales. En effet, le Niger fait face à un problème de dégradation des terres dont l’une des formes est la perte de la matière organique des sols. «L’initiative 4p1000 qui encourage des pratiques agricoles qui permettraient aux sols du monde d’avoir une teneur moyenne en carbone de 0,4% est en droite ligne avec la volonté du Niger de séquestrer 292.000t de carbone pour atteindre la Neutralité pour la Dégradation des Terres (NDT)», a-t-il dit.

Dr Adamou Saidou a ajouté que les équipes de recherche de l’UDDM se sont engagées dans des projets de recherche pour accompagner cette dynamique nationale mais aussi mondiale. «Nos équipes ont construit un réseau de recherche avec d’autres institutions notamment l’IRD, ce qui a justifié le financement de la jeune équipe Associée à l’IRD JEAN PRESAF. Grace à cette jeune équipe, l’Université a monté le laboratoire mixte international (LMI). Toute cette dynamique couplée au projet d’Observatoire de Maradi contribuera à suivre et à évaluer la dynamique de la séquestration de carbone dans les sols Nigériens. Ceci apportera une compréhension scientifique au phénomène de la dégradation des terres et ses impacts socioéconomiques à long terme», a-t-il indiqué.

Pour sa part, le Représentant de l’IRD, M. Guillaume Favreau a souligné que les priorités de recherche de l’IRD s’inscrivent dans le cadre de la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) avec pour ambition d’appuyer les politiques de développement et la conception de solutions adaptées aux défis environnementaux, économiques et socioculturels auxquels l’ensemble de la planète fait face. «Au Niger la présence de l’IRD est régie par un accord de siège sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Son objectif est de contribuer à la promotion des recherches scientifiques de qualité qui contribuent à renforcer les valeurs sociétales et culturelles tel que définies par le Plan de Développement Social et Economique du Niger. Cette coopération porte sur la recherche, la formation scientifique et technique, l’expertise et la valorisation des résultats de la recherche», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, il a aussi relevé que l’objectif général de cette rencontre est de réhabiliter les sols pour une meilleure productivité en concevant la Grande Muraille Verte non pas seulement dans sa dimension végétale arborée mais bien de prendre en compte l’ensemble des pratiques agricoles pour mener à terme des observatoires qui visent à mieux rentabiliser les projets menés sur l’ensemble du Sahel. «L’initiative 4 pour 1000 est une initiative qui vise à ce qu’il ait 4 pour 1000 de carbone dans les sols à l’échelle de la planète, de réhabiliter les teneurs en carbone des sols pour contribuer à diminuer la charge en CO2 dans l’atmosphère», a expliqué M. Guillaume Favreau.

Auparavant, le chef de service Planification SE-AP de la Grande Muraille Verte, M. Sanon Mamane a précisé que  l’initiative de la Grande Muraille Verte constitue un modèle de coopération régionale de 11 États Sahélo Sahariens. «C’est une réponse opérationnelle et pragmatique face aux défis du changement climatique et la désertification des terres et de la perte biodiversité et leur contingence de la précarité de pauvreté, d’insécurité alimentaire et de migration forcée dans les terroirs des zones arides et semi-arides. Cette initiative constitue à la fois un défi pour l’humanité et une opportunité pour le monde entier», a-t-il conclu.

  Yacine Hassane(onep)

Source : http://www.lesahel.org