Skip to main content

Gaffes diplomatiques : Massaoudou Hassoumi, un champion hors normes

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Massaoudou Hassoumi, est-il vraiment l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ? Un sondage au sein de l’opinion nationale et même internationale fera certainement ressortir qu’il n’a rien d’un diplomate parce qu’il n’a aucune qualité pour occuper un tel poste stratégique. Sa récente gaffe monumentale pour ne pas dire ‘’hérésie diplomatique’’, il l’a étalée à la face du monde à l’occasion de la visite de travail des deux ministres français des Affaires extérieures et celui des Armées, vendredi 15 juillet dernier. Visite au cours de laquelle l’état de la coopération entre la France et notre pays a été passé au peigne fin avec un accent particulier sur la question sécuritaire, notamment la lutte contre le terrorisme au Sahel dans laquelle la France est militairement impliquée depuis 2012 avec l’intervention de son opération Serval au Mali pour stopper la progression fulgurante des troupes Djihadistes en direction de Bamako. Depuis lors, l’opération Serval s’est muée en force Barkhane pour tenter de restaurer l’intégrité du territoire malien dont le nord est déjà littéralement occupé par des groupes terroristes et des factions armées irrédentistes. En plus d’une décennie d’interventions de Barkhane sur le sol malien, la situation n’a pas changé ; la capacité de nuisance des forces obscurantistes n’a pas baissé d’un iota depuis le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), qui a favorisé l’implantation des groupes terroristes sur le sol malien, à celui d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) renversé par une junte militaire dirigée par le Colonel Assimi Goïta, farouchement combattu par la France sans succès. De guerre lasse, la France a décidé du retrait de sa force au Mali au motif que celui-ci a décidé de composer avec les mercenaires de la société paramilitaire russe ‘’Wagner’’ pour lutter contre le terrorisme. Un sacrilège qui ne saurait être toléré aux yeux de la France. La suite, tout le monde la connaît. Les pressions multiformes de la France et des organisations supranationales n’ont pas permis de faire courber l’échine à la junte malienne qui a le soutien de sa population. C’est dans ce contexte que les deux ministres français ont séjourné dans notre pays pour parler de lutte contre le terroriste d’où d’ailleurs le rappel des faits que nous avions exposés. A l’occasion de cette visite des deux ministres français, Hassoumi Massaoudou s’est érigé en avocat défenseur acharné de la France, en s’attaquant avec une hargne déconcertante Mali et particulièrement contre ses autorités incarnées par la junte militaire au pouvoir qu’il a taxées de tous les qualificatifs sur un ton méprisant et arrogant. ‘’Si le G5 Sahel n’a pas fonctionné depuis sa création, c’est par la faute du Mali, épicentre la crise sécuritaire au Sahel’’ ; ‘’c’est le Mali qui a décidé de ne plus parler à personne’’ ; ‘’le ministre français des Armées a dit que le gouvernement de fait du Mali n’a pas voulu leur parler’’ ; ‘’les conditions politiques ne sont pas aussi réunies parce qu’ils travaillent avec des mercenaires’’ ; ‘’mais nous ne désespérons pas de voir le Mali revenir, de sortir de cette situation que les autorités ont choisie pour le peuple malien et je pense contre les intérêts du peuple malien’’. Voici quelques extraits du discours de Massaoudou devant ses ‘’amis et homologues français’’ lors de la conférence de presse. Comme on peut aisément le constater, ce sévère réquisitoire formulé par Massaoudou à l’encontre du Mali et ses autorités frise gravement la réserve et la bienséance diplomatique. Le Mali a-t-il cessé d’être un pays souverain pour que le ministre des Affaires étrangères d’un pays frère et voisin (le nôtre) se permette de vilipender sans retenue ses autorités parce qu’elles ont décidé de rompre avec la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ? Les maliens ne sont-ils pas suffisamment matures pour se choisir leur propre voie, celle notamment de leur émancipation totale vis-à-vis de l’ancienne puissance colonisatrice ?

En quoi cette option qu’ils ont librement choisie est-elle si répréhensible pour faire perdre les pédales à nos autorités ? La réponse n’est pas à chercher loin, elle s’explique tout simplement par l’inféodation aveugle de ces dernières vis-à-vis de la France, qui est en perte de terrain dans ses anciennes colonies.

Le Niger est la dernière citadelle forte de la France en Afrique actuellement. Cette propension immodérée de Massaoudou et du président Bazoum lui-même à se défouler systématiquement sur le Mali, chaque fois qu’ils en ont l’occasion, parce que le pays est dirigé par une junte militaire hostile à toute forme de diktat, ne reflète pas la position de l’écrasante majorité des Nigériens. Les maliens le savent et ne les ratent pas aussi à chaque fois qu’ils se permettent ces excès. Comme l’atteste cette réplique de Cheick Oumar Keïta suite à l’intervention hasardeuse et irrespectueuse de Hassoumi Massaoudou vis-à-vis de leur pays. Keïta n’est pas allé du dos de la cuillère pour le traiter de tous les noms d’oiseaux, le qualifiant carrément ‘’de ministre des Affaires étrangères voyou’’ dans un poste diffusé sur les réseaux sociaux. ‘’Depuis quand un ministre des Affaires étrangères peut tenir un tel langage, depuis quand un ministre Affaires étrangères peut accuser un pays sans apporter les preuves matérielles de ses allégations ?’’, a martelé Keïta. ‘’Donc c’est le Mali qui a décidé de ne plus parler à personne, le Mali est un pays paria, le Mali ne veut plus parler à personne, ne veut plus collaborer avec personne, mais qui est voyou ici ? Est-ce que c’est Goïta qui insulte ou le ministre indélicat, incompétent et maladroit ?’’, at- il enfoncé. Le ministre Massaoudou Hassoumi ne dira pas qu’il est injustement insulté par Cheick Oumar Keïta ; il l’a cherché et il l’a amplement mérité de la part de Keïta.

Tawèye